Guillaume Apollinaire : Vie, Œuvres Majeures et Innovations Poétiques

Classé dans Langue et de philologie

Écrit le en français avec une taille de 4,47 KB

Guillaume Apollinaire : Chronologie et influences

Les années décisives (1913-1918)

En 1913, Apollinaire publie le recueil « Alcools » et collabore à l’édition de « Peintres cubistes, Méditations esthétiques », ce qui le consacre du point de vue littéraire.

En 1914, il s’engage dans la Première Guerre mondiale. Il rencontre Lou, qui deviendra son amante, et à laquelle il consacrera des poèmes passionnés, bien que leur relation soit courte. Il exprime une dualité face au conflit : il est émerveillé par la guerre tout en la condamnant. Blessé en 1915, il continue à travailler sur ses « Calligrammes » et sur « Le Poète assassiné ».

Ouverture artistique et modernité

Apollinaire s’intéresse aux jeunes dadaïstes (le mouvement Dada, qui surgit à Zurich avec Tristan Tzara, formulant des théories de renouvellement poétique). Il explore également :

  • Le cinéma
  • Le ballet
  • Toutes les disciplines artistiques du moment.

En 1917, il présente la pièce de théâtre « Les Mamelles de Tirésias » (notons la provocation du titre), qui rencontre un grand succès. En 1918, il meurt des suites de la grippe.

Apollinaire est considéré comme un précurseur du surréalisme, marquant le passage de la tradition symboliste à la modernité au début du siècle.

La Poésie d'Apollinaire : Thèmes et vision

Une sensibilité personnelle et le cubisme littéraire

Dans sa poésie, les thèmes classiques interviennent, mais sont renouvelés par une sensibilité très personnelle. À l'instar des peintres cubistes, il décompose le monde pour mieux le recréer. Il enrichit ses thèmes d’une mythologie personnelle et d’une culture cosmopolite.

Thèmes centraux

Parmi les thèmes classiques, le temps occupe une place centrale :

  • Le temps de la mémoire, du souvenir et du regret.
  • Le temps des amours perdues.

Ainsi, le présent et le passé se superposent en une série d’instantanés. D'autres thèmes récurrents incluent :

  • L’eau, symbole de la fugacité de la vie et de la fuite du temps.
  • L’automne (sa saison préférée).
  • L’errance.

Le poète, en quête d’un paradis perdu et d’un paradis à venir, allie le thème de la nostalgie à celui du progrès.

Audace stylistique et innovations formelles

L'œuvre d'Apollinaire témoigne d’une grande audace stylistique, poussant à leur terme les innovations pressenties par Rimbaud ou Mallarmé. Il recrée l’héritage médiéval (les lais, les complaintes) et l’héritage symboliste, intégrant ces traditions à ses poèmes cubistes.

Les ruptures stylistiques

  • Il considère que le rythme et la coupe des vers sont la véritable ponctuation.
  • Il abolit systématiquement toute forme de ponctuation (une pratique reprise par les surréalistes).
  • Le temps, les personnes et les images se superposent et se télescopent, car le poète procède par association d’idées.
  • Le vocabulaire est extraordinairement riche, mais parfois insolite, voire grossier.

Il utilise des allusions hermétiques qui déconcertent, tout comme ses « Calligrammes », ces « idéogrammes lyriques » qui unissent peinture et poésie.

L'esthétique de la surprise

Son goût pour l’insolite participe d’une esthétique de la surprise. Selon Apollinaire lui-même, c’est par la place importante qu’occupe la surprise que « l’esprit nouveau » se distingue de tous les mouvements artistiques précédents.

L'amour et la fuite du temps dans les œuvres majeures

Des poèmes emblématiques comme « La Chanson du mal-aimé » et « Annie », ou ceux inspirés par Marie Laurencin, parlent de la nostalgie et de la souffrance du mal-aimé. Ce thème de l’amour se conjugue souvent avec celui de la fuite du temps.

Entrées associées :