Immigration en France : Enjeux, Définitions et Intégration
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Depuis une vingtaine d'années, l'immigration est devenue un enjeu politique reflétant les angoisses d'une population fragilisée par la crise économique. Cependant, les craintes et parfois la haine suscitées par les immigrés sont le produit de fantasmes projetés sur une population peu connue.
Évolution des Causes de l'Immigration en France
Il faut distinguer les causes de l'immigration. Jusqu'à la fin des années 1970, les raisons étaient essentiellement économiques. Depuis la décision de suspendre l'immigration en 1974, les motifs ont changé :
- Le regroupement familial
- Les études
- Les causes politiques
Ces motivations constituent aujourd'hui les moteurs essentiels de l'immigration. Cette évolution a modifié la composition sociologique d'un groupe qui s'enrichit d'une population d'origine plus urbaine qu'autrefois.
Immigrés et Étrangers : Clarifier les Termes
Il existe une grande confusion quant au sens du terme « immigré ». Si l'on prend le cas de la France, les immigrés regroupent la population vivant en France et née à l'étranger. Certains peuvent être étrangers, d'autres, après naturalisation, deviennent français. Par ailleurs, les enfants d'immigrés nés en France sont, généralement, français. Ils ne peuvent donc être inclus dans la population immigrée.
En outre, les immigrés ne constituent pas un groupe homogène, non seulement du fait de leur nationalité, mais aussi de par leur origine sociale. Par exemple :
- Les migrants venant des pays du Maghreb sont plutôt d'origine paysanne.
- Ceux provenant d'Asie du Sud-Est ont, plus souvent, un père artisan ou commerçant.
Panorama de l'Immigration en France depuis 1975
Depuis 1975, la part des immigrés dans la population est restée stable, mais l'immigration connaît de profonds changements :
- Les entrées pour motif familial ont augmenté.
- La population s'est féminisée (les femmes représentent la moitié des immigrés aujourd'hui, contre 45 % en 1946).
- Les immigrés proviennent de pays de plus en plus lointains (Afrique subsaharienne, Turquie, Asie).
Ils continuent à occuper en majorité des emplois non qualifiés, mais de plus en plus d'immigrés accèdent à des positions professionnelles intermédiaires.
La Question du Racisme et de la Xénophobie
Quelle que soit leur origine, les immigrés ont toujours été victimes de la xénophobie, surtout en temps de crise. À la fin du siècle dernier, les Belges étaient qualifiés de « vermine » et l'on fustigeait leur comportement violent et leur sexualité exacerbée, comme c'est le cas pour les Arabes et les Noirs africains aujourd'hui. Les Italiens étaient pourchassés dans le sud de la France.
Chaque nouveau mouvement d'immigration facilite l'intégration des générations précédentes, mais dans le même temps, on affirme que les nouveaux arrivants ne pourront s'intégrer, car leur culture est trop éloignée de la culture française. Ce fut le cas des Italiens (« les Ritals »), des Polonais (« les Polaks »), etc.
Intégration et Assimilation des Immigrés
En temps de crise, la question de l'immigration devient politique et sociale. En effet, les immigrés sont le plus souvent considérés comme un facteur de désintégration des liens sociaux du fait de leur incapacité à intégrer le mode de vie du pays d'accueil. La question est de savoir si, dans une République qui se proclame « une et indivisible », il est possible d'accepter une population avec des caractéristiques spécifiques.
S'il est d'usage d'opposer l'intégration à l'assimilation, l'opposition des termes masque un débat idéologique, car l'« assimilationnisme » est le plus souvent considéré comme une résurgence du colonialisme. En fait, les études réalisées par l'Institut national des études démographiques (INED) mettent en avant la notion d'assimilation, définie comme la réduction des spécificités des pratiques sociales, culturelles et religieuses. Les résultats des différentes enquêtes montrent que l'assimilation est une réalité qui recouvre l'ensemble des pratiques sociales des immigrés, à l'exception de la population d'origine turque.