Karl Marx : Matérialisme, Capitalisme et Lutte des Classes

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Contexte historique et critique de l'idéalisme

Karl Marx a vécu au début du XIXe siècle. À cette époque, une grande partie du monde, notamment l'Europe et les États-Unis, vivait dans le contexte de la Révolution industrielle, qui avait commencé en Angleterre. Marx analysa les lois du système capitaliste.

Marx pensait que le système capitaliste trouvait son fondement dans l'idéologie, c'est-à-dire la pensée des gens vivant dans ce système. Les idéologues du capitalisme considéraient les idées comme le point de départ pour comprendre la vie et la société, et non les conditions matérielles ou la situation spécifique de celle-ci.

Le matérialisme historique et le rôle du travail

En revanche, Karl Marx croyait que ce n'étaient pas les idées ou les convictions, mais les conditions matérielles, qui déterminaient l'état d'une société, qu'il soit bon ou mauvais. Le principe que Marx utilisait pour soutenir l'idée que la société est conditionnée matériellement était le fait que l'homme doit satisfaire ses besoins fondamentaux en transformant la nature par le travail.

Pour lui, les besoins fondamentaux étaient se loger, se vêtir, manger et dormir. Une fois ceux-ci couverts, d'autres besoins émergent, qui se modifient en fonction de l'évolution historique de la société.

Le travail est l'un des points de départ de toute la théorie de Marx : l'homme fait l'histoire quand il travaille ; sans travail, il n'y aurait pas d'histoire.

La théorie de la valeur et la marchandise

Lorsque les besoins de base sont satisfaits, comme indiqué ci-dessus, d'autres apparaissent. L'homme produit des marchandises, un autre concept important chez Marx. Nous voyons que notre monde est plein de marchandises ; la richesse d'une société capitaliste peut être mesurée par la quantité de celles-ci existant sur le marché. Disquaires, supermarchés, centres commerciaux, nourriture et vêtements : tout est plein de marchandises qui couvrent différents besoins humains.

Valeur d'usage et travail concret

Maintenant, la question est : pourquoi payons-nous une certaine somme d'argent lorsque nous achetons une marchandise ? La réponse tient en deux concepts : la valeur d'usage et le travail concret.

La valeur d'usage est l'utilité d'un certain produit qui répond à un besoin : une pomme, un disque, une bouteille de shampoing. Peut-être vous demanderez-vous pourquoi vous payez pour une pomme au supermarché, si c'est quelque chose que la nature donne à l'homme « gratuitement ». La réponse est que derrière la pomme, le disque ou le shampoing, il y a un travail concret, c'est-à-dire un travail conscient, délibéré et spécialisé : des agriculteurs, paysans ou entrepreneurs qui ont cultivé le sol, fertilisé, récolté les pommes, les ont emballées, chargées dans des camions, etc. Ce travail crée la valeur, qui doit être comprise comme la quantité de temps de travail socialement nécessaire pour produire une marchandise.

Méthode d'analyse : totalité et dialectique

Le concept de totalité

Karl Marx, dans sa théorie, a introduit le concept de totalité. À quoi ce terme fait-il référence ? Au fait que tous les éléments sont incorporés dans un réseau complexe. Par exemple, un élément apparemment simple comme une marchandise mise en vente est lié à d'autres éléments non visibles mais existants : travail salarié, machines utilisées, transport, employeurs, industries, etc.

La méthode concret-abstrait-concret

Cet exercice intellectuel était connu chez Marx comme la méthode concret-abstrait-concret ; c'était la manière dont il résumait sa méthode d'analyse.

  • La première étape concerne le premier contact du chercheur avec la réalité ; c'est une phase d'observation du concret apparent.
  • La deuxième étape est celle où le chercheur isole par la pensée ce qui est commun à de nombreux phénomènes, ce qui n'est pas immédiatement visible : c'est l'abstrait.
  • Puis, il revient à l'analyse du concret, mais enrichi par la deuxième étape, ce qui permet de voir ce qu'il y a derrière tout phénomène social (le concret pensé).

Lutte des classes et moteur de l'histoire

Karl Marx croyait que les sociétés évoluaient à travers l'histoire en raison des contradictions sociales qui leur sont inhérentes. Cela signifie que la société évolue parce qu'il y a une lutte sociale en son sein, une lutte de classe. De cette manière, le moteur de l'histoire n'était pas les idées, mais ces conflits entre la classe dirigeante et la classe dirigée.

Idéologie et domination bourgeoise

Le travail des travailleurs se matérialise en un produit qui a une valeur d'usage et peut être échangé contre de l'argent (valeur d'échange). Selon Marx, les idéologues du capitalisme développent les idées nécessaires pour maintenir l'ordre social dominant. Dans une société dominée par la classe possédante, il est nécessaire que celle-ci impose ses idées aux autres classes ou secteurs. Ce que Marx appelle l'idéologie, ce sont les idées promues par la bourgeoisie.

L'exemple de la propriété privée

Un exemple de cela est que, dans la société capitaliste, la propriété privée est l'une des idées principales promues par les entrepreneurs. Elle est si répandue dans toutes les couches sociales que même la personne la plus pauvre peut défendre cette idée ou ce principe.

Vers la conscience de classe

Pour conclure sur la théorie de Marx, abordons la notion de conscience. Celle-ci est acquise quand une personne découvre qu'elle n'est pas seule mais fait partie d'un collectif, que la production se fait en collaboration et que la richesse sociale est générée collectivement. Ainsi, plutôt que la propriété privée, il s'agit d'aspirer à une société de propriété collective où les travailleurs et leurs familles, qui sont la majorité, contrôlent la production et jouissent des fruits de leur travail.

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