Histoire du XXe siècle : Conflits, Crises et Totalitarismes
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1. La Révolution Russe
La révolution russe est un évènement très important dans l'histoire de la Russie et du monde.
Avant de commencer : Curiosité En 1917, les Russes utilisaient le calendrier julien qui était en retard de 13 jours sur le calendrier grégorien utilisé en Europe de l'Ouest. C'est ainsi que la révolution de février (calendrier russe) a eu lieu en mars (calendrier grégorien). |
1.1 La Russie avant la Révolution : les antécédents
La Russie du début du XXe siècle était une puissance en retard au niveau économique, social et politique. L’économie est plutôt agricole. Elle est marquée d'une part par le problème de la terre (aux mains des nobles, du clergé et des koulaks, les paysans riches) et d'autre part par la naissance d'un prolétariat peu nombreux mais groupé (Petrograd, Moscou, Odessa). L’industrie se développe mais est toujours aux mains des étrangers. Par ailleurs, la bourgeoisie ne représente pas une grande force. La société souffre de grandes inégalités. Les révoltes dues aux crises de subsistances sont fréquentes.
Du point de vue politique, le régime est autocratique (tsar Nicolas II, qui gouverne comme un roi absolu). Le Tsar concentrait dans ses mains le pouvoir suprême de l'État sans limites, et il était le représentant supérieur de l'Église orthodoxe. À la suite de la révolution de 1905, Nicolas II a été obligé de créer une Douma, parlement qui n’a pas de pouvoir. Contre le Tsar, l'opposition est de plus en plus active, bien que divisée en :
- un courant libéral et réformateur (KDT).
- un courant révolutionnaire lui-même divisé en :
- populiste révolutionnaire (anarchiste et lié à la paysannerie) (S.R)
- socialistes (marxistes) avec des mencheviks (Kerensky) et les bolcheviks (Lénine).
La Russie entre en Première Guerre Mondiale pour soutenir la Serbie slave. Très rapidement, son économie est désorganisée : l'industrie manque de bras, comme l'agriculture. Les usines ne peuvent plus fonctionner, les paysans ne récoltent pas le blé. La famine touche bientôt les villes, les soldats eux-mêmes sont affamés et mal équipés. À cela s'ajoutent les défaites militaires et le nombre élevé de morts. Dès 1916, des grèves et des manifestations éclatent dans tout le pays.
1.2 La Révolution
La révolution se passe en deux étapes pendant l'année 1917 :
a) La révolution de février (mars)
Les grèves et les manifestations contre la guerre dans la capitale Petrograd, (Saint Petersburg) sont de plus en plus nombreuses. L'armée passe dans le camp des insurgés. Le tsar n'a plus aucune autorité, et abdique le 16 mars. Un gouvernement provisoire, formé de bourgeois et de nobles, est créé, sous la présidence du prince Lvov. Mais la guerre avec l'Allemagne continue.
Il y a concurrence pour le pouvoir entre le gouvernement provisoire et le soviet de Petrograd (composé d'ouvriers et de soldats) dans lequel le parti bolchevik renforce progressivement son influence. Revenu d'exil en avril 1917, Lénine demande, dans ses Thèses d'Avril, « tout le pouvoir aux soviets, la paix immédiate et la terre aux paysans ». Les bolcheviks, les plus révolutionnaires des socialistes russes (qui ont à leur tête Lénine), obtiennent la majorité dans plusieurs soviets importants. Leur slogan « la paix, le pain et la terre » leur permet d'acquérir une popularité croissante.
