L'Italie après la Première Guerre mondiale et la montée du fascisme
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L'Italie après la Première Guerre mondiale
Situation économique et sociale
L'Italie, après la Première Guerre mondiale, traversait une crise économique et sociale. La classe ouvrière, confrontée à une baisse de son pouvoir d'achat, s'organisa en syndicats et lança des mouvements de grève pour récupérer ses pertes. Ces mouvements prirent une ampleur considérable, avec des objectifs révolutionnaires, et conduisirent à une agitation sociale importante, notamment dans le secteur agricole où l'on assista à des occupations de terres.
Craignant une révolution sociale et une "bolchevisation" du pays, la bourgeoisie réclama des mesures strictes pour réprimer ces mouvements.
Instabilité politique
Sur le plan politique, la monarchie constitutionnelle était confrontée à une grande instabilité. Aucun parti ne parvenait à former un gouvernement majoritaire stable. Cinq gouvernements se succédèrent en peu de temps. Le système constitutionnel était soutenu par le Parti communiste italien d'Antonio Gramsci, le Parti populaire d'inspiration catholique et les mouvements anti-socialistes.
Nationalisme et frustration
À cette situation s'ajoutait un fort sentiment nationaliste, né de la frustration des promesses non tenues après la Première Guerre mondiale, notamment en ce qui concerne les revendications territoriales irrédentistes.
La naissance et l'ascension du Parti National Fasciste
Fondation et programme
Le Parti National Fasciste fut fondé en 1919 par Benito Mussolini, un ancien militant socialiste. Initialement appelé Fasci di Combattimento, ce mouvement rassemblait des anciens combattants autour d'un programme populiste et nationaliste. En novembre 1921, Mussolini transforma le mouvement en Parti National Fasciste, se présentant comme un rempart contre la menace communiste et la "bolchevisation" de l'Italie.
Le parti adopta un programme combinant un discours populiste et social (tout en défendant la propriété privée) avec un nationalisme exacerbé et un projet expansionniste et militariste en politique étrangère.
Symboles et recrutement
Le parti se dota d'une symbolique forte : la chemise noire devint l'uniforme des fascistes et le salut romain leur signe de ralliement.
Le Parti National Fasciste recruta principalement parmi les ouvriers mécontents de la situation et la petite bourgeoisie effrayée par la montée des mouvements révolutionnaires. Il bénéficia également du soutien de secteurs importants de la société, dont le gouvernement lui-même qui voyait en lui un moyen de contrer le socialisme et le communisme. La Confindustria, la plus grande organisation patronale italienne, lui apporta également un soutien financier.
Violence et intimidation
Les escouades fascistes mirent en place une stratégie de violence et d'intimidation. Elles organisèrent des expéditions punitives contre les responsables politiques, les conseils locaux et les journaux de gauche. Leur objectif était de faire taire toute opposition par la terreur, en utilisant des passages à tabac et des persécutions. En 1921, on dénombra plus de 600 agressions. Le Parti National Fasciste connut une croissance rapide, atteignant 700 000 membres en 1922.