Leandro Fernández de Moratín : Dramaturge Néo-classique Espagnol
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Leandro Fernández de Moratín (1760-1828) : Un Lettré Espagnol
Leandro Fernández de Moratín (1760-1828), fils de Nicolás, un lettré renommé, débuta sa carrière en travaillant comme employé dans un atelier de bijouterie. Cette activité, il la combinait avec ses premières œuvres littéraires.
Formation et Carrière Dramatique
La protection de Godoy lui permit de quitter son ancien travail et fut complétée par la licence pour représenter « Le Vieil Homme et la Jeune Fille ». Un an plus tôt, il avait publié sa satire en prose, « La Défaite des Pédants ».
Son séjour prolongé dans les cours européennes, notamment en Angleterre, en France et en Italie, facilita également son contact avec la vie théâtrale de ces pays. Cette expérience fut essentielle pour parfaire sa formation en tant que dramaturge, comme en témoigne son œuvre, notamment « La Nouvelle Comédie ».
En 1796, il fut nommé secrétaire-interprète des langues (un poste de prospérité), ce qui coïncida avec ses moments les plus créatifs en tant que dramaturge. Cette période aboutit à la publication de « Le Oui des Jeunes Filles ».
En 1803, il créa « Le Baron » et, un an plus tard, « La Prudente », qui reçut un bon accueil. Cependant, son plus grand succès reste « Le Oui des Jeunes Filles », une comédie qui marque la fin de sa courte mais riche production dramatique originale.
Auparavant, il avait traduit Hamlet de Shakespeare et adapté pour la scène espagnole « L'École des Maris » et « Le Médecin malgré lui » de Molière, qu'il considérait comme un maître et auquel il était souvent comparé.
Exil et Dernières Années
L'invasion napoléonienne marqua le début d'une nouvelle étape biographique. Il quitta Madrid, où il était bibliothécaire de la Bibliothèque Royale, et déménagea à Valence, puis à Barcelone, jusqu'à la fin de la guerre.
Bien qu'il n'ait pas été condamné, la crainte l'incita à quitter l'Espagne. Il vécut ensuite à Montpellier, Paris et Bologne, au sein de groupes d'exilés espagnols. Il retourna à Barcelone, mais une épidémie le força à se rendre à Bayonne. Par la suite, bien qu'il soit retourné en Espagne, ses dernières années furent consacrées à Paris et Bordeaux.
Malgré ses problèmes de santé, il acheva le manuscrit de « Origines du Drame Espagnol », une œuvre essentielle pour la connaissance de l'histoire du théâtre espagnol.
L'Œuvre de Moratín : Thèmes et Style
Leandro créa une œuvre dramatique courte mais riche, qui reflète ses aspirations et celles de nombreux auteurs néoclassiques. Sa production dramatique, concise et cohérente, culmine avec « Le Oui des Jeunes Filles ». Cette pièce aborde la problématique du mariage traditionnel entre un homme âgé et une jeune femme, en la liant aux enjeux sociaux et idéologiques d'un public désireux de liberté et intéressé par la question controversée du droit des jeunes filles à choisir leur époux.
Son journal et ses lettres furent édités par Andioc dans ses Œuvres.
Poésie
- Il écrivit des poèmes satiriques. Sa poésie se caractérise par une contrainte formelle élégante et l'équilibre propre au néoclassicisme.
- Œuvres notables : « Leçon de poésie » (une satire contre les vices introduits dans la poésie espagnole), « Le Rebond » et « Élégie aux Muses ».
Prose
- Ses œuvres en prose sont essentiellement didactiques.
- La plus connue est « La Défaite des Pédants » (une satire sur les mauvais écrivains).
Théâtre Néo-classique
- Moratín fut un dramaturge majeur, caractérisé par le respect fidèle des règles du néoclassicisme, notamment les trois unités (temps, lieu, action).
- Moratín, comme il le disait lui-même, visait à « ridiculiser les vices et les erreurs courantes dans la société et à recommander la vérité et la vertu ».
- Trois de ses pièces ont un thème commun : la défense du libre choix des jeunes filles en matière de mariage :
- « Le Vieil Homme et la Jeune Fille »
- « Le Oui des Jeunes Filles »
- « Le Baron »
- « La Comédie Nouvelle ou Le Café » est une satire contre le mélodrame extravagant.
- Dans « La Prudente », il satirise la fausse bienséance et la vertu hypocrite.