Au même moment, le gouvernement provisoire montre son impuissance : il est à la fois menacé par les soviets et par le général « blanc » Kornilov, qui veut restaurer le tsarisme.
b) La révolution d’octobre
En « octobre », par un coup d'état des soviets contre le gouvernement provisoire, les Bolcheviks s'emparent du pouvoir, en attaquant le Palais d’Hiver où était le gouvernement. Rapidement ils prennent des mesures destinées à établir un nouvel ordre politique et économique en Russie. De cette révolution naîtra en 1922 l'URSS. (Union des Républiques Socialistes Soviétiques)
Le congrès des soviets désigne alors un Conseil des Commissaires du Peuple à majorité bolchevik présidé par Lénine. Trotski dirige les Affaires étrangères et Staline est responsable des Nationalités (des peuples non russes vivant en Russie).
1.3 La Russie révolutionnaire : Évolution et conséquences
Ce gouvernement, dont le parti bolchevik (baptisé Parti Communiste, PCUS) est tout-puissant, adopte plusieurs réformes importantes :
- le « décret sur la paix » propose à tous les pays en guerre avec la Russie de mettre fin aux hostilités. L'armistice de Brest-Litovsk est aussitôt conclu ; la paix avec l'Allemagne sera signée en mars 1918.
- le « décret sur la terre » remet aux soviets paysans la terre confisquée aux grands propriétaires ;
- le « décret sur les nationalités » reconnaît l'égalité de tous les peuples de Russie.
- Le « décret sur l’industrie » qui remet les usines sous contrôle ouvrier.
Ces mesures provoquent une opposition violente qui dégénère en guerre civile, dans laquelle les généraux blancs, fidèles au tsarisme aidés par les puissances européennes, combattent le nouveau pouvoir depuis l'Ukraine, la Sibérie ou les Pays Baltes. La situation est critique, d'autant que la famine touche à nouveau les villes (les paysans cachent une partie des récoltes pour échapper aux lourds impôts réclamés par le gouvernement bolchevik). Les usines ne fonctionnent plus. Pour y faire face, Lénine instaure le communisme de guerre et une véritable dictature du parti communiste. Il se traduit :
- sur le plan économique par la nationalisation de l'industrie et des réquisitions.
- sur le plan politique par la terreur (exécutions sommaires, camp de travail, ...) :
- Les autres partis sont interdits.
- Les bolcheviks créent une police politique, la Tcheka, qui emprisonne les ennemis du régime et massacre la famille du tsar.
- Les terres deviennent la propriété de la collectivité, et les paysans qui gardaient pour eux leur récolte sont jugés puis exécutés.
- En 1919, on instaure le travail obligatoire de 16 à 50 ans pour les ouvriers.
L'Armée rouge, créée par Trotski en janvier 1918, finit par repousser les armées blanches. Conclusion : La production baisse, la population est épuisée, l'économie en très mauvais état, mais la contre-révolution est vaincue.
Après avoir nationalisé les banques, les terres et l'industrie, Lénine doit mettre en place une Nouvelle Politique Économique, la NEP (1921-1926) pour récupérer l’économie. Il ouvre les frontières aux capitaux étrangers et réintroduit l'idée de profit. Cette ouverture modéré de l’économie communiste durera jusqu’à 1926, et va procurer une récupération économique du pays.
L'Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS), qui naît en 1922, est un État fédéral qui regroupe plusieurs républiques. Mais, en pratique, le PCUS exerce depuis Moscou un pouvoir sans partage. Au sein du Parti, le Secrétaire général impose sa propre politique. Et, dès 1922, c'est Staline qui occupe ce poste.
2. Les Années Folles
Après la fin de la Grande Guerre, une génération nouvelle rêve d'un monde nouveau et proclame « Plus jamais ça ! ». On s'empresse de lui proposer de nouveaux divertissements sur un fond de musique. Venu d'Amérique avec les Alliés, le jazz fait son apparition mais également la danse, la radio et les sports, les industries avec les électroménagers, etc., grâce à une forte croissance économique possible par les crédits américains.
