Guide Complet : Procédure de Faillite et Insolvabilité en Espagne
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L'assemblée des créanciers
Chaque créancier garanti sur l'ensemble des actifs présents de l'emprunteur peut initier une exécution individuelle de ses créances et le gel des avoirs du débiteur à concurrence du montant de ses crédits.
Si le débiteur ne parvient pas à s'acquitter de ses obligations, la loi générale est remplacée par une loi unique où l'intérêt collectif l'emporte sur les intérêts individuels des créanciers.
Si le débiteur est solvable, chaque créancier individuel peut exercer son droit au crédit. Mais s'il est insolvable, cet exercice individuel peut avoir un effet négatif s'il y a une pluralité de créanciers.
En cas d'insolvabilité, qu'il y ait ou non dépréciation d'actifs, une expertise juridique est souhaitable pour établir des mécanismes légaux. La loi espagnole en vigueur articule le postulat essentiel de la protection du crédit en cas d'insolvabilité du débiteur, notamment via la procédure de faillite.
Les fonctions de la faillite
Fonction résolutoire
La procédure collective (ou « le concours ») est destinée à satisfaire les créanciers du débiteur insolvable, par accord ou par la liquidation des actifs et des droits du débiteur et le paiement des créanciers avec les liquidités obtenues.
Les actifs et les droits (actuels et futurs) appartenant au patrimoine financier du débiteur sont affectés à la satisfaction des créanciers de la faillite, après la reconnaissance et la classification de chaque crédit.
Fonction répressive
La fonction répressive vise à sanctionner le débiteur (particulier ou entité de gestion) dont la conduite a aggravé l'état d'insolvabilité. Cette caractéristique particulière ne s'applique que dans certaines procédures collectives.
La procédure de faillite
Il s'agit d'une procédure civile complexe qui commence par l'ordonnance de déclaration d'insolvabilité (lorsque la demande a été déposée par le débiteur) ou l'ordonnance d'admission de la procédure (demande par le créancier ou toute autre partie légitime). Elle se termine par une ordonnance de clôture, délivrée par le tribunal.
Il s'agit d'une procédure devant un juge spécialisé. Le juge compétent est le juge commercial du territoire où le débiteur a le centre de ses intérêts principaux.
Dans le modèle général, la procédure collective est un processus consistant en deux phases successives :
- Phase commune : Destinée à la détermination des masses actives et passives.
- Deuxième phase : Il peut s'agir de la phase de l'accord (concordat) ou de la phase de liquidation.
Cependant, il existe des procédures avec une seule phase (pré-convention), et des procédures qui se déroulent en trois phases : la phase commune, la phase de l'accord et la phase de règlement.
La procédure de faillite est unique. La loi établit une distinction entre la procédure ordinaire et la procédure simplifiée (que le tribunal peut appliquer lorsque le débiteur est une personne physique ou morale pouvant présenter un bilan abrégé, et dans les deux cas, l'estimation initiale du passif ne doit pas excéder un million d'euros).
La déclaration judiciaire de faillite
4.1. L'objectif : l'insolvabilité du débiteur
Définition de l'insolvabilité
La condition selon laquelle le débiteur n'est pas en mesure de respecter régulièrement ses obligations.
Il faut distinguer entre une insolvabilité volontaire et une insolvabilité forcée (ou nécessaire).
Procédure volontaire (sur demande du débiteur)
La demande de procédure collective présentée par le débiteur.
Le débiteur doit justifier non seulement son état d'insolvabilité, mais aussi son endettement.
L'état d'insolvabilité ne peut pas seulement être actuel, mais aussi imminent (à condition que le débiteur ne puisse s'acquitter de ses obligations régulièrement et à temps).
Procédure nécessaire (sur demande d'un créancier)
Elle est spécifiquement déclenchée par l'un des faits énumérés dans la loi :
- a) L'existence d'un titre exécutoire resté impayé, sans exécution possible ou sans biens suffisants pour couvrir la dette.
- b) La cessation générale des paiements courants des obligations du débiteur.
- c) L'existence de privilèges pour des créances importantes ayant une incidence générale sur les actifs du débiteur.
- d) La cession ou la liquidation hâtive ou ruineuse des actifs par le débiteur.
- e) Le non-paiement d'obligations fiscales et sociales importantes (par exemple, celles des trois derniers mois : impôts, cotisations de sécurité sociale, salaires, etc.), y compris les indemnités de licenciement.
4.2. La demande d'ouverture de la procédure
Elle doit être déposée par une personne ayant qualité pour agir. Sa déclaration d'office par le juge est impossible. Le ministère public n'est pas légitimé à la poursuivre.
Qui peut déposer la demande ?
- Le débiteur et ses créanciers (à l'exception de ceux qui ont acquis une créance par acte entre vifs, à titre singulier, après son expiration et dans les six mois précédant le dépôt).
- Les associés ayant une responsabilité illimitée pour les dettes, dans certaines sociétés.
- En cas de personne morale, l'organe de direction.
Le débiteur a le devoir de demander l'ouverture de sa propre procédure collective dans les deux mois suivant la date à laquelle il a constaté ou appris son état d'insolvabilité.
Si une section de qualification implique une présomption de faute ou de négligence grave, la procédure est qualifiée de fautive. Dans le cas des SA et SRL, la responsabilité des administrateurs pour les dettes de l'entreprise peut être engagée.
4.3. La déclaration d'insolvabilité
Elle est prononcée par ordonnance du juge des faillites.
Si la demande est déposée par le débiteur, le juge rend une ordonnance déclarant la faillite si l'insolvabilité présumée est prouvée. Si le juge estime la documentation insuffisante, il fixe un délai pour son achèvement.
Si la demande est déposée par une autre partie légitime, le tribunal doit rendre une ordonnance d'admission à la procédure, ordonner la localisation du débiteur et prendre les mesures de précaution nécessaires. Le débiteur peut s'opposer, et une audience sera tenue pour statuer sur l'ordonnance de déclaration de faillite ou le rejet de la demande. L'ouverture de la procédure doit faire l'objet d'une large publicité. La déclaration est notifiée au débiteur et aux autres parties prenantes.