Isabelle II : La régence (1833-1843)

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Isabelle II (1833-1843) : La régence

Régence de Marie-Christine (1833-1840)

Elle coïncide avec la première guerre carliste. À la mort de son mari et du fait de la minorité (trois ans) de sa fille (la future Isabelle II), Marie-Christine de Naples assume la régence, soutenue par les libéraux, bien que ses idées soient absolutistes.

Cea Bermúdez, chef du gouvernement après la mort de Ferdinand VII, a poursuivi une politique fondée sur le réformisme éclairé. Sa principale mesure est la division provinciale (49 provinces), par le ministre Javier de Burgos à la fin de 1833, cherchant à centraliser et à unifier un territoire structuré par les juridictions seigneuriales, ecclésiastiques et royales. Mais la mesure était insuffisante pour les libéraux et Marie-Christine a été contrainte de nommer comme Premier ministre Martínez de la Rosa, un libéral modéré, dont les principaux objectifs étaient de faire la transition vers le libéralisme et d'arrêter l'insurrection carliste.

En 1834, il a promulgué la Charte royale, une charte octroyée par la régente qui accorde les réformes suivantes :

  • Création de Cortes bicamérales, composées d'une Chambre des pairs, composée des grands d'Espagne, d'archevêques et d'autres nommés par le régent à vie, et la Chambre des procureurs, élue au suffrage censitaire restreint, ne pouvaient voter que les hommes de plus de 30 ans avec un revenu supérieur à 12 000 réaux par an, soit environ 16 000 personnes.
  • Les fonctions des tribunaux ont été limitées, constituées principalement de conseiller la Couronne. Toute loi, en plus de l'approbation des Chambres, nécessitait le consentement du roi (veto). Le monarque conservait la capacité de convoquer et de suspendre le Parlement à volonté.

Les réformes de Martínez de la Rosa ont conduit au mécontentement des deux ailes, du fait de leur insuffisance supposée. Ce fait, ajouté à la guerre carliste et à l'épidémie de choléra, explique la division des libéraux en modérés et radicaux ou progressistes, ainsi que les troubles qui se sont produits dans le pays, avec des couvents brûlés, des meurtres de prêtres accusés d'immobilisme absolu et des usines brûlées comme Bonaplata à Barcelone (l'une des premières manifestations du mouvement ouvrier).

À l'été 1835, des rassemblements ont lieu dans les grandes villes, exigeant la convocation de Cortes constituantes, la liberté de la presse, l'augmentation de la milice urbaine, la confiscation des biens ecclésiastiques et la sécularisation du clergé régulier. Dans cette situation, la régente a nommé comme Premier ministre Juan Álvarez Mendizábal, libéral progressiste, qui lance une série de réformes, la plus célèbre étant la confiscation des biens de l'Église pour financer la guerre (la dette a diminué de 40 %). En outre, il réorganise l'armée, crée les conseils provinciaux, abolit l'Inquisition et les syndicats, les preuves de noblesse et la Mesta, et promulgue une loi électorale qui étend le droit de vote.

Mais les émeutes n'ont pas pris fin. En 1836, un groupe d'officiers subalternes se révolte à La Granja, forçant la régente à suspendre la Charte royale et à rétablir la Constitution de 1812. La régente nomme alors chef du gouvernement José María Calatrava, qui nomme Mendizábal ministre des Finances afin de poursuivre son travail pour mettre fin aux vestiges de l'Ancien Régime. Des élections sont convoquées pour élire des Cortes constituantes en 1836. Lors du débat sur le nouveau texte constitutionnel, les deux tendances du libéralisme s'affrontent : modérée et progressiste.

En 1837, une Constitution progressiste est adoptée. Elle établit une monarchie constitutionnelle libérale dont les principales caractéristiques sont les suivantes :

  • Le pouvoir législatif est exercé par les Cortes et le roi.
  • Le roi dispose de pouvoirs étendus : initiative législative, droit de veto illimité, nomination des sénateurs et des membres du gouvernement, qui doit provenir du parti majoritaire aux Cortes (double confiance).
  • Parlement bicaméral : les membres du Congrès sont élus au suffrage direct, censitaire, ce qui augmente le nombre d'électeurs à 260 000. Les membres du Sénat sont nommés par le roi parmi ceux élus par les électeurs.
  • Il intègre une déclaration des droits, la milice et le jury.
  • L'État n'est pas confessionnel, mais reconnaît que la religion catholique est celle professée par les Espagnols et l'administration s'engage à entretenir le culte et le clergé.

Le nouveau Parlement a promulgué une série de lois parmi lesquelles : la dissolution du régime féodal et l'abolition des dîmes ecclésiastiques, la poursuite de la confiscation, l'élection des maires et des conseillers par les résidents et le contrôle de la milice nationale par les municipalités.

La régence du général Espartero (1840-1843)

Après la victoire des modérés aux élections de 1838, plusieurs gouvernements éphémères se succèdent. En 1840, le gouvernement modéré cherche à freiner les réformes en proposant la restitution des biens du clergé, la restauration de la dîme, la limitation de la milice nationale et une nouvelle loi sur les municipalités. Cette dernière loi prévoyant la nomination des maires par l'administration est la raison pour laquelle des juntes révolutionnaires progressistes se constituent dans les villes. Le général Espartero assume les demandes des juntes et force Marie-Christine à quitter la régence. Il est nommé régent après une brève période intérimaire.

Espartero inaugure une pratique courante en Espagne jusqu'en 1875 : le contrôle du pouvoir politique par les militaires. Sa forme autoritaire de gouvernement a servi à réprimer sévèrement les déclarations modérées d'Urbizondo, Diego de León et Montes de Oca et à provoquer le mécontentement parmi les progressistes, qui se sentent marginalisés.

En 1842, après la signature de l'accord de libre-échange avec la Grande-Bretagne, la révolte de Barcelone éclate. Cet accord cause un préjudice à l'industrie textile, à la bourgeoisie manufacturière et aux travailleurs. La répression est excessive, incluant le bombardement de la ville. Ses actions lui font perdre un soutien considérable, et une alliance se forme contre lui, dans laquelle modérés et progressistes s'unissent. À l'été 1843, un coup d'État militaire a lieu, qui force Espartero à quitter la régence et le pays. Le général Narváez prend la tête du pays.

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