Le Langage Poétique et Symbolique chez Antonio Machado
Classé dans Langue et de philologie
Écrit le en
français avec une taille de 4,6 KB
Le langage poétique
1) Poésie et Philosophie
Machado a toujours perçu la relation entre le poétique et le philosophique. Les poètes, comme les philosophes, s'inspirent de l'art de la métaphore : le fleuve d'Héraclite, la caverne de Platon, la lyre de Pythagore, etc.
Machado a cependant vu des obstacles insurmontables entre la philosophie et la poésie :
- Le philosophe pense être hors du temps, tandis que le poète pense sa propre vie dans le temps.
- Le philosophe fonctionne avec la pensée logique, le poète avec la pensée poétique.
Machado a dit que le philosophe cherche à abolir le temps en supposant qu'il n'existe pas. La pensée du poète se situe entre les intuitions. Machado cherche à intemporaliser le moment crucial. Il estime que la poésie intemporelle est atteinte en mettant l'accent et en renforçant l'époque du poème (le mot dans le temps). La nature de la poésie lyrique est basée sur l'expression temporelle de la personne psychologique et subjective.
La poésie est l'expression des sentiments, parler avec son cœur. Dans un sens, il s'agit d'une collaboration entre différents sujets. Le poète, en entrant dans son âme, « voit le sentiment universel ».
2) Le Symbole
Ses symboles peuvent avoir un sens unique (monosémique) :
- La vie comme un voyage vers la mort.
- La route comme un symbole de la vie.
- Les galeries intérieures, qui sont les labyrinthes de son âme, l'esprit dans lequel il est difficile de se retrouver.
Dans sa poésie, domine le type de symbole qui a deux significations : la logique et l'irrationnelle. Dans ses poèmes, les mots agissent comme un ensemble d'associations qui contribuent à créer un climat émotionnel. Le sujet apparent sert de support aux émotions, comme une étoile dans la pièce. C'est un revirement complet dans l'illustration, passant de l'objectivisme rationaliste au subjectivisme irrationnel. L'œuvre de Machado est un cosmos. Sa poésie est à la fois intime et intrigante, surtout dans sa vieillesse. Dans les deux cas, il y a de nombreux symboles.
Il passe du premier aperçu des domaines critiques réformistes de Castille. Il y a des significations plus importantes : le miroir, le rêve, la puissance, la mer, la lumière, l'ombre. Ce dernier est l'une des richesses les plus utilisées et les plus significatives en nuances. Son langage poétique est polysémique de symboles.
3) Autres moyens d'expression et la poésie
A) Le lexique
- Le sentiment de la vieillesse, la tristesse, la mort, l'intuition aiguë... encouragent une série de mots ou d'expressions qui évoquent le déclin des choses ou des êtres humains.
- Les mots qui traduisent l'angoisse, l'ennui, la mélancolie.
- Tons sombres, ternes, gris, noir, poussiéreux : les couleurs de l'anxiété et de l'ennui de la vie. Sensibilité à la lumière vive du jour dans ses différentes teintes et moments.
- Le thème fondamental de l'inspiration poétique et de la réflexion est le temps, ce qui cause l'utilisation d'un vocabulaire spécifique, bien que réduit. Un aspect du langage poétique est l'utilisation réciproque de ces mots avec les adverbes « hier » et « aujourd'hui ».
- Commutation entre rêve et réalité.
- Une attention particulière est portée à l'âme, au surnaturel, au monde spirituel, merveilleux ou fantastique, avec un lexique obsessionnel.
- Ressources pour les adjectifs épithètes variées issues de la synesthésie.
B) Les procédés stylistiques et expressifs
- Humanisation ou personnification des choses pour communiquer avec ce qui entoure le poète, ou double vision des paysages, des gens et de l'histoire.
- Utilisation d'exclamations qui permettent de traduire les émotions envers des objets, des personnes ou des éléments du paysage, souvent accompagnée par le style nominal.
- Utilisation de questions directes liées à des questions existentielles, y compris dans des poèmes satiriques.
- Monologues et dialogues nombreux.
- Mention spéciale de son goût pour la suspension ou la réticence (aposiopèse).
C) La métrique
- Mètres utilisés : octosyllabe et pentamètre (favoris), parfois combinés avec l'heptasyllabe.
- Strophes : sonnets, quatrains et quatrain (redondilla ou serventesio).
- Le modernisme a été la combinaison de l'octosyllabe, du vers d'argent et de la romance de la tradition populaire, la série quatrain et la soleá.
- Il utilise de nombreuses formes de chant.