L'Indépendance de l'Amérique Espagnole : Causes et Conflits
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L'Indépendance de l'Amérique Espagnole
6.1 Les facteurs de l'indépendance
Les raisons de l'indépendance de l'Amérique espagnole sont nombreuses :
- L'opposition au contrôle commercial strict de la métropole.
- Les ambitions des Créoles, qui aspiraient à plus de pouvoir politique et économique.
- Les réformes de Charles III, qui avaient renforcé le contrôle sur l'administration coloniale et favorisé la nomination de fonctionnaires venus de la métropole, déplaçant les élites locales.
- Le rôle de l'Église américaine, en particulier les secteurs inférieurs du clergé, qui était également favorable à l'indépendance, notamment à la suite des mesures de confiscation de Charles IV.
- L'exemple constant et stimulant de l'indépendance des États-Unis vis-à-vis de la Grande-Bretagne, devenus rapidement une grande puissance. Ces deux pays ont d'ailleurs soutenu et grandement aidé les mouvements d'indépendance, motivés par des intérêts économiques.
- L'idéologie créole, fortement influencée par les idées des Lumières, qui réclamait l'égalité et le pouvoir politique, caractéristiques de la pensée libérale.
Le processus d'insurrection avait un caractère typiquement américain : sous la bannière du patriotisme se cachait le modèle de la nation créole, dans laquelle la plupart des citoyens étaient marginalisés, tandis que le militarisme et les mouvements populaires prenaient le pouvoir. C'était un nationalisme de clocher, qui s'est manifesté différemment dans les divers États, suivant les divisions administratives créées par l'Espagne.
6.2 Le processus du conflit d'indépendance
Le processus d'indépendance américaine a eu son préambule en 1806, lorsqu'un militaire créole, financé par les Britanniques, a tenté d'envahir le territoire de l'actuel Venezuela. La même année, l'Angleterre a attaqué Buenos Aires, défendue par des troupes locales, dont la victoire a renforcé la fierté américaine et la conviction de leur capacité à gouverner leur propre destin.
L'abdication de Ferdinand VII en 1808 et son remplacement par Bonaparte ont offert une occasion inespérée de poursuivre ce mouvement. Comme dans la péninsule ibérique, les Hispano-Américains ont rejeté ce changement et se sont organisés en juntes locales, peu après l'apparition des premières proclamations de liberté. Exploitant le vide de pouvoir dans la métropole, certaines juntes ont déclaré que le gouvernement pouvait proclamer l'indépendance.
Madrid ne put rien faire contre ces « épidémies » d'indépendance. La lutte a rapidement dégénéré en guerre civile entre les partisans de l'indépendance et les fidèles à la métropole. Dans certains cas, des soulèvements à forte connotation raciale et paysanne ont même poussé certains Créoles à freiner les mouvements d'indépendance.
Une fois la guerre d'Indépendance espagnole conclue, le gouvernement de Ferdinand VII a réagi aux mouvements d'indépendance en envoyant une armée modeste, faute de fonds. Celle-ci a réussi à pacifier certains territoires, mais n'a pas pu empêcher l'indépendance formelle de l'Argentine en 1816. L'intransigeance de la métropole, qui interdisait toute forme d'arrangement ou d'autonomie, a exacerbé la situation.