Histoire Politique Française: Du Second Empire au Front Populaire

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Le Second Empire (1852-1870)

Le Coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte (1851)

Le 2 décembre 1851, Louis-Napoléon Bonaparte (LNB) organise un coup d'État. Des proclamations sont affichées, l'Assemblée est dissoute et l'armée est positionnée dans les rues. Quinze jours après, il organise un référendum pour obtenir le droit d'écrire une nouvelle Constitution et d'être nommé « Prince-Président ». Le suffrage universel masculin est rétabli et le triomphe est assuré (bien que le vote soit contrôlé). La nouvelle Constitution est rédigée en 1852. Un plébiscite est organisé en novembre 1852. Le 2 décembre 1852, LNB devient Napoléon III. La Deuxième République, marquée par la chasse aux socialistes et aux républicains, est détruite par la rivalité. Le Président organise un coup d'État qui rétablit l'Empire.

L'Empire Autoritaire (1852-1860)

Une propagande officielle est organisée. Les institutions sont conçues pour maintenir le trône. Le pouvoir a une organisation descendante : la source du pouvoir est au sommet de l'État et l'autorité descend sur le peuple. L'opposition politique est écrasée. Les libertés publiques sont supprimées, la presse est contrôlée. L'opposition au pouvoir est limitée par le contexte économique et social : la France est en cours d'industrialisation et le pays est modernisé.

L'Empire Libéral (1860-1870)

C'est la libéralisation progressive du système politique. À partir de 1860, le régime perd une partie de ses soutiens. L'opposition se réveille. La santé de l'Empereur se dégrade. Napoléon libéralise le régime politique, ce qui entraîne :

  • Le rétablissement des libertés publiques.
  • Une loi d'amnistie.
  • La loi du 25 mai 1864 (droit de grève).

La Chute de l'Empire

En 1860, l'unité allemande progresse : le Royaume de Prusse unifie des territoires. Fin 1860, une partie des hommes politiques redoutent cette nouvelle puissance. Le Corps législatif pousse à la guerre contre le Royaume de Prusse, ce qui aboutit à la déclaration de guerre en juillet 1870. La défaite est consommée. Le 3 septembre 1870, l'Empereur est prisonnier. Le 4 septembre, la République est proclamée à Paris. Le gouvernement cherche à continuer la guerre. En janvier 1871, la France demande l'armistice.

La Troisième République face à la crise des années 1930

L'Entre-deux-guerres : Les Années 1920

Cette période suit la Première Guerre Mondiale (1GM) en France. Sur le plan économique, on observe une reprise de la croissance au niveau mondial. Le secteur industriel tire la croissance économique (production industrielle multipliée par quatre, la plus forte croissance en Europe). Cependant, des difficultés économiques persistent : une grande partie de la France reste économiquement traditionnelle.

Deux tendances contraires coexistent en France :

  • Une France rurale, conservatrice et traumatisée.
  • Une France plus urbaine et ouverte, caractérisée par une créativité extraordinaire. Une culture populaire diverse se développe autour du sport, des changements de mœurs, notamment l'émancipation des femmes.

L'ensemble de ces mouvements est lié au traumatisme de la 1GM. Les réponses sont multiples : révolution conservatrice, mouvements ludiques, etc. Sur le plan politique, le régime de la IIIe République a survécu à la guerre. Après l'Union Sacrée, la vie politique reprend. Une coalition de droite, puis Poincaré, domine la vie politique et remporte les élections législatives de 1919. La France est dans le camp des vainqueurs de la 1GM et négocie la paix, notamment le Traité de Versailles. En 1920, les socialistes français décident de l'avenir de leur parti, menant à la division entre communistes et socialistes.

Instabilité Gouvernementale (1924-1926)

De 1924 à 1926, le « Cartel des Gauches » réunit des radicaux et des socialistes. Il échouera sur les questions financières, installant une instabilité gouvernementale.

La Crise des Années 1930 en France

Ces bouleversements socio-économiques ébranlent le monde et la France. La crise économique touche les secteurs industriel et agricole, entraînant une chute des exportations. La crise arrive plus tard en France (1931) que dans d'autres pays. Elle provoque l'augmentation de la dette et la « Grande Dépression ». Les faillites se multiplient, entraînant une crise sociale : le nombre de chômeurs explose, les revenus et le pouvoir d'achat baissent. Des « soupes populaires » apparaissent massivement.

La Troisième République face à la crise politique

La France est touchée par une grande crise avec une situation politique incertaine. L'affaire Stavisky cristallise les mécontentements et les critiques se renforcent. Le 6 février 1934, près du Palais Bourbon, une manifestation rassemble une foule nombreuse. Les ligues organisent un rassemblement qui tourne à l'échec. Des heurts éclatent entre manifestants et forces de l'ordre. Le Président du Conseil démissionne.

Le Front Populaire : Un Sursaut Républicain

Le rapprochement entre trois partis se fait d'abord par les militants socialistes et communistes. Le PCF appelle à l'union avec les radicaux par la voix de Thorez. Le Parti Radical se rend compte que son alliance avec la droite risque de lui faire perdre des voix.

Un Programme Commun

Le rapprochement est manifesté publiquement le 14 juillet 1935. Une manifestation se déroule en présence de Daladier, Thorez et Blum (chefs de partis). Ils prononcent un serment. Un comité est nommé pour rédiger un programme commun, axé sur :

  • Plan politique : Défense de la démocratie, interdiction des ligues, paix dans le monde.
  • Plan économique : Réforme de la Banque de France, relance de l'économie par la consommation, lois sociales.

Les partis du Front Populaire (FP) mettent en place une stratégie électorale.

Victoire Électorale et Grèves

Le Front Populaire gagne les élections législatives d'avril-mai 1936. Léon Blum est nommé Président du Conseil. C'est le premier gouvernement socialiste de la IIIe République. Le gouvernement est composé de socialistes et de radicaux. La victoire du FP est suivie d'une grève générale. Son but est de fêter la victoire, mais aussi de mettre la pression sur le gouvernement.

Les Grandes Lois Sociales de 1936

Le 6 juin 1936, le gouvernement Blum prend ses fonctions. Les Accords de Matignon sont signés entre syndicats ouvriers et patrons, et des lois sociales sont votées à l'Assemblée. L'idée générale est la relance de l'activité économique par la demande et de favoriser le progrès social pour les classes laborieuses et populaires.

L'Échec du Front Populaire

Il n'y a pas de reprise économique et une inflation est générée. Le franc est dévalué. Cela provoque une pause dans les réformes sociales, avec pour conséquence le mécontentement du Parti Communiste. La droite et l'extrême droite attaquent le gouvernement avec une très grande violence dans la presse. Des campagnes de presse s'opposent aux lois sociales. Les attaques sont antisémites ou diffamatoires. Dès le mois de juin 1937, Blum présente sa démission. Il revient au pouvoir entre mars et avril 1938. Daladier devient chef du gouvernement. La division face à la Guerre Civile Espagnole est une cause de la fin du Front Populaire.

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