Lexique, Sémantique et Style : L'Œuvre de Miguel Hernández

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Concepts Linguistiques et de Communication

Unités Lexicales

Une unité lexicale est une unité de sens des unités linguistiques qui se réfèrent généralement à un concept.

Référent

Le référent est l'un des trois composants du signe linguistique : c'est l'objet réel (ex: une table) auquel il se réfère.

Signifiant

Le signifiant, l'image sonore ou une séquence de phonèmes, ainsi qu'un sens, constituent le signe linguistique.

Signifié

Le signifié est le concept ou l'idée qui est associé au signe dans tous les types de communication.

Mot

Un mot est une unité linguistique constituée d'un ou plusieurs monèmes écrits qui apparaît entre deux espaces blancs. C'est une combinaison du signifiant et du signifié, le contenu formel et direct.

Sèmes

Les sèmes sont des unités significatives minimales et distinctes, obtenues par l'opposition de certaines significations qui constituent les sèmes d'autres mots. Les rétropolations du sens d'un mot peuvent être de deux sortes :

  1. Dénotation : Le sens est objectif, commun à tous les locuteurs. Ex: poulet (animal domestique).
  2. Connotation : Le sens est subjectif, il est présenté dans une situation particulière par un locuteur ou un groupe de personnes. Ex: poulet (pour désigner un homme lâche).

Émetteur

L'émetteur est l'entité (personne, organisation...) qui choisit et sélectionne les signaux appropriés pour transmettre son message, c'est-à-dire les codes, afin de les rendre compréhensibles au récepteur. Le processus de communication commence avec l'émetteur.

Récepteur

Le récepteur est l'entité (personne, organisation...) à laquelle le message est destiné. Il effectue un processus inverse de celui de l'émetteur, puisqu'il doit décoder et interpréter ce que l'expéditeur veut faire connaître.

Code

Le code est l'ensemble des règles de chaque système de signes et de symboles que l'émetteur utilise pour transmettre son message. Un exemple clair est le code utilisé par les marins pour communiquer, la grammaire d'une langue, et les algorithmes dans les technologies de l'information qui nous entourent sont tous des codes.

Message

Le message est le contenu de l'information (le contenu envoyé). Il désigne toutes les idées, les émotions, les événements exprimés par l'expéditeur et que le récepteur doit écouter pour qu'il soit le plus souhaité par l'émetteur. Le message est l'information.

Canal

Le canal est le moyen par lequel l'information-communication est transmise, établissant une connexion entre l'émetteur et le récepteur. Exemples : l'air, dans le cas de la voix ; les fils téléphoniques, dans le cas d'une conversation téléphonique.

Situation

La situation est le moment et le lieu de l'acte de communication.

Contexte

Le contexte peut être :

  • Situationnel : il couvre une série de circonstances extralinguistiques.
  • Linguistique : le contexte linguistique d'un mot est constitué par les unités qui l'entourent dans le texte.

Changements Sémantiques

Les changements sémantiques peuvent être de différentes catégories selon les causes qui les produisent :

  1. Historique : dû à la nature conservatrice de la langue. Ex: robinet, stylos, azafata.
  2. Linguistique : un sens est attribué à une autre forme (ex: ellipse, Danone pour yaourt) et étymologie populaire similaire (ex: blocage).
  3. Psychologique : préjugés et associations fournis par un groupe social ou un individu.
  4. Social : comme par exemple le changement d'usage (au pluriel), le politiquement correct (ex: sub-saharienne) et les connotations socialisées (ex: CD).

L'euphémisme et la métaphore sont deux types de changements sémantiques fondés sur la pluralité des types d'associations connotatives, ainsi que physiologiques, morales, idéologiques et esthétiques.

Euphémisme

L'euphémisme est la manifestation douce d'idées dont l'expression directe et honnête serait malsonnante. Il existe trois types :

  1. Ceux qui masquent des réalités douloureuses comme les maladies.
  2. Ceux de la décence et de la modestie, concernant les organes.
  3. Ceux à caractère social et politique : tentative d'occulter certaines situations indésirables : grèves, licenciements, guerres, etc. Parmi ceux-ci, on trouve les mots tabous (interdiction de les prononcer) et l'opposition au dysphémisme.