L'art devient individualiste, extravagant et déchainé. Ce sont les avant-gardes. Cette tendance s'exacerbe et croît avec les mouvements dada, expressionisme, abstraction, le futurisme, le surréalisme…
- Les États-Unis connaissent alors une croissance rapide fondée sur une augmentation de la production industrielle et de la spéculation boursière. L'extraordinaire abondance dont jouissait le pays semblait devoir durer. Seuls les agriculteurs restaient exclus de cette prospérité en raison de la baisse des prix des produits de gros.
- L’Europe était entrée dans une phase de croissance vers 1925-1926 grâce aux investissements étrangers, connait alors une hausse rapide de sa production industrielle et son commerce devient excédentaire.
- Soumise au paiement de très importantes indemnités de guerre, l'Allemagne plongea dans le marasme économique au début de la décennie (effondrement de la monnaie et inflation considérable). Grâce aux énormes prêts consentis par les banques américaines, elle parvint ensuite à retrouver la croissance.
- Le Royaume-Uni, quant à lui, était confronté à l'inadaptation de son appareil industriel, désormais obsolète, et ne parvint pas à retrouver l'équilibre économique au cours des années 1920. Le pays fut secoué par une forte agitation ouvrière qui atteignit son apogée lors de la grève générale de 1926.
Période de forte expansion économique, les Années folles meurent sous les coups de la grande crise de 1929 qui marque le début de la crise de la démocratie et la croissance du fascisme.
3. La Crise de 1929
Le jeudi noir, le 24 octobre 1929, marque le commencement de la grande dépression économique américaine, qui allait conduire à la fermeture de la moitié des établissements bancaires des deux côtés de l'Atlantique, et à plus long terme, à la Seconde Guerre Mondiale.
3.1 Le déclenchement de la crise
Malgré la bonne santé affichée par l'économie américaine à la fin des années 1920, les bases de la croissance apparaissaient de plus en plus fragiles en raison de la surproduction industrielle, de la spéculation boursière, de l'endettement généralisé et de la persistance de la crise de l'agriculture.
À l'annonce de la baisse des prix et des bénéfices industriels, à la mi-octobre 1929, certains spéculateurs décident de vendre leurs actions pour empocher une plus-value au moment où les cotations boursières de Wall Street (New York) étaient encore à un niveau élevé. Le cours des actions diminue rapidement, entraînant une panique qui culmine le 24 octobre, jour où 16 millions de titres sont proposés à bas prix sur le marché, sans trouver des acheteurs. L'effondrement des prix s'étendit à toutes les valeurs et touche même les symboles de l'industrie américaine. Des centaines de milliers de petits actionnaires se trouvent ruinés. Les banques, qui avaient multiplié les crédits depuis plusieurs années, ne peuvent pas récupérer leurs fonds auprès des personnes endettées, alors que, dans le même temps, ceux qui avaient de l'argent en dépôt le retirent. Ne disposant pas des sommes nécessaires pour les rembourser, beaucoup de banques font faillite. Ce manque de liquidités entraîne une diminution des investissements industriels et de la consommation de produits manufacturés et agricoles. En trois ans, la plupart des banques américaines ferment leurs portes.
3.2 L’expansion de la crise
La crise s'étend au monde entier lorsque les banques américaines réclament le remboursement de leurs prêts à l'étranger et rapatrient les capitaux qu'elles avaient investis. L'Autriche et l’Allemagne, en 1931, voient s’effondrer leur système bancaire.
La baisse des prix des produits manufacturés, inégale selon les pays et les secteurs, est un phénomène général. Des stocks entiers de blé et de voitures invendues sont détruits.
Les pays dont la croissance avait été dépendante des investissements étrangers (Allemagne, Pologne) et ceux où le crédit avait explosé (États-Unis, Canada) sont les premiers touchés.
Très endetté, le Royaume-Uni doit abandonner la référence de l'étalon-or pour sa monnaie qui est dévaluée. La chute de la livre sterling provoque par contrecoup celle d'une trentaine de monnaies qui lui étaient liées (Scandinavie, Portugal, Égypte, etc.).
