Liberté d'Expression, Droit à l'Information et Clause de Conscience
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ARTICLE 39 : LIBERTÉ D'EXPRESSION
Ce droit peut être compris au sens large (englobant l'intégralité de l'article 20) et est strictement réglementé à l'article 20.1 de la Constitution Espagnole (CE).
Le Sens Large de la Liberté d'Expression
La liberté d'expression est un droit fondamental. Sa dimension objective garantit non seulement la libre expression des idées, mais assure également l'existence d'une opinion publique libre, essentielle à un État démocratique (STC 6/1981).
C'est un droit de liberté : ni l'État ni personne ne peut interférer avec la libre expression des idées, des opinions ou des informations. L'obligation première de l'État est de ne pas intervenir. Ce droit implique également l'obligation pour l'État de garantir le pluralisme des médias.
Ce droit est crucial car il est en relation étroite avec d'autres droits (droit de réunion, de manifestation) qui ne pourraient exister sans lui.
Le Sens Strict (Article 20.1)
Le sens strict est reconnu à l'article 20.1. C'est le droit d'exprimer et de diffuser des idées ou des opinions. Cette diffusion doit se faire librement. Les restrictions ou limitations nécessitant une restriction préalable sont interdites par la Constitution Espagnole (CE).
Ce droit permet d'exprimer des idées, des opinions et une conception subjective des émotions. Il ne couvre normalement pas les faits, mais les opinions.
Les moyens d'expression incluent : la parole, le geste ou tout autre moyen.
ACCÈS À L'INFORMATION
L'article 20.1 reconnaît le droit de publier et de recevoir librement des informations.
Communication et Propriété
Ce droit appartient à tous les citoyens, mais il existe un privilège spécifique pour les journalistes.
Contenu et Diffusion
Le droit à l'information comprend non seulement la diffusion, mais aussi l'accès libre et sans restriction à l'information, à l'exception des limites liées à la sécurité de l'État.
Objet et Exigence d'Exactitude
L'objet du droit à l'information à diffuser concerne des faits. L'information doit être exacte (à condition qu'elle ait été suffisamment vérifiée par le journaliste).
Si l'information est vraie et d'intérêt public, elle l'emporte généralement sur les autres droits (l'honneur, l'image, la vie privée). La véracité de l'information est donc un critère de prévalence.
DROIT DE RECEVOIR DES INFORMATIONS EXACTES
Le Tribunal Constitutionnel (TC) reconnaît le droit de recevoir librement et sans restrictions l'information. C'est le côté passif du droit, qui ne constitue cependant pas un droit d'accès libre aux documents publics.
La Clause de Conscience
Ce droit est régi par la Loi Organique (LO) 2/1997. Cette loi vise à réglementer la liberté de conscience d'un journaliste face à un environnement de travail ou une ligne éditoriale idéologique. C'est le droit du journaliste de résilier son contrat et de recevoir une indemnité au moins égale à celle correspondant à un licenciement abusif.
Ce droit s'applique dans deux hypothèses principales :
- Changement de ligne idéologique ou de tendance du média pour lequel le journaliste travaille.
- Déplacement vers une autre société du même groupe d'entreprises si ce changement implique une rupture forte avec l'orientation professionnelle du journaliste.
Le journaliste peut refuser, sans crainte de représailles, de participer au développement d'informations qui vont à l'encontre de son éthique professionnelle, à condition que ce refus soit motivé.