Guide de Nomenclature Chimique Inorganique

Sels Binaires

Les sels binaires sont constitués d'un élément métallique et d'un élément non métallique. Lorsque le non-métal est un halogène, le composé est un halogénure. Ils peuvent être considérés comme le résultat du remplacement de l'hydrogène (H) d'un hydracide par un métal.

Cela se produit notamment dans la réaction générale de neutralisation :

ACIDE + BASE → SEL + H₂O

Dans cette réaction, si l'acide est un hydracide et la base un hydroxyde, le sel formé est un sel binaire.

Nomenclature traditionnelle

Le nom du non-métal se termine par le suffixe -ure, suivi du nom du métal. Si le métal a plusieurs valences (états d'oxydation), sa terminaison peut être -eux (valence inférieure) ou -ique (valence supérieure).

Nomenclature de Stock

Le nom du non-métal se termine par le suffixe -ure, suivi du nom du métal et de sa valence (nombre d'oxydation) en chiffres romains entre parenthèses.

Nomenclature systématique

On utilise des préfixes grecs (mono-, di-, tri-, etc.) pour indiquer le nombre d'atomes de chaque élément. Le nom du non-métal (avec le suffixe -ure) précède celui du métal.

Exemples de Sels Binaires

Hydroxydes

Les hydroxydes sont également appelés bases. Ils sont formés par la combinaison de l'anion hydroxyde (OH^-) et d'un cation métallique, ou d'un cation polyatomique se comportant comme un métal (par exemple, l'ion ammonium NH₄⁺).

Comme mentionné, ils réagissent avec les acides pour former des sels et de l'eau.

Nomenclature traditionnelle

On nomme avec le terme 'Hydroxyde de' suivi du nom du métal. Si le métal a plusieurs valences, sa terminaison peut être -eux (valence inférieure) ou -ique (valence supérieure).

Nomenclature de Stock

On nomme avec le terme 'Hydroxyde de' suivi du nom du métal et de sa valence en chiffres romains entre parenthèses. Si le métal n'a qu'une seule valence commune, celle-ci est souvent omise.

Nomenclature systématique

On utilise un préfixe grec (mono-, di-, tri-, etc.) pour indiquer le nombre de groupes hydroxyde, suivi de 'hydroxyde de' et du nom du métal. Le préfixe mono- est généralement omis.

Oxyacides

Les oxyacides peuvent être considérés comme des composés formés par l'addition d'eau à des oxydes acides (également appelés anhydrides d'acide).

En général, un anhydride d'acide réagit avec une molécule d'H₂O. Cependant, certains non-métaux (comme P, As, Sb, B) peuvent former des oxyacides par addition de une, deux ou trois molécules d'eau à leur anhydride.

Comme les hydracides, les oxyacides réagissent avec les hydroxydes (bases) pour former un sel (appelé oxysel ou sel ternaire) et de l'eau.

Nomenclature traditionnelle

On les nomme en remplaçant le terme 'anhydride' de l'oxyde acide correspondant par 'acide'. Les préfixes hypo- et per- ainsi que les suffixes -eux et -ique sont utilisés en fonction du degré d'oxydation du non-métal.

Pour les acides de certains non-métaux (P, As, Sb, B) qui peuvent s'hydrater différemment, on utilise les préfixes : méta- (le moins hydraté, formé par l'addition d'une molécule d'eau à l'anhydride), pyro- (ou di-, formé par la condensation de deux molécules d'acide ortho- avec élimination d'une molécule d'eau), et ortho- (le plus hydraté, formé par l'addition de plusieurs molécules d'eau à l'anhydride). Le préfixe ortho- est souvent omis s'il désigne la forme la plus courante (par exemple, l'acide phosphorique H₃PO₄ est l'acide orthophosphorique).

Nomenclature de Stock (ou de Ewens-Bassett pour les ions)

On utilise le terme 'Acide' suivi d'un préfixe grec indiquant le nombre d'atomes d'oxygène, puis 'oxo', la racine du nom du non-métal avec le suffixe -ique, et enfin le nombre d'oxydation du non-métal en chiffres romains entre parenthèses.

Nomenclature systématique (d'hydrogène)

On nomme en indiquant le nombre d'atomes d'oxygène avec un préfixe grec, suivi de 'oxo', puis la racine du nom du non-métal avec le suffixe -ate, le nombre d'oxydation du non-métal en chiffres romains entre parenthèses, et enfin 'd'hydrogène'.

Exemples d'Oxyacides