Le commerce mondial tombe dans le marasme à partir de 1930 et arrive à son point le plus bas en 1932. Les dévaluations monétaires et les mesures protectionnistes prises par les différents gouvernements ne faisaient qu'accroître la récession.
3.3 Les conséquences
Sur le plan humain, l'accroissement du chômage est l'aspect le plus tragique de la crise. Les ouvriers, mais aussi les employés, sont les principales victimes. En Allemagne et en France, les classes moyennes (cadres, artisans, commerçants, petits industriels) s'appauvrissent et ne consomment plus. Le malaise social se répand dans tous les pays. Au milieu des années 1930, on estimait qu'un cinquième de la population britannique était sous-alimentée.
3.4 La mise en place de politiques dirigistes
Aux États-Unis, la crise favorise l’élection du démocrate Franklin D. Roosevelt, en novembre 1932. Le nouveau président propose un New Deal (nouveau pacte), augmente les interventions de l'État, commence des programmes d'infrastructure pour lutter contre le chômage et relancer la croissance et essai d’améliorer l'économie. Ces mesures, dont les effets sont immédiats, permettent de restaurer la confiance. Progressivement, la dépression diminue, mais c'est l'entrée en guerre des États-Unis, en 1941, qui permet de supprimer totalement la récession.
La politique de Roosevelt était directement inspirée de « keynésianisme », théories de l'économiste anglais Keynes, pour qui l'État avait un rôle régulateur à jouer en cas de défaillance des lois du marché. Une politique de dépenses publiques (distribution sociale, grands travaux) permet compenser le manque d'investissement du secteur privé.
En Allemagne, la crise eut des conséquences politiques dramatiques. Le parti nazi augmente son influence auprès des chômeurs auxquels il promet un retour de la croissance économique. Parvenu au pouvoir en 1933, Adolf Hitler mène une politique d'industrialisation et de militarisation qui permet le retour à l'équilibre mais entraîne l'Europe dans la guerre. Des régimes de droite apparaissent également dans les Balkans et dans l’Europe de l’Est.
D'autres pays tels que le Royaume-Uni et l'Australie se tournent plutôt vers les mouvements politiques de gauche. En France, le gouvernement met en place en 1934 une politique de déflation. Il coupe les salaires des fonctionnaires, mais ces mesures se révèlent inefficaces et provoquent une forte agitation sociale. Cet échec et la crainte d'une montée de l'extrême droite, provoquent la victoire du Front populaire en 1936. Mais le nouveau gouvernement ne parvient pas à finir avec la crise économique et financière. La France n'en était toujours pas sortie lorsque la Seconde Guerre Mondiale éclate.
4. Crise des Démocraties Occidentales : les Totalitarismes
En Italie, en Allemagne, en URSS et en plusieurs autres pays vont s’installer systèmes totalitaires où l’État prend tout le pouvoir, il y a un seul parti, les droits de l’homme ne sont pas respectés et la dictature s’exerce violemment sous l’autorité d’un leader tout puissant.
Principales caractéristiques d’un État totalitaire
- Un chef concentrant tous les pouvoirs.
- Une propagande au service de l’État.
- Un parti unique encadrant la population.
- Une police politique réprimant les opposants.
- La terreur et la violence utilisées par l’état. Camps de concentration et embrigadement de la société.
- Une économie contrôlée par l’état.
4.1 L’Union Soviétique sous Staline
Staline impose en URSS un régime totalitaire. Maître du PCUS et de l’état soviétique il concentre tous les pouvoirs ; c’est un dictateur. Placé au-dessus de tous il fait l’objet d’un culte de la personnalité grâce à une propagande très active : il est le guide suprême et infaillible.
