Indépendance de l'Amérique Espagnole: Causes, Phases et Héritage
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L'Émancipation de l'Amérique Espagnole
L'un des graves problèmes du règne de Ferdinand VII fut l'indépendance des colonies dans les vice-royautés américaines, divisées en Nouvelle-Espagne (Mexique), Nouvelle-Grenade, Pérou et Rio de la Plata.
Causes et Caractéristiques des Mouvements d'Indépendance
- Expansion de la culture des Lumières et des principes du libéralisme : idées sur le contrat social, les droits individuels et, surtout, le principe de la souveraineté nationale. L'indépendance des États-Unis (1776) et l'exemple de la Révolution française (1789) ont exercé une influence importante.
- Mécontentement créole face à l'administration, à la fiscalité et à l'économie (vice-rois, juges, magistrats), corruption et favoritisme décriés. Les créoles désiraient une plus grande liberté économique et l'ouverture du marché américain aux autres puissances.
- Faiblesse de l'Espagne, d'abord avec la défaite de Trafalgar, ensuite avec l'invasion et l'occupation du pays par les troupes napoléoniennes, déclenchant un énorme vide d'autorité et de puissance. Les abdications de Bayonne et la captivité de Ferdinand VII furent utilisées par les Américains pour créer leurs propres organes directeurs indépendants.
Caractéristiques des Mouvements
Bien que des leaders indépendantistes comme Simón Bolívar aient eu une idéologie libérale, leur action fut celle de caudillos autoritaires, soutenus par des sections de l'armée et, à l'extérieur, par les revendications des masses. Les créoles eux-mêmes respectaient les divisions sociales de l'Ancien Régime. Le processus d'indépendance fut le résultat de différents événements et rébellions dans les différents territoires, un processus déconnecté, long et complexe. Il s'étendit de 1808 à 1825 et il y eut des rébellions contre les Espagnols, mais aussi des guerres civiles entre les Américains eux-mêmes.
Phases du Processus d'Émancipation
Première Phase (1808-1815)
Cette première phase a coïncidé avec la lutte contre les Français pendant la guerre d'Indépendance en Espagne. Initialement, les juntes qui se sont formées sur le sol américain ont reconnu l'autorité du Conseil Central. Il y eut même des représentants américains au Parlement de Cadix. En 1810, il y eut un changement d'attitude. En mai, la vice-royauté de Rio de la Plata déclara son indépendance et créa une junte révolutionnaire à Buenos Aires. Elle fut immédiatement suivie par le Chili et le Venezuela. À ce stade, seul le Pérou, fief des royalistes espagnols, et les Antilles restèrent fidèles à la Couronne. Entre 1814 et 1815, une fois terminée la guerre d'Indépendance en Espagne, les forces loyalistes commencèrent la reconquête du territoire. Avec l'aide d'une armée de 10 000 hommes envoyés par l'Espagne sous l'autorité du général Morillo, Ferdinand VII fut restauré, excepté dans la vice-royauté de la Plata, indépendante depuis 1810.
Deuxième Phase (1816-1825)
La métropole, affaiblie et manquant d'armes et de ressources, fut incapable d'organiser une expédition pour reconquérir les colonies. En 1816, les anciennes provinces du sud de la vice-royauté de la Plata s'unirent. À partir de ce territoire, le général José de San Martín organisa une armée avec laquelle, après avoir traversé les Andes et vaincu les Espagnols lors des batailles de Chacabuco (1817) et de Maipú (1818), il obtint l'indépendance du Chili. Les royalistes furent vaincus à Boyacá (1819), ouvrant la voie à l'indépendance de la Nouvelle-Grenade, de la Colombie, du Venezuela et de l'Équateur. Ainsi, seule la vice-royauté du Pérou resta fidèle à la métropole. Le processus d'émancipation fut également activé de l'extérieur. Au Mexique, en 1821, l'indépendance fut proclamée sur la base de trois garanties : religion, unité et indépendance. Après l'émancipation des colonies américaines, l'Espagne ne conserva que Cuba et Porto Rico sur le continent américain, et les Philippines en Asie.