L'Humanisme Juridique : Philosophie, Droit et Société
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Sur le plan philosophique, l'humanisme juridique naît du contraste entre la scolastique médiévale, qui accordait de la valeur aux autorités tout en étant attentive à l'examen de la réalité existante, et le néo-platonisme de la Renaissance, qui croyait au pouvoir illimité et gratuit de la raison et était attiré par les formes pures idéales.
En termes juridiques, l'orientation humaniste est facilitée par l'augmentation progressive des droits nationaux, qui détourne l'étude du droit romain des objectifs concrets et la transforme en une activité historique, littéraire et théorique de plus en plus semblable à la tâche de l'antiquaire.
Dans le domaine social, la critique humaniste du discours juridique antérieur et de ses vecteurs, les juristes traditionnels, a été alimentée par l'antipathie socio-économique généralisée envers la figure de l'avocat, perçu comme pédant et hermétique, cultivant un style formel et compliqué.
De là, l'humanisme juridique proposera plusieurs lignes directrices :
a) Une purification historico-philologique des textes de droit romain, pour les délivrer du joug des gloses médiévales et des commentaires, et, d'autre part, pour apporter leurs propres corrections aux textes classiques des compilateurs de Justinien. Ce plan suppose la combinaison de l'étude juridique avec l'étude historique comme moyen de retrouver le contexte original des textes de droit romain et leur sens originel. Cela a abouti à une série d'éditions critiques de textes juridiques.
b) Un effort systématique pour construire la loi, inspiré philosophiquement par l'idéalisme platonicien, cherchant à refaire une œuvre légendaire de Cicéron, De jure civili in artem redigendo, dans laquelle le droit romain aurait été développé de manière systématique. Cette approche conduit à une critique du caractère atomistique, non méthodique et d'analyse des compétences juridiques des commentateurs, et a donné lieu à des expositions méthodique du droit, tant au niveau national que romain.
c) Une réforme de la formation juridique, qui a associé le texte de la loi à la synthèse de l'esprit et à la systématisation des avocats, ce qui signifiait une critique de la tendance doctrinale et d'analyse de l'enseignement dans les universités traditionnelles.
d) Une attention nouvelle au droit naturel de timbre rationnel et systématique. Les humanistes avaient aussi été influencés par la tradition romaine du droit naturel. Ils avaient également affirmé que l'avocat cultivé et formé dans une philosophie "solide" comprenait que la « nature de la justice n'est pas de changer selon la volonté des hommes, mais de se conformer à la loi naturelle. » Faisant preuve d'une plus grande originalité, ils critiquaient également le droit romain de Justinien, au nom d'un prétendu droit romain classique. Au seizième siècle, a commencé une seconde relecture du droit romain (la première étant celle des commentateurs), qui mettait désormais en avant la rationalité.