L'Intégration Européenne et la Constitution de l'Espagne (1978-2002)

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Intégration de l'Espagne dans l'Europe : Analyse Économique

Contexte et Objectifs du Document

Ce document est un texte historiographique et économique informatif, analysant les mesures prises par l'Espagne pour s'intégrer en Europe. L'auteur est Marroyo Sánchez, historien et économiste. Le destinataire est le peuple espagnol, ce qui en fait un document public adressé à la communauté.

Le but de cet article est de montrer les effets positifs de l'intégration économique en Europe, permettant la modernisation de l'économie espagnole et l'accès à un marché constitué de plus de vingt pays.

Cadre Historique et Antécédents

  • Moment historique : L'ère démocratique actuelle, ayant débuté après la Transition.
  • Contexte : L'Accord commercial préférentiel signé entre l'Espagne et la CEE en 1970.
  • Antécédent le plus proche : L'intégration de l'Espagne dans la CEE, établie par le Traité d'adhésion en 1985.

L'idée essentielle est d'étudier les étapes du processus d'intégration européenne, en analysant les changements qu'elles ont entraînés dans l'économie espagnole, ainsi que les effets positifs qui se poursuivent à ce jour.

Les Étapes Clés de l'Adhésion à la CEE

L'Échec de l'« Engagement » Franquiste

L'« engagement » fait allusion à la tentative vaine de Franco de rejoindre la CEE. Cette demande fut rejetée en raison de la nature dictatoriale du régime franquiste et du fait que l'Espagne était un pays économiquement arriéré.

Les premières négociations datent de 1962, mais ce n'est qu'en 1970 qu'est réalisé le premier traité : l'« Accord de commerce préférentiel », qui accordait des privilèges commerciaux avec l'Europe.

Négociations et Adhésion (1979-1986)

En 1979, les pourparlers ont repris sous le gouvernement de Calvo Sotelo, et se sont intensifiés avec M. Felipe González, alors président.

L'opposition française a retardé l'entrée dans la CEE, craignant que l'Espagne ne nuise aux intérêts de l'agriculture française. Le plus grand soutien de l'Espagne se trouvait en Allemagne.

Le 12 juin 1985, l'Espagne a signé le Traité d'adhésion à la CEE, qui est entré en vigueur le 1er janvier 1986.

Les Implications Économiques et Politiques

Le « Paquet » de Mesures et les Institutions de l'UE

L'adhésion impliquait un « paquet » de mesures économiques et les conditions nécessaires à l'union politique. Les institutions les plus importantes de l'UE sont :

  • Le Parlement européen : Représente les citoyens des pays membres et élabore les lois.
  • Le Conseil de l'UE : Composé des ministres des pays membres.
  • La Commission européenne : Composée de commissaires et d'un président, elle représente l'UE à l'extérieur.
  • La Cour suprême (CJUE) : Interprète les lois de l'UE.
  • Le Conseil européen : Réunions régulières des chefs d'État ou de gouvernement.

Conditions et Ajustements Économiques

L'Espagne a dû normaliser ses structures de production pour devenir compétitive, fermer les industries non compétitives ou polluantes, contenir l'inflation, le déficit et la dette publique, et appliquer des taux d'intérêt bas.

Les « barrières » citées font référence à la période de sept ans accordée pour éliminer les droits de douane perçus sur les marchandises entrant en Espagne et garantir la liberté de mouvement. L'Espagne s'est également vu imposer le Tarif Extérieur Commun (TEC) perçu sur les marchandises entrant dans l'UE et n'appartenant pas à cette organisation.

De l'Autarcie à l'Ouverture des Marchés

Le « Modèle Castizo » et le Protectionnisme

Le « modèle castizo » désignait le modèle économique protectionniste développé par l'Espagne, qui rendait difficile l'entrée des marchandises étrangères par des droits de douane élevés, afin de protéger les produits domestiques.

Ce modèle a été rompu en 1985 avec la signature du Traité d'adhésion, forçant l'Espagne à ouvrir ses marchés, particulièrement ceux des pays membres de la CEE, menant à une économie libéralisée.

Le protectionnisme en vigueur sous Franco avait déjà été atténué par le Plan de Stabilisation (1959), qui visait à rapprocher l'Espagne de l'Europe, ouvrant le commerce extérieur et abandonnant l'autosuffisance. Ce plan a permis la dévaluation de la peseta, l'augmentation des exportations et l'attraction des investissements étrangers, éloignant l'économie espagnole de l'autarcie et de l'isolement.