L’URSS est aussi un état totalitaire car la population est embrigadée. La jeunesse est manipulée au sein des organisations qui inculquent la fidélité au régime et à son chef. Le NKVD ou police politique surveille la population. Les opposants au régime sont éliminés et déportés dans les camps du Goulag (des camps de travail forcé) : Koulaks, propriétaires des usines, anciens officiers, ennemis politiques du parti communiste … Nombreux sont ceux qui meurent de faim, de froid ou d’épuisement. Sa politique de « purges » (élimination des opposants) fera ainsi plus de 24 millions de morts.
Staline veut faire de l’URSS une grande puissance économique. Il va planifier l’économie avec les plans quinquennaux. Il impose la collectivisation des terres, qui sont réunies en grandes exploitations collectives. Il va même industrialiser l’URSS en obligeant les gens à travailler dans les usines nationalisés et dans les travaux publiques. Les plans quinquennaux font augmenter vite la production de charbon, acier et électricité et des machines pour l’industrie lourde. Le dernier plan avant la guerre (1937) enfonce sur l’industrie d’armement.
Sous Staline l’Union soviétique devient un pays fort et industrialisé, équipé d’usines, d’aciéries, de voies ferrées, la troisième puissance mondiale avant la guerre. Des hôpitaux sont construits, et tous les enfants ont droit à une éducation gratuite. Mais Staline est un dirigeant brutal.
À la fin des années 30 l’URSS est le seul pays communiste au monde. C’est un modèle pour les partis communistes des autres pays. Tous sont en étroite relation au sein de la IIIème Internationale dirigée par Moscou. Le but est de faire triompher le communisme dans tout le monde.
4.2 Le Fascisme Italien
On appelle “fascisme” le régime établi par Mussolini de 1922 à 1945 en Italie. Par extension, le terme est utilisé pour définir des mouvements politiques ou des régimes nationalistes et violents entre les deux guerres mondiales.
L'ancien journaliste Benito Mussolini fonde à Milan le mouvement fasciste "Fasci di Combattimento". Le groupe paramilitaire d'anciens combattants de la Première Guerre mondiale attire tous les mécontents contre le régime libéral et parlementaire italien. Il apparaît comme un moyen de garder la paix et de lutter contre le communisme. Le fascisme italien est né des frustrations de l'après-guerre. Le pays est mécontent par ne pas avoir reçu comme promis les terres d'Istrie et la Dalmatie. De plus, la situation socio-économique est très tendue entre un Nord riche et un Sud pauvre. En conséquent le pays est traversé par des grèves et des manifestations communistes.
Les gens se tournent vers Benito Mussolini, le chef du parti fasciste où les squadres de « chemises noires » pratiquent la terreur contre les journaux et les organisations de gauche. Mussolini devient premier Ministre de l’Italie en 1922 désigné par le souverain Victor-Emmanuel III sous la menace d’une insurrection armée à la suite de la marche sur Rome (Mussolini marche sur Rome avec 30 000 de ses « Chemises noires »).
Au pouvoir, Mussolini interdit les autres partis et supprime les libertés individuelles. Il élimine un à un ses opposants comme le socialiste Matteotti, qu'il fait assassiner. Son régime est basé sur un parti unique, un seul dirigeant (le « Duce »), une économie contrôlée et dirigée par l’État et fermée (autarcie), une société surveillée par une police politique (l'Ovra). La religion catholique demeure grâce aux Accords du Letran avec le Vatican en 1929. Mussolini fait au début office de modèle pour Hitler, avec lequel il signe des traités : l'axe Rome-Berlin, renforcé par le Pacte d’Acier en 1939.
4.3 Le Nazisme
Le parti nazi (NSDAP : national socialiste) est fondé en 1919, juste après la Première Guerre mondiale. Il est formé de soldats qui n’acceptent pas la fin du grand empire allemand et la défaite de l’Allemagne.
En effet, le traité de paix de Versailles a humilié les Allemands, qui sont jugés responsables de la guerre. L’Allemagne perd une partie de son territoire et n’a plus le droit d’avoir une grande armée. Elle doit payer les dommages de la guerre. En 1920, Hitler devient le chef du parti nazi.
