Histoire du Droit Pénal : Des Origines à Beccaria

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Introduction au Droit Pénal

Le droit pénal est un ensemble de connaissances et de principes méthodiquement ordonnés. Il permet d'expliquer le contenu des normes et des institutions qui visent à son application aux affaires en cours, selon des critères stricts de justice. (Selon Toledo Saint François d'Assise)

Évolution des Codes Pénaux

  • Code pénal de la République - 1890
  • Consolidation des lois pénales - 1936
  • Code criminel - 1940
  • Constitution - 1988, art. 22, I

Droit Pénal aux Temps Primitifs

Caractéristiques socioculturelles :

  • La magie et la religion prédominent.
  • La présence de catastrophes (ravageurs, sécheresse) est interprétée comme une réponse des forces divines.
  • La désobéissance entraîne une punition collective du délinquant (crime et châtiment).
  • La pénalité est synonyme de vengeance et d'atteinte disproportionnée.

Types de vengeance :

  • Privée
  • Divine
  • Publique

La Vengeance Privée

Elle représente la réaction de la victime, de ses parents et de sa tribu.

  • Violation disproportionnée et vengeance excessive.
  • Le champ d'application de la vengeance s'étend au délinquant, à sa famille et à sa tribu.
  • La Lex Talionis (loi du talion) est une réaction à l'infraction par une peine identique.

La Vengeance Divine

Elle reflète l'influence de la vie religieuse sur celle des peuples anciens.

  • La répression ou l'offrande étaient utilisées par les prêtres.
  • La détermination de la peine était cruelle et visait principalement l'intimidation.

Ces principes ont été adoptés notamment en :

  • Égypte
  • Chine
  • Perse
  • Israël (le Pentateuque)

La Vengeance Publique

Elle semble apporter une plus grande stabilité à l'État et assurer la sécurité du souverain.

  • La pénalité était cruelle, même si elle obéissait à un sens religieux. Par exemple, en Grèce, le souverain décidait au nom de Zeus.
  • Dans un stade ultérieur, le caractère religieux s'estompe, transformant la responsabilité collective en responsabilité individuelle.

Le Droit Pénal des Hébreux

Il a remplacé la loi du talion par :

  • L'amende
  • La prison
  • Le prélèvement de lien physique (probablement une erreur de traduction, peut-être 'atteinte physique' ou 'châtiment corporel')
  • Le remplacement de la peine de mort par la peine perpétuelle

Crimes :

  • Crimes contre le divin
  • Crimes contre le prochain

Le Droit Romain

Il marque une division entre le droit et la religion.

  • Les infractions sont divisées : les crimes graves contre la cité et les fautes de sécurité moins graves réprimées par des particuliers.
  • La règle de la peine devient publique.
  • La peine de mort est pratiquement abolie au profit de l'exil et de la déportation.

Contributions du Droit Romain

Contributions majeures :

  • Mise en place de principes en matière pénale :
    • L'erreur
    • La culpabilité
    • La tromperie (le dol)
    • La responsabilité
    • La contrainte irrésistible
    • Les circonstances aggravantes et atténuantes
    • La légitime défense, etc.

Le Droit Germanique Ancien

Il était basé sur des lois non écrites, composées par les coutumes.

  • Plus tard, la loi du talion a été appliquée.
  • Il y avait un manque de distinction entre le dol (tromperie) et la culpabilité.

Procédure :

  • La preuve par l'eau bouillante (ordalies).
  • Les duels étaient personnels ou professionnels (par champions).

Le Droit Canonique

Contributions et aspects du droit canonique :

  • L'humanisation du droit pénal.
  • L'aspect subjectif de l'infraction a été souligné.
  • Il proclame l'égalité des hommes.
  • Il a cherché à interdire les duels judiciaires et les ordalies.
  • La peine avait un rôle de prévention et de régénération par la repentance et la purgation de la culpabilité (l'Inquisition).
  • Contrairement à la peine de mort, l'auteur était remis au pouvoir civil pour l'exécution.

La Période Humanitaire

La période des Lumières marque le début de la période humanitaire du droit pénal.

  • La fin du dix-huitième siècle voit la réforme des lois et de l'administration de la justice pénale.
  • Une conscience critique émerge, considérant le problème criminel comme un problème juridique et philosophique.

Questions fondamentales :

  • La base du droit de punir.
  • La légitimité de la peine.

Cesare Beccaria : Des délits et des peines (1764)

Principes clés de l'ouvrage :

  • Les citoyens, en vivant en société, ne cèdent qu'une partie de leur liberté et de leurs droits. Par conséquent, on ne peut pas appliquer des sanctions qui atteignent les droits non cédés, comme la peine de mort et les sanctions cruelles, qui mènent au chaos.
  • Seules les lois peuvent fixer les peines, ne permettant pas au juge de les interpréter de façon arbitraire ou d'imposer des sanctions non prévues.
  • Les lois devraient être connues du peuple, écrites avec clarté afin qu'elles puissent être comprises et respectées par tous les citoyens.
  • La détention préventive ne se justifie qu'en présence de preuves de l'existence du crime et de la culpabilité de l'accusé.
  • Tous les éléments de preuve devraient être admis en cour, y compris le témoignage des condamnés.
  • La peine de confiscation, qui atteint les héritiers des condamnés, et la peine infamante, qui rejaillit sur la famille de l'auteur, ne se justifient pas.
  • Le témoignage secret, la torture et l'interrogatoire par les « jugements de Dieu » (ordalies), qui ne mènent pas à la découverte de la vérité, ne sont pas acceptables.
  • La peine doit être utilisée pour la prophylaxie sociale, non seulement pour intimider les citoyens, mais aussi pour réhabiliter les délinquants.

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