Hume : Types de Connaissances et Association d'Idées
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Types de Connaissances selon Hume
Dans la première classe de connaissance, celle sur les relations entre les idées, Hume inclut toutes les propositions de la géométrie, de l'algèbre et de l'arithmétique. Des déclarations comme « le tout est plus grand que les parties » ou « la somme de deux et deux font quatre » expriment des relations entre les idées (par exemple, entre les idées de tout et de partie, dans la première phrase). Ces propositions peuvent être atteintes par la simple opération de l'esprit, par le simple raisonnement, sans recourir à l'expérience. La vérité de ces propositions est indépendante de l'expérience. Elles constituent, selon Hume, le domaine de la connaissance certaine, car le contraire d'une telle proposition est impossible et implique une contradiction. Ce sont donc des vérités nécessaires : ce qui est bien établi pour elles ne peut être autrement, et elles sont nécessairement fondées sur le principe de contradiction. Ce sont des vérités analytiques, car ce qui est affirmé du sujet est inclus dans la notion de celui-ci. Ce sont des vérités explicatives, car elles n'élargissent pas nos connaissances, mais les explicitent, et sont de véritables vérités « a priori », indépendantes de l'expérience. Dans le domaine de la logique et des mathématiques, on peut atteindre une certitude absolue.
En revanche, la connaissance relative aux faits dépend entièrement de l'expérience. Des déclarations comme « l'or est jaune » ne peuvent être atteintes par un simple raisonnement ; il est nécessaire de recourir à l'observation et à l'expérience. Les vérités de fait – l'objet d'étude de la physique – sont synthétiques : ce qui est affirmé du sujet dans la proposition n'est pas contenu dans la notion de celui-ci. Elles sont contingentes, car leur contraire est possible et n'implique pas de contradiction. Elles sont ampliatives, car les connaissances qu'elles nous apportent sont nouvelles, et sont « a posteriori », car elles sont établies à partir de l'expérience et en dépendent. La seule chose qui garantit la vérité des propositions qui affirment des faits est l'expérience, de sorte que nous ne pouvons être certains que de ce qui est présent aux sens ou enregistré dans la mémoire, mais pas de ce qui transcende ces limites, car le contraire de chaque événement est toujours possible et ne comporte aucune contradiction.
Principes de l'Association d'Idées
L'association des idées est une disposition naturelle de l'imagination par laquelle notre esprit tend à relier plusieurs idées. Suite à l'association des idées, la présence d'une idée dans notre esprit entraîne l'émergence d'une ou plusieurs autres. Les idées ou contenus mentaux se succèdent et se combinent les uns avec les autres selon un certain ordre et une certaine régularité. Lorsque notre esprit est occupé par une idée, même sans effort volontaire de pensée, les différents contenus mentaux s'écoulent spontanément l'un après l'autre ; cette idée en entraîne une autre qui lui est liée ou attachée. Les idées attirent d'autres idées, de la même manière que, selon Hume, dans le monde physique, un corps en attire un autre grâce à la gravité – l'influence de Newton. Les lois de cette association décrivent les forces qui tendent à évoquer des idées les unes aux autres.
Ces forces qui joignent les idées sont, comme le dit Hume, un « pouvoir doux ». La séquence d'une idée à une autre n'est pas une succession absolument nécessaire, de sorte que les lois décrivant ces régularités ne sont pas des lois strictes. Nous disons simplement que si l'idée 'A' est liée à l'idée 'B', et que notre conscience contient l'idée 'A', l'idée 'B' est susceptible de survenir à sa suite. Grâce à ces liens naturels, des idées complexes se forment spontanément à partir d'idées simples. Les lois de l'association décrivent ces connexions et sont le résultat de l'imagination, et non de la raison.
Il est clair qu'il existe un principe de connexion entre les différentes pensées ou idées de l'esprit et que, lorsqu'elles sont présentées à la mémoire ou à l'imagination, elles introduisent un certain degré d'ordre et de régularité. Bien que je n'aie pas trouvé de philosophe qui ait tenté d'énumérer ou de classer tous les principes d'association, de mon point de vue, il semble n'y avoir que trois principes de connexion entre les idées :
- La ressemblance
- La contiguïté dans le temps ou l'espace
- La cause ou l'effet