En 1930, l’Allemagne est l’un des pays les plus fortement touchés par la crise économique mondiale. De nombreuses entreprises font faillite et ferment. En 1932, il y a 6 millions de chômeurs. Deux partis politiques, le parti nazi et le parti communiste, deviennent très populaires.
Hitler ne prend pas le pouvoir par la force. Le 30 janvier 1933, il est nommé chancelier par Hindenburg, le président de la République de Weimar (nom donné à l’Allemagne après la Première Guerre). Des millions d’allemands ont voté pour le parti nazi (anciens combattants, les chômeurs, les classes moyennes ruinées par l’inflation). Mais très vite, Hitler prend de plus en plus de pouvoir.
Il accuse les communistes d’avoir incendié le Reichstag (parlement allemand), donc il interdit le parti communiste et plus tard, les autres.
En 1934, à la mort de Hindenburg, il devient le chef unique de l’Allemagne, le Führer. Le pays devient une dictature totalitaire, Le IIIème Reich. Il prend le contrôle de la presse et de la radio, et oblige les écoles et les universités à enseigner l’idéologie nazie. Le régime crée de nombreuses organisations pour encadrer la population : « jeunesses hitlériennes » pour les enfants, « front du travail » pour les travailleurs, etc. et quiconque n’est pas d’accord est arrêté par la police secrète, la Gestapo. Il y a aussi une armée paramilitaire, les SA, et une armée spéciale, les SS. Hitler se débarrasse ensuite du chef des SA, sa milice d'origine, pour les remplacer par les SS, plus fidèles et violents, lors de la « Nuit des Longs couteaux ».
Dans le domaine économique, l’État n’est pas propriétaire des usines mais il oriente l’économie. Hitler mène une politique d’autarcie pour assurer l’indépendance du pays en réduisant au maximum les échanges commerciaux. Progressivement les efforts se foncent sur les industries de l’armement. C’est un succès.
Hitler a écrit un livre pendant son emprisonnement en 1924 (après avoir essayé un coup d’état, le pustch de Munich), « Mein Kampf » (ce qui signifie « mon combat ») où il défend l’idée que toutes les races ne sont pas égales. Pour lui, le peuple allemand appartient à la race supérieure, les aryens. Son objectif est de créer un empire allemand qui le rend la puissance d’autrefois. Il veut conquérir l’Europe. Sa conception raciste se manifeste dans son antisémitisme viscéral. Il pense que les juifs sont les principaux responsables des malheurs de l’Allemagne. Dans les Lois de Nuremberg, on établit que les juifs n’ont plus le droit de se marier avec des Allemands, d’être propriétaires, d’exercer certains métiers, ni même de sortir la nuit. Ils ne sont plus de citoyens allemands. Ils sont obligés de porter une étoile en tissu jaune cousue sur leurs vêtements pour indiquer qu’ils sont juifs. Les nazis attaquent en 1938 des milliers de boutiques et des foyers juifs, et de synagogues, lors de la Nuit de Cristal.
À partir de 1935, Hitler commence une politique agressive. Il refuse le traité de Versailles : il rétablit le service militaire. Avec son allié Mussolini il participe dans la Guerre Civile Espagnole en appuyant Franco. En mars 1938, les troupes allemandes entrent en Autriche et le pays se joindra à l’Allemagne à la suite d’un plébiscite. C’est l’Anschluss. En 1938 Hitler attaque la Tchécoslovaquie et rattache la région des Sudètes habitée par allemands. Cinq mois plus tard toute la Tchécoslovaquie est occupée par les allemands. Les Français et les Anglais souhaitent à tout prix la paix, et acceptent ces actions dans la Conférence de Munich ; malgré les limites y fixés à une future expansion allemande, Hitler envahira la Pologne à la suite de la signature de l’Accord Ribbentrop-Molotov : cela marquera le début de la Seconde Guerre Mondiale.