Dysphémisme

Le dysphémisme est un mot ou une expression volontairement péjoratif ou insultant utilisé à la place d'un terme plus neutre. Il peut être utilisé en plaisantant.

Métaphore

La métaphore est un mot qui prend le sens d'un autre par une relation de ressemblance. On distingue :

  • La comparaison entre le réel et l'expression figurative (Ex: Ses cheveux sont comme de l'or).
  • L'identification du terme réel et imaginaire (Ex: Ses cheveux sont d'or).
  • La métaphore pure (Ex: or ondulé).
  • Les métapores lexicalisées (Ex: colonne vertébrale).
  • Les métapores poétiques (Ex: qui allaitent les olives ?).
  • Les métaphores anthropomorphes : se réfère à des objets inanimés avec des termes se référant à des êtres humains (Ex: l'épine dorsale de l'équipe).
  • Les métaphores zoomorphes : se référant aux animaux (Ex: œil de taureau).
  • Les métaphores basées sur les sensations synesthésiques produites par les cinq sens (Ex: parfum frais).

Métonymie

La métonymie est un type de métaphore. Un mot prend un sens d'un autre par une relation de contiguïté (Ex: casques bleus). On distingue :

  • La synecdoque : nomination d'une partie pour le tout (Ex: voir deux bougies) et de l'ensemble pour la partie (Ex: fatal = le peuple).

Champs Lexicaux Associatifs

Les termes du lexique sont regroupés en des ensembles interdépendants, établissant différents types de relations sémantiques basées sur le classement, l'opposition, la complémentarité, l'identité, etc. Dans ces champs lexicaux-associatifs, les significations acquièrent une valeur qui dépend des autres unités du champ. Certaines de ces relations sont le champ sémantique, les synonymes, les antonymes, la polysémie et l'homonymie.

Champ Sémantique

Le champ sémantique se compose de tous les mots de la même catégorie grammaticale, qui ont le même point dans la chaîne de la parole, ont un sème commun et ont une relation d'opposition ou d'hyperonymie. L'hyperonymie correspond aux sèmes communs à tous les éléments du champ, et parmi ceux-ci se trouvent les hyponymes, dont le sens est plus restreint. Ex: hyperonyme (meubles), hyponymes (chaise, lit, table).

Synonymie

La synonymie : Deux ou plusieurs signifiants ont un sens (Ex: mourir-décéder), peuvent apparaître au même point de la chaîne de la parole et dépendent du contexte et de l'intention du locuteur. On distingue :

  • Synonymes absolus (Ex: âne, bourricot).
  • Synonymes connexes (Ex: mourir-crever).

Sont également inclus dans la synonymie :

  1. Synonymes conceptuels : les mots se réfèrent à un seul sens (Ex: âne-bourricot).
  2. Synonymes contextuels : la synonymie se produit dans certains contextes (Ex: aigu/perspicace).
  3. Synonymes référentiels : les termes ne sont pas identiques, mais se réfèrent au même référent (Ex: la voix = F. Sinatra).
  4. Synonymes connotatifs : au sens figuré, associations métaphoriques (Ex: Jean est un lynx).

En rhétorique, la synonymie est une accumulation de nombreux synonymes très proches. Lorsqu'un certain nombre de synonymes sont disposés, ils forment une gradation qui peut être ascendante ou descendante.

Polysémie

La polysémie est le contraire de la synonymie. Un signifiant a deux ou plusieurs significations. Ex: tête (de bœuf, de famille, de liste). La polysémie produit beaucoup de jeu littéraire :

  1. Des métaphores (Ex: hublot).
  2. Des métonymies (Ex: animal).
  3. La dysémie : utiliser un mot à double sens (Ex: traqué).
  4. L'ironie : il s'agit de comprendre le contraire de ce qui est dit (par rapport à traiter).

Homonymie

L'homonymie : des mots d'origine différente ayant la même forme. Deux types d'appariement :

  1. Homophones : les mêmes, mais s'écrivent et s'entendent différemment. Par exemple, hommes et aumônes.
  2. Homographes : s'écrivent et se prononcent de la même manière, mais ont des sens différents. Ex: cube (forme) et cube (verbe).

Antonymie

L'antonymie : Deux mots sont antonymes s'il existe entre eux une relation d'opposition. Trois classes :

  1. Graduels : entre les termes se cache une gradation. Ex: chaud (tiède), froid.
  2. Complémentaires : l'affirmation d'un terme est la négation de l'autre (Ex: tonique-atonique).
  3. Réciproques : un terme implique l'existence de l'autre (Ex: acheter, vendre).

