Littérature espagnole : Poésie, Roman, Théâtre (1939-Aujourd'hui)
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Poésie espagnole de la Guerre Civile à aujourd'hui
Les années 40 : Poésie enracinée et desarraigada
Les poètes restés en Espagne furent soit alignés sur l'idéologie des vainqueurs de la guerre (la poésie enracinée), soit restés silencieux dans un exil intérieur (la poésie desarraigada). La scène poétique de la période montre plusieurs tendances : les revues Garcilaso et Escorial satisfaisaient les poètes enracinés, tandis qu'Espadaña proposait une rhétorique plus directe et moins formelle.
La poésie sociale des années 50
La poésie sociale, en réaction aux tensions, se voulait un moyen de changer la société. Les thèmes communs incluaient la dénonciation de la déshumanisation, le témoignage de la pauvreté humaine, le désir de paix, etc. Elle se caractérise par la simplicité de la langue. Les poètes majeurs furent Blas de Otero et Gabriel Celaya.
La poésie de l'expérience des années 60
Ce sont des auteurs tels qu'Ángel González et José Agustín Goytisolo. Leurs premières œuvres sont marquées par l'influence des poètes sociaux, mais leur conception de la poésie est qu'elle est un moyen de connaissance de la réalité. Ce groupe d'écrivains et de poètes est connu comme celui de l'expérience. Les thèmes de leurs poèmes sont l'amitié, l'amour, le travail, etc. Le traitement du langage vise un style personnel, utilisant l'humour et l'ironie.
Le roman espagnol de la Guerre Civile à aujourd'hui
Le roman de l'après-guerre
La Guerre Civile a marqué un changement radical dans la vie culturelle et la littérature, ce qui a conditionné le roman pendant une longue période. Les tentatives de rendre compte de la dureté de la vie d'après-guerre se sont heurtées à la censure imposée par la dictature de Franco, et comme pour la poésie, un certain nombre d'auteurs ont poursuivi leur œuvre en exil.
Le roman des années 40
Au cours des premières années de l'après-guerre, il y a une stagnation dans le genre narratif. Des romans triomphants sont publiés (histoires de la guerre du point de vue des vainqueurs) ou des romans d'évitement (problèmes affectifs). Il y a deux romans avec une vision critique de la réalité : La famille de Pascual Duarte de Camilo José Cela, qui inaugure le courant appelé tremendisme, plongeant dans les aspects les plus durs de la réalité (pauvreté, violence...), et Nada de Carmen Laforet. Des auteurs tels que Miguel Delibes publient également leurs premiers romans.
Le roman social des années 50
En 1951, Camilo José Cela publie La Ruche, qui est considéré comme un précurseur du roman social. Pour la première fois depuis la Guerre Civile, le récit reflète la société, avec tous ses besoins physiques et moraux. Les sujets traités couvrent tous les secteurs sociaux du pays. Dans sa forme, le roman objectiviste présente les caractéristiques suivantes :
- Le narrateur disparaît de l'histoire.
- Les personnages sont peu développés psychologiquement.
- Le protagoniste n'est pas un individu mais un personnage collectif.
- Le dialogue domine la narration.
- Les événements durent généralement peu de temps et se déroulent dans un lieu unique.
- Le style tend à être simple et facilement compréhensible.
Le renouvellement narratif des années 60
L'évolution du roman dans les années 60 s'explique par deux raisons : la lassitude du roman social et la transformation de la société. Avec le développement économique, l'Espagne s'est ouverte aux influences étrangères, ce qui a conduit à un renouvellement des manières de raconter. Dans les romans de Mario Vargas Llosa et Luis Martín-Santos, les techniques suivantes sont introduites : le changement de perspectives narratives, l'utilisation du monologue intérieur, la parodie des genres narratifs, et des personnages en situation de conflit.
Le théâtre espagnol de la Guerre Civile à aujourd'hui
Le théâtre des années 40
L'impact de la Guerre Civile sur le théâtre fut plus important que sur la poésie et le roman. Les conséquences furent nombreuses : la mort ou l'exil d'auteurs, de metteurs en scène et d'acteurs, et une évolution des goûts du public. La scène espagnole est pauvre pendant la guerre. La seule tendance théâtrale qui continue à être jouée est la comédie bourgeoise. L'autre ligne théâtrale est le théâtre comique (Enrique Jardiel Poncela, Miguel Mihura).
Le théâtre de protestation des années 50
En 1949, a lieu la première de Historia de una escalera de Antonio Buero Vallejo. L'œuvre met en scène des personnages confrontés à une détresse existentielle. Au milieu des années 50, un théâtre engagé commence à émerger, dont les arguments reflètent les injustices et les inégalités sociales. Le réalisme prévaut. Bon nombre d'œuvres restèrent inédites en raison de la censure, donnant lieu à un « théâtre de l'ombre ».
Le renouvellement du théâtre des années 60
De nouveaux auteurs apparaissent, visant le renouvellement du langage, mais ils se heurtent à plus d'obstacles qu'au début des années 50, car leurs œuvres n'ont pas