Larra et la Prose Espagnole du XIXe Siècle
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La Prose au XIXe Siècle en Espagne
Bien qu'au XIXe siècle la prose en Espagne, à l'exception de figures notables comme Larra, n'atteigne pas toujours une haute qualité littéraire, cette période n'a pas été vaine. Elle a lentement forgé les conditions favorables à l'émergence et à la consolidation ultérieures du roman réaliste.
Durant les premières décennies du XIXe siècle, le paysage éditorial se développe, publiant journaux et livres, et exploitant non seulement la traduction de romans étrangers, mais aussi l'écriture d'œuvres originales. La prose romantique connaît un développement tardif et hésitant en Espagne.
Le genre en prose typiquement romantique est le roman historique, bien que d'autres récits à saveur romantique, sentimentale ou d'horreur soient également publiés. Le roman-feuilleton, destiné à un large public, a permis d'augmenter considérablement le nombre de lecteurs. De plus, sa forme et sa structure étaient conditionnées : nombreux éléments mélodramatiques pour capter l'intérêt, thèmes liés à la vie sociale, gros caractères facilitant la lecture, parfois même des illustrations aidant à la compréhension du texte.
Mariano José de Larra
Outre ses articles de presse, Mariano José de Larra a cultivé d'autres genres comme le théâtre et le roman. Son drame, Macías, met en scène l'histoire du troubadour médiéval du même nom. Son unique roman, El doncel de don Enrique el Doliente (Le Page de Don Henri le Souffrant), développe la vie de Macías. C'est cependant dans son œuvre journalistique que Larra atteint sa pleine stature d'écrivain.
Ses plus de deux cents articles peuvent être classés ainsi :
- Articles de critique littéraire et culturelle
- Articles de mœurs (costumbristas)
- Articles politiques
Les thèmes de ses écrits révèlent un mélange de pensée des Lumières et de nouvelle sensibilité romantique. Le désir de liberté est le principal moteur de son écriture. Larra est conscient que le progrès collectif dépend de l'acceptation de réformes dans la vie quotidienne et l'éducation, nécessitant l'abandon des anciennes méthodes. Il critique la noblesse et l'Église. Le sentiment religieux est absent de ses écrits, et ses références à l'Église sont toujours critiques.
Larra est profondément individualiste. Cela correspond au dandysme, valorisant l'élégance et le bon goût par opposition à la vulgarité. Son style est direct et fonctionnel.