Kouros et Korè : Chefs-d'œuvre de la sculpture grecque archaïque
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Le Kouros d'Anavyssos
1. Documentation générale
- Auteur : Anonyme
- Date : vers 510 av. J.-C. (VIe siècle)
- Type : Sculpture en ronde-bosse
- Matériau : Marbre
- Technique : Taille (à l'origine polychrome)
- Dimensions : 1,94 m
- Localisation : Musée archéologique national d'Athènes
2. Analyse formelle
Brève description
Il s'agit d'une statue d'homme nu.
Composition
Ce personnage masculin est structuré autour d'un axe vertical de symétrie qui divise la figure en deux parties égales ou presque. Les deux bras sont attachés à un corps rigide, tandis qu'une jambe est légèrement en avant pour tenter de montrer une ébauche de posture naturelle. Les sculpteurs ont exploité la symétrie du corps humain pour souligner la posture droite et frontale de la figure, le poids étant réparti également sur les deux jambes, évitant ainsi les torsions et les inclinaisons qui briseraient la symétrie. Au niveau de la taille, un axe horizontal est également visible, formant une figure presque rhomboïde au niveau des muscles.
D'autres caractéristiques de la composition sont les formes géométriques et la frontalité. La figure est conçue pour être vue de face, et c'est le principal point de vue, ce qui confère au corps un caractère frontal et hiératique. Les formes géométriques sont très visibles dans les cheveux et dans le corps, où une tentative est faite pour rendre les muscles plus naturels et arrondis, créant un contraste marqué avec la géométrie des cheveux. De face, le sculpteur répète certaines formes avec précision pour créer un motif décoratif ; par exemple, la ligne du sourcil suit celle de la paupière supérieure.
Rythme
La figure est statique en raison de la rigidité de sa forme et de son attitude hiératique. Bien qu'il y ait une tentative de suggérer le mouvement par la jambe avancée, plus prononcée que dans les statues égyptiennes, cela ne crée pas une véritable impression de mouvement.
Expression et temporalité
Le visage, aux yeux en amande et au regard fixe, est inexpressif, mais présente la caractéristique du « sourire archaïque » des sculptures de cette période et exprime une volonté claire d'éternité par la fixation du regard sur l'horizon.
Style
Archaïque grec. La figure montre les caractéristiques typiques de la sculpture grecque antique. La sculpture grecque s'est inspirée de la statuaire égyptienne, et les similitudes sont évidentes dans ce travail. Les Grecs utilisaient la technique égyptienne consistant à dessiner les contours de la figure sur les quatre faces d'un bloc de marbre, puis à le dégrossir. Cependant, les Grecs ont cherché à créer un art naturaliste et se sont progressivement affranchis de l'influence égyptienne, rendant les figures de plus en plus naturelles. Cette œuvre est considérée comme une étape clé dans l'évolution vers un naturalisme qui atteindra son apogée à l'époque classique.
3. Interprétation
Contenu et signification
Les Kouroi, ces figures d'hommes nus athlétiques, étaient des hommages rendus aux vainqueurs des Jeux olympiques, le sport étant très pratiqué à cette époque. Ce Kouros représente un athlète victorieux aux Jeux olympiques à trois reprises. Il semble que, selon une inscription gravée sur le socle, ce jeune homme, Kroisos, est également mort au combat.
Cette statue traduit visuellement l'anthropocentrisme des Grecs. Elle fut créée non seulement parce que le sujet l'exigeait, mais aussi parce que les Grecs appréciaient la beauté du corps humain et recherchaient un idéal de perfection artistique. La figure de l'athlète incarnait également les valeurs d'une société aristocratique : la discipline, l'autocontrôle et la mesure.
Fonction
La fonction principale est commémorative : elle vise à perpétuer la mémoire collective des athlètes triomphants aux Jeux. Dans ce cas, elle a également une fonction funéraire. Les Grecs utilisaient les Kouroi à trois fins différentes :
- Représentation d'une divinité
- Image votive dédiée à l'adoration d'un dieu
- Mémorial d'un homme, parfois placé sur une tombe.
Contexte historique
Les Jeux olympiques ont été l'une des célébrations les plus importantes de la Grèce antique. Ils étaient célébrés dès la période archaïque en l'honneur du dieu Zeus, avec des jeunes participants de toutes les poleis grecques. Les Jeux olympiques représentent l'une des célébrations les plus importantes, réaffirmant le panhellénisme, c'est-à-dire un sentiment d'identité culturelle commune aux différentes poleis grecques, malgré leur indépendance politique. Dans les temps anciens, le gouvernement de la polis était entre les mains de l'aristocratie, et seuls les jeunes aristocrates pouvaient participer aux compétitions. Les femmes n'étaient pas autorisées à participer ni à assister en tant que spectatrices.
4. Conclusions
Cette figure athlétique, de style archaïque, bien que conservant une certaine rigidité, se distingue par sa progression vers le naturalisme de l'époque classique.
La Korè
1. Documentation générale
- Auteur : Inconnu
- Date : vers 500 av. J.-C.
- Type : Sculpture en ronde-bosse
- Matériau : Marbre
- Technique : Taille
- Localisation : Musée de l'Acropole
2. Analyse formelle
Elle partage les mêmes caractéristiques formelles que le Kouros : symétrie, frontalité, formes géométriques, rythme statique et importance de la figure. Dans le cas des figures féminines, elles sont toujours vêtues. Dans cette figure, la symétrie est légèrement brisée par la position des bras. C'est une figure hiératique, très drapée, et présentée comme un corps rigide.
3. Interprétation
Contenu et signification
En grec, « Korè » signifie « jeune fille ». On pense qu'il s'agissait d'une petite statue votive, consacrée à un ancien culte.
Fonction
Sa fonction est religieuse : cette figure était offerte comme sacrifice pour le culte d'une divinité. Elle tenait parfois des fruits, des fleurs ou un animal dans ses mains.
Contexte historique
Période archaïque. À cette époque, il y avait un contact étroit avec la culture égyptienne, ce qui a jeté les bases de la culture grecque. L'organisation de base était la polis, conçue comme une cité-État indépendante gouvernée par l'aristocratie foncière. La religion grecque, bien que diverse avec ses cultes locaux, est devenue l'un des signes courants de l'identité panhellénique.
4. Conclusions
Dans cette œuvre sont visibles les caractéristiques fondamentales de la sculpture archaïque, avec une forte influence de l'Égypte ancienne.