Liberté Idéologique et Religieuse en Espagne
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**Article 38 : Position de l'Espagne Concernant les Phénomènes Religieux**
**Laïcité de l'État Espagnol**
L'Espagne n'est pas un État confessionnel. Les caractéristiques de cette laïcité sont les suivantes :
- L'article 16.3 de la Constitution espagnole (CE) stipule qu'aucune confession ne doit avoir de caractère étatique. Cela signifie qu'il n'y a pas de religion officielle et interdit toute tentative d'unification entre les fonctions de l'État et les fonctions religieuses. Cette séparation a été établie par l'arrêt du Tribunal constitutionnel (TC) 24/1982. Un arrêt du TC de novembre 2009 a statué qu'il ne peut y avoir aucun symbole religieux dans les écoles publiques. Cependant, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a rendu un arrêt le 18 mars 2011, qui stipule que la présence de symboles religieux dans les écoles publiques ne viole pas le droit des parents d'éduquer leurs enfants conformément à leurs convictions religieuses et philosophiques.
- L'État est non confessionnel, il n'y a pas de religion officielle. Par conséquent, l'enseignement de la religion n'est pas obligatoire.
- L'État est obligé de reconnaître le pluralisme religieux, ce qui exige sa neutralité. L'article 16.3 stipule que les autorités publiques doivent prendre en compte les croyances religieuses de la société espagnole et maintenir des relations de coopération avec l'Église catholique et les autres confessions. Cette coopération prend deux formes :
- Faciliter la présence de la religion dans la vie publique.
- Proposer un enseignement religieux dans les écoles publiques, sans que ces cours ne soient obligatoires.
Ce principe de coopération a été développé dans la loi organique (LO) 7/1980 sur la liberté religieuse.
Pour acquérir la personnalité juridique, les confessions doivent s'inscrire auprès du registre des entités religieuses. La loi prévoit la possibilité d'un accord de coopération avec les entités religieuses enregistrées qui ont atteint un enracinement profond en Espagne, soit par leur zone géographique, soit par le nombre de croyants. Ces accords doivent être approuvés par la loi. Le principe d'égalité entre les confessions est fondamental et les confessions religieuses peuvent bénéficier d'avantages fiscaux dans le cadre de l'ordre juridique espagnol en tant qu'entités à caractère caritatif. Pour cela, il existe une commission consultative pour les affaires religieuses, qui doit émettre un avis prescriptif avant tout accord de coopération.
**Point 38 : Liberté Idéologique et Religieuse**
**Liberté Idéologique**
La liberté idéologique, prévue à l'article 16 de la CE, est une liberté de pensée double :
- Pensées internes : Elles ne sont pas manifestées à l'extérieur et jouissent d'une liberté illimitée.
- Pensées externes : L'expression et la manifestation de l'idéologie. Ce droit est limité par :
- L'ordre public : Il est impossible de modifier l'ordre de la sécurité, la santé et la morale publique.
- Nul n'est forcé de témoigner au sujet de son idéologie, de sa religion ou de ses convictions.
- Il ne peut y avoir aucune discrimination sur la base de l'opinion.
- Le respect des droits d'autrui, même s'ils ont des idéologies différentes.
Ce droit ne doit pas être confondu avec le droit à la liberté d'expression, car ils ont des limites différentes (l'intimité, l'honneur et l'image), tandis que le droit à la liberté idéologique a moins de limites.
D'autre part, la question se pose de savoir si une idéologie peut être anti-régime et anti-système. En principe, oui, à condition qu'elle ne constitue pas un crime de terrorisme ou une circonstance aggravante de crimes racistes.
**Liberté Religieuse**
La liberté religieuse est régie par la LO 7/1980 sur la liberté religieuse et a deux dimensions :
- Individuelle : Elle couvre une gamme de droits individuels comme la liberté de croyance, les actes de culte, le droit à l'éducation ou la liberté de réunion.
- Collective : Elle comprend des droits religieux, comme le droit de créer des lieux de culte, l'administration de l'institution religieuse pour adopter la croyance, avoir des relations avec des membres au niveau national et international, etc.
Les entités religieuses doivent être inscrites dans un registre. D'autre part, l'article 3 de la LO sur la liberté religieuse définit les entités religieuses comme celles dont les activités concernent la recherche ou l'expérimentation de phénomènes psychiques ou mentaux, ou celles qui ont une fin spirituelle ou humaniste.