L'Histoire de l'Espagne: Crises et Réformes au XIXe Siècle
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Crise de 1808 : L'ancien régime disparaît et l'Espagne entre dans une révolution libérale où le libéralisme sera la norme, garantissant la liberté et l'égalité des droits pour tous. Cela imposera la souveraineté nationale et la constitution, avec une séparation des pouvoirs entre l'exécutif, le judiciaire et le législatif. Charles IV, arrivé au pouvoir un an avant la Révolution française, est un roi réformateur. L'année de son accession au trône, la Révolution française éclate, qui s'allie avec l'Espagne. La première chose qu'ils font est d'établir un cordon sanitaire, isolant la France et blâmant tout ce qui vient d'elle. Godoy sera le seul ministre en 1792 et, lorsqu'il arrive au pouvoir, il entraîne l'Espagne dans la guerre contre la France, s'alliant avec des pays comme l'Angleterre dans ce qu'il appelle la coalition anti-française. La victoire française en Espagne en 1795 est un signe de paix et de retour à leurs alliés, avec des pactes entre Godoy et Napoléon contre l'Angleterre. Le premier traité est le traité de San Ildefonso, où l'Espagne perd face à l'Angleterre. En 1800, il signe le deuxième traité de San Ildefonso pour attaquer les alliés de l'Angleterre, un traité contre le Portugal, annexant la région d'Olivenza à l'Espagne. En 1803, la confrontation entre l'Espagne et l'Angleterre s'intensifie, culminant en 1805 avec une bataille où la flotte britannique l'emporte, devenant la plus grande flotte au monde. En 1807, le troisième traité est signé, le traité de Fontainebleau, visant à attaquer les alliés de l'Angleterre avec l'intention d'envahir le Portugal. Les troupes françaises sont logées en Espagne. En 1808, une mutinerie a lieu à Aranjuez. Fernando VII, en rivalité politique avec Godoy, fait face à l'agresseur au Palais d'Aranjuez avec la garde royale. Godoy est licencié et Charles IV est détrôné par son fils Ferdinand VII. En avril de cette année, toute la famille royale se rend à la frontière avec la France pour rencontrer Napoléon. Fernando est contraint de renoncer à son trône et finit par céder ses droits dynastiques à Napoléon. Le 2 mai, un soulèvement populaire éclate à Madrid contre les Français, marquant le début de la guerre d'indépendance.
Les Cortes de Cádiz et la Constitution de 1812 : En 1810, le conseil décide de convoquer le Parlement suprême. Ce sera un décret dans lequel les représentants sont choisis dans toute l'Espagne. Le Parlement s'ouvre avec 104 députés en septembre. Ces tribunaux, composés de bourgeois, fonctionnaires, médecins, avocats, commerçants, etc., souhaitent mettre en œuvre les idées libérales et décident de rédiger une constitution. La Constitution, rédigée à Cadix en 1812, est acceptée le 19 mars et est connue sous le nom de Pepa. À Cadix, pour la première fois, la souveraineté nationale est reconnue, affirmant que le pouvoir réside dans la nation et détruisant l'absolutisme. La répartition des compétences est reflétée dans la constitution, avec un pouvoir législatif au Parlement qui a le pouvoir de faire des lois. Le pouvoir exécutif est détenu par le roi, qui a un pouvoir limité, notamment en matière de fiscalité et de politique étrangère, nécessitant l'approbation des tribunaux. Le pouvoir judiciaire est conservé par les tribunaux, et la constitution reste conservatrice en matière de religion, l'Espagne étant un pays catholique où d'autres religions sont interdites. Le pouvoir législatif réside dans un Parlement monocaméral, régi par le suffrage universel pour les hommes de plus de 25 ans. Il est stipulé que les maires sont élus au suffrage populaire. En dehors de cette loi, de nombreuses autres doivent être adoptées, notamment l'abolition des droits féodaux et la suppression des biens. Un système économique libéral est établi, abordant également les questions de censure religieuse.
Fernando VII : L'absolutisme et le libéralisme :
Triennat constitutionnel : La deuxième phase du règne de Ferdinand VII commence en 1820, avec des révoltes de l'armée à San Juan contre son absolutisme. Pendant deux mois, l'armée ne soutient pas Fernando, qui est restauré plus tard avec le libéralisme. Les libéraux se divisent en deux groupes : les libéraux conservateurs, prudents vis-à-vis de la constitution libérale de Cadix, et un groupe plus progressiste. Fernando VII crée un gouvernement avec les libéraux les plus conservateurs, mais cela ne dure qu'un an. Des réformes sont mises en place dans l'économie agricole, avec la création d'un impôt foncier unique, imposé à tous les propriétaires terriens. En 1822, une révolte de la garde royale absolutiste éclate. On commence à voir le caractère absolutiste de la guérilla dans le nord de l'Espagne. Fernando VII utilise l'insurrection pour changer de gouvernement et arrêter le mouvement libéral. En octobre 1822, les puissances européennes de la Sainte-Alliance réagissent et envoient une armée en France pour mettre fin au libéralisme. En 1823, l'Espagne est envahie par l'armée absolutiste et Fernando VII restaure l'absolutisme. Il met fin à l'irrigation et commence une campagne de répression contre les libéraux, ne conservant que les réformes économiques.