L'antithèse et le paradoxe sont les figures de rhétorique chargées d'établir une relation d'opposition.

Caractéristiques Stylistiques de Miguel Hernández

Les poèmes de Miguel Hernández, bien que simples dans ses derniers livres, sont pleins de procédés littéraires de toutes sortes. Les plus importants sont :

  • Répétitions : cogedme, cogedme / Permettez-moi, laissez-moi, va se précipiter / passe à la hâte, Criez ! Criez !
  • Antithèse : la vie / mort, si près, et parfois / à quel point nous nous sentons, embrasse dans sa vie / est un baiser de mort tout au long
  • Allitération : les âmes ailées de crème d'amandes.
  • Parallélisme : et après-midi / nuit et, parmi les fleurs vous avez laissées / je suis parmi les fleurs, il suffit de regarder / d'écouter assez, de choisir soit la main / la pierre des bons choix
  • Comparaison : deux plaies et tirait fort, attentifs comme des épouses, pleins d'anxiété comme un port
  • Personnification : trains errants possédés d'une passion, la voix profonde et machines d'occasion
  • Métaphore : une aile carnivore, un couteau meurtrier, un doux serpent aux dômes multiples.
  • Symboles : Alza, un taureau en Espagne : se lever, se réveiller. Est-ce ce rayon qui habite en moi...

Nous trouvons aussi des anaphores, des corrélations, des images, etc.

Évolution du Style de Miguel Hernández

1ère Étape : Maîtrise des Lunes

Style alambiqué et d'adoration : issu de la connaissance complexe en vigueur à l'époque de Góngora (même si son intention est de développer une technique permettant de contrôler l'utilisation de l'image et d'élever le courant à une catégorie supérieure), avec de nombreuses références mythologiques, des expressions fréquemment cultivées dans la langue vernaculaire, et « Prestige » à côté de l'orthographe panocho d'Orihuela (expression familière), des néologismes (baker, pechiabierto, anteverde, tornalunada, bienherido) et des régionalismes (ex: seau pour « cube », enguizcar pour « inciter », Adana pour « sale », Corville pour « faucille »). Hyperbates, métaphores, images, jeux de mots, synesthésies, humour...

Les structures fermées et rigides prédominent, représentatives de l'époque baroque : octaves, dixièmes. (Maîtrise des lunes, dont 42/8 sont serrés, très métaphorisés, et semblent décrire les objets comme des devinettes).

Peu à peu, le poète décape son style, et un sentiment plus réel s'intensifie.

2ème Étape : Le Rayon Continue

Les sonnets classiques, en particulier les tercets et les chaînes, sont le moule classique qui favorise la synthèse du débordement et la concentration de l'expression émotionnelle.

Sa maîtrise de la forme fait que le procédé reste caché, le résultat est naturel, ce que le lecteur perçoit est la force et la chaleur de la parole. Nous trouvons des métaphores, des images, des anaphores, des connexions et des parallèles.

Lexique extrait de la nature et de la force tellurique (animaux, plantes, phénomènes naturels, la terre).

Moindre préoccupation esthétique due à l'« urgence créatrice » imposée par le moment historique. Le langage poétique est plus simple. Compositions et termes poétisés du langage courant. Le ton est épique et oral (les poèmes sont récités dans les tranchées), de nombreuses compositions du premier livre cèdent la place à un ton plus solennel et plus intime dans le second, à mesure que l'optimisme révolutionnaire cède la place à la sinistre marche de la guerre, à la douleur et à la mort qu'elle provoque.

Les mots, la syntaxe et les symboles sont communs à de nombreuses grandes métaphores originales.

Vulgarisation et transparence du poème : la récupération du romance et de l'art mineur (vers, rimes, assonances), des objets épiques, l'antithèse, la synecdoque, l'hyperbole (Vent du peuple). Innovations dans les formes traditionnelles. Perturbation des moules traditionnels et classiques. Poèmes polymétriques et vers blancs (non rimés). Poèmes denses et strophes de longs poèmes, avec la rime (L'homme est un chasseur).

3ème Étape : Chansons et Ballades des Absences

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