Vers l'Union Monétaire

L'Acte Unique et le Traité de Maastricht

L'Acte Unique Européen, signé en 1986, a marqué l'achèvement du marché intérieur en assurant la libre circulation des personnes, des biens, des capitaux et des services. L'Europe est passée d'une union douanière à un marché unique créé par les pays membres de la CEE.

En 1992, le Traité de Maastricht a créé l'Union Européenne (UE) avec deux objectifs majeurs : l'Union politique et la création de l'Union Économique et Monétaire (UEM).

Le 1er janvier 2002, la monnaie européenne est devenue l'euro.


La Constitution Espagnole de 1978 : Fondements Démocratiques

Nature et Destinataires du Texte Constitutionnel

Ce document juridique présente un certain nombre d'articles de la Constitution espagnole de 1978, actuellement en vigueur. Les destinataires sont l'ensemble de la société espagnole, car la Constitution se présente comme la Loi des Lois, la loi fondamentale qui articule le nouveau régime politique de l'État espagnol.

Principes Fondamentaux de l'État

Parmi les caractéristiques les plus importantes, on note la reconnaissance d'un nouvel État basé sur la forme monarchique et la démocratie (Article 1), prônant :

  • La liberté
  • La justice
  • L'égalité
  • Le pluralisme politique

La Constitution renvoie la souveraineté au peuple espagnol et définit la monarchie parlementaire comme forme politique.

Droits et Organisation Territoriale

Les articles mettent un accent particulier sur la forme de l'État, les droits inaliénables des Espagnols et la nouvelle administration territoriale.

Unité et Autonomie

L'Article 2 fait clairement référence à l'indissolubilité de l'Espagne, tout en reconnaissant le droit des régions à élaborer un statut d'autonomie pour assurer et faciliter l'autonomie gouvernementale dans le cadre constitutionnel.

Droits Civiques et Pluralisme

Les articles 6 et 16 prévoient la reconnaissance du pluralisme politique dans le cadre des partis et une série de droits civiques inhérents, tels que :

  • La liberté de religion
  • La liberté d'idéologie

Il est également important de noter la séparation de l'Église et de l'État, créant un cadre de reconnaissance pour chacun d'eux.

Administration Territoriale

L'administration territoriale de l'État est reflétée dans les articles 137 et 147, où l'intention claire de décentralisation est marquée par la reconnaissance de l'autonomie, non seulement des communautés, mais aussi de leurs propres institutions locales. Elle établit les termes et conditions pour accéder et modifier les différents statuts d'autonomie.

Le Consensus de la Transition

La Constitution de 1978 est le résultat d'un large consensus entre les forces politiques qui, après les élections de 1977, ont vu la nécessité de doter le pays d'un texte constitutionnel articulant la coexistence pacifique des Espagnols.

La rédaction a impliqué des personnalités de différents partis politiques, notamment des membres de l'UCD et du PSOE. Bien que la forme de l'État (monarchie ou république) ait été un point de discussion initial, les socialistes et les communistes ont accepté la forme monarchique sans soulever de problèmes majeurs.

Le rôle joué par deux personnalités politiques clés de la Transition, Fernando Abril et Alfonso Guerra, a permis au projet d'avancer vers les accords nécessaires, réduisant les tensions.

Approbation et Héritage

En juillet 1978, le Congrès des députés a approuvé le texte constitutionnel à une large majorité, allant de la droite (Fraga) à la gauche communiste (Santiago Carrillo). Seuls les extrémistes (de gauche et de droite) et certains nationalistes basques s'y sont opposés ou abstenus.

Après le vote massif des deux chambres (Députés et Sénat), le texte fut définitivement approuvé par les Espagnols en décembre 1978.

La Constitution de 1978 est un document fondamental qui a servi à transformer le cadre politique hérité du régime franquiste, à promouvoir la réconciliation et à marquer la voie du progrès et de l'intégration mondiale pour un pays qui, en 1975, maintenait encore des structures politiques issues de la Guerre Civile.

Conclusion

La Constitution de 1978 a jeté les bases d'un développement démocratique durable. La coexistence dans la liberté, l'alternance démocratique pluraliste, la reconnaissance des syndicats et la nouvelle administration territoriale ont offert à l'Espagne la plus longue période de stabilité démocratique et de développement économique de son histoire récente. C'est un texte constitutionnel accepté par une majorité écrasante de la société espagnole.

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