- Décennie de mauvais augure : En 1825, la Loi sur les mines est créée, mettant aux enchères la plupart des opérations minières. En 1829, le premier conseil du commerce est établi, et en 1831, la Bourse du commerce est créée. À partir de 1836, la plupart des groupes réactionnaires demandent au roi d'être plus absolutiste, Carlos María Isidro étant le plus absolutiste. En 1827, une insurrection absolutiste armée éclate, la guerre des victimes. Fernando VII se marie pour la quatrième fois en 1829, mais n'a pas d'enfants. La loi salique interdit aux femmes de régner. Avant la naissance de sa fille, il publie la loi qui abolit la pragmatique sanction de la loi salique, provoquant des protestations de son frère. Fernando VII commence alors à s'appuyer sur les libéraux pour gouverner. En 1832, des événements se produisent à la ferme, Fernando VII étant malade. À la suite de blessures au palais, il abroge clairement la pragmatique sanction. En 1833, son frère est banni du Portugal pour ne pas accepter le titre de prince des Asturies de sa nièce Isabel. Le 29 septembre 1833, Fernando VII meurt, et le lendemain, sa fille légitime Isabel est proclamée régente jusqu'à sa majorité. Carlos María Isidro, frère du roi, refuse d'accepter la nomination et commence la Première Guerre carliste.
ARTICLE 12 : Construction et renforcement de l'État libéral :
- Guerres carlistes : Première Guerre carliste : (1833-1840) Le 2 octobre 1833 commence la guerre carliste, d'abord concentrée dans le nord et l'est. D'un point de vue militaire, la série de Bilbao est plus importante, dirigée par le chef militaire carliste Zumalacarregui. La lutte contre l'armée carliste se termine par la défaite à la maestazgo. En 1837, Carlos carliste tente de couvrir la moitié de l'Espagne pour soutenir Madrid. De 1837 à 1840, la suprématie d'Isabel est établie, car les carlistes sont divisés entre modérés et apostoliques. En 1829, un accord est conclu entre Espartero et Maroto, connu sous le nom d'étreinte de Vergara. En 1840, la guerre se termine par la défaite de Cabrera, le général carliste, face à Espartero.
- Deuxième Guerre carliste : Cabrera se réfugie en France et devient guérillero en Catalogne en 1847. En 1849, Elizabeth II accorde une amnistie aux carlistes emprisonnés. Le général Cabrera fuit vers la France, mais continue d'être un guérillero. En 1860, une prise de position par l'armée élisabéthaine se produit, mais cette déclaration est dissoute.
- Régence de María Cristina (1833-1840) : Lorsque María Cristina est nommée régente, elle a le droit de nommer le gouvernement. Elle est soutenue par les libéraux et crée un gouvernement plus libéral avec les conservateurs. Cea Bermúdez est nommé Premier ministre, mais en 1834, Martinez de la Rosa prend le relais. L'une des premières actions est de développer la constitution, une charte royale en 1834. Elle ne reconnaît pas la souveraineté nationale, établissant un bicaméralisme avec les Cortes, une chambre de héros, le Sénat, et d'autres suffrages restrictifs pour le Congrès. Les libéraux ne sont pas satisfaits du texte. En 1835, des troubles politiques éclatent dans plusieurs villes. Le gouvernement de M. de la Rosa est critiqué, et María Cristina change de gouvernement, nommant Mendizabal comme Premier ministre. Il poursuit les réformes financières et permet des libertés publiques de presse, d'association, d'expression, etc. En 1836, une élection a lieu, et Mendizabal reste à la tête du gouvernement, mais finit par démissionner. Le gouvernement d'Isturiz devient plus conservateur, provoquant des protestations sociales dans plusieurs villes. Une déclaration de la garde royale demande la proclamation de la constitution de 1812. Les tribunaux décident plus tard de rédiger une nouvelle constitution.
La constitution de 1827, d'inspiration libérale progressiste, est similaire à celle de Cadix, bien que plus courte. Elle reconnaît la souveraineté nationale et la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Elle établit le droit à la reconnaissance des libertés. Les conseils sont élus au suffrage direct. Les tribunaux sont les seuls à avoir le pouvoir de taxation et d'imposition. María Cristina élit ensuite un gouvernement modéré. Espartero, leader du Parti progressiste-libéral, est très populaire, et María Cristina tente de soutenir le gouvernement. En 1840, un conflit éclate entre Espartero et María Cristina. María Cristina finit par être exilée en France le 12 octobre 1840.
