L'Humanisme à la Renaissance : Modèles, Crises et Transformations
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Au fil du temps, le monde qui nous entoure semble de plus en plus brisé, et le rêve humaniste de changer le monde est en voie de disparition. Les idéaux de toute-puissance de l'homme deviennent paralysés, et il y a un changement dans la conception de la connaissance humaine, un être humain conscient de sa dimension divine.
Les Trois Modèles Fondamentaux de l'Humanisme Chrétien
Le Modèle de l'Humaniste Contemplatif
Une personne qui se retire dans la tranquillité pour méditer et étudier la condition humaine, dans la solitude. Cependant, elle reste connectée aux autres, entourée par la nature et la beauté. L'idée de communication et de transmission des idées est essentielle.
Le Modèle de l'Humaniste Politique
Représenté notamment par les chanceliers de la République florentine du début du XVe siècle, comme Alberti. L'idée est que les êtres humains font partie intégrante de la société, de la famille et de l'État. En tant qu'êtres sociaux, les êtres humains doivent s'engager dans une activité publique et servir les besoins de l'État. C'est l'union de la pensée et de l'activité politique. Ce modèle s'inscrit dans la lignée de Cicéron et de Dante.
La Crise de l'Humanisme et l'Émergence de Nouveaux Idéaux
Cet humanisme entre en crise, et il y a une nouvelle quête pour changer le monde et l'organisation de la société. Ce moment critique est marqué par une séquence d'événements majeurs : les guerres d'Italie (les invasions françaises et espagnoles) et la Réforme protestante. L'idéalisme et l'humanisme politiques ayant perdu de leur force, une nouvelle quête d'idéaux alternatifs émerge :
Machiavel et la Séparation Morale-Politique
Cette perte est incarnée par Machiavel, ennemi des Médicis et auteur du célèbre ouvrage Le Prince (publié en 1513). Son œuvre conduit à une séparation entre la morale et la politique, où la politique est dissociée de la morale. Il ne se réfère pas seulement aux auteurs antiques, mais aussi à l'histoire, y compris l'histoire contemporaine, pour y chercher des modèles d'action humaine.
Érasme et More : La Moralisation de la Politique
Des figures comme Érasme et Thomas More proposent un modèle basé sur la moralisation de la politique, calqué sur le modèle chrétien de l'Évangile. Ce modèle aura un impact profond, mais sera finalement abandonné.
Le Modèle du Courtisan Humaniste
Le troisième modèle est celui du courtisan humaniste, non pas au service de l'État, mais du prince et de la cour. L'humanisme sert alors de modèle pour l'éducation de la cour. C'est le modèle du Courtisan de Castiglione, qui est lié au modèle du dialogue et exprime que l'idéal humaniste se trouve désormais à la cour.
La "Religion de la Beauté" et l'Amour Platonicien
La « religion de la beauté » n'est autre qu'un remaniement des idées platoniciennes de l'amour, telles qu'elles furent développées à l'Académie platonicienne de Florence. Elle ne se limite pas aux traités de cour, mais s'étend également au christianisme et au judaïsme, comme en témoignent les Dialogues d'amour de Léon l'Hébreu. L'idée est que si l'on aspire à atteindre le plus grand bien, c'est la contemplation de la divinité qui peut s'élever vers l'amour humain, lequel est lié à la jouissance et à la participation à la beauté terrestre, notamment celle de l'être aimé. Cette participation à la beauté mène à une compréhension de la beauté qui dépasse le terrestre, signifiant que les âmes se mêlent et s'élèvent, conduisant au bonheur. Si la pensée platonicienne florentine croyait cela atteignable, certains courtisans y voyaient une excuse pour des attentions déguisées en idées philosophiques.
Les Foyers de l'Humanisme et leur Déclin
L'Italie : Berceau de l'Humanisme
L'Italie, avec des racines profondes au XIVe siècle et très forte au cours du XVe, principalement à Florence, avec ses humanistes civiques et chanceliers d'orientation politique, héritiers de la République romaine. De là, l'humanisme rayonne vers d'autres sites européens, notamment grâce à des figures comme le poète Poliziano.
La Crise Florentine (1492-1494)
La période de crise de 1492-1494, entre la mort de Laurent le Magnifique et l'entrée du roi de France, marque la fin de l'apogée de l'humanisme à Florence.