Régence d'Espartero (1840-1843) : Le tribunal nomme Espartero. Sur le plan économique, il soutient principalement les propriétaires fonciers contre la bourgeoisie commerciale et industrielle. Espartero est soutenu par les propriétaires, ce qui entraîne des affrontements. La régence d'Espartero sera une période très troublée. L'une des premières mesures est la suppression d'une déclaration d'Espartero contre les modérés, dirigés par des généraux tels que Diego de León et l'oie collines. Espartero est arrêté et fusillé en 1841. En novembre 1841, une insurrection éclate à Barcelone en raison d'une série de mesures librecampistas. La suppression des taxes sur les textiles britanniques nuit à l'industrie de Barcelone. Espartero bombarde Barcelone et commence à perdre du soutien. À l'été 1843, une insurrection populaire contre Espartero, soutenue par les militaires, éclate. En août, Mendizabal et Espartero se rendent à Londres. Les tribunaux décident, face à la crise politique, de proclamer l'âge d'Isabel II comme chef de gouvernement et nomment Narvaez.
Règne d'Isabel II : La décennie 1844-1854 modérée : Isabel est nommée à la tête du gouvernement, mais brave Gonzalez ne reste que trois mois. Narvaez est ensuite nommé à la tête des libéraux modérés et devient chef du gouvernement. C'est la période la plus stable, avec moins de changements politiques. Les libéraux modérés représentent la classe moyenne. Isabel est dévouée et favorise les conservateurs contre les libéraux. L'élite militaire défend une seule voix, demandant un partage de la souveraineté et soutenant la limitation des droits individuels. Les réformes progressistes représentent une certaine mesure, soutenant les classes moyennes, la bourgeoisie commerciale et industrielle, et plaidant pour le suffrage universel masculin et la souveraineté nationale.
- Constitution de 1845 : Une constitution conservatrice reconnaît la souveraineté partagée entre le roi et les Cortes. La législature est bicamérale, composée du Congrès et du Sénat, par nomination royale et à vie. Elle reconnaît la religion catholique, affirmant que l'État doit maintenir la religion et le clergé, à la suite de la confiscation de Mendizabal. Les villes et conseils provinciaux seront nommés par le roi. La milice est supprimée. En 1844, la Garde civile est créée, premier corps de sécurité nationale, visant à promouvoir la bonne gouvernance et la sécurité publique. En 1855, un nouveau code civil est établi. Une administration de l'État est construite. Les conseils de comté sont déployés dans toute l'Espagne, dirigés par le gouverneur de la province, un gouvernement représentatif des provinces, responsable de la collecte des impôts, du recrutement militaire, de l'application des lois, des fournitures et de l'éducation. Le Concordat de 1851, premier concordat moderne, est un traité entre l'Espagne et le Vatican. L'Église catholique a sa propre compétence, avec un tribunal ecclésiastique. Ce concordat reconnaît le droit à l'éducation de l'Église. Isabel II n'est pas reconnue légitime jusqu'à ce qu'elle signe le concordat.
Exercice progressiste biennal : 1854-1856 Isabel II décide de rejoindre le gouvernement progressiste, Espartero étant nommé Premier ministre, avec Odonell comme ministre de la guerre. La première étape consiste à convoquer une nouvelle élection, et un nouveau parti, l'Union libérale, est créé par Odonell. Les gagnants des élections sont issus du syndicat libéral progressiste, mais dans le second tour. Une nouvelle constitution est envisagée pour 1856. Des réformes économiques et juridiques sont mises en place : la deuxième confiscation de Madoz. Publication de la loi générale sur les sociétés de crédit des chemins de fer. Espartero démissionne en 1856. La reine nomme un nouveau chef du gouvernement, ce qui sera l'une des principales causes de manifestations violentes.
- Fin du règne d'Isabel II (1863-1868) : La crise économique de 1863 coïncide avec l'achèvement de nombreux travaux de construction de voies ferrées. Une crise financière éclate. Entre 1863 et 1868, plus de 20 gouvernements différents se succèdent. En 1865, des révoltes d'étudiants à l'université contre Isabel II éclatent, entraînant des décès et une crise du gouvernement absolu. En 1866, un coup d'État militaire, organisé par le général Prim, force Isabel II à fuir vers la France. Les casernes de San Gil se révoltent, le général Serrano bombardant la caserne, causant 60 morts et 66 exécutions. En août 1866, un pacte est signé à Ostende, réunissant les principaux leaders des partis politiques en Espagne, mais modérés. Le pacte d'Ostende est un accord pour lutter ensemble pour destituer la reine d'Espagne et convoquer des élections générales au suffrage universel. En 1867, Odonell meurt. En septembre 1868, un soulèvement militaire, organisé par l'amiral et le général Prim Topete, se révolte et force Isabel II à l'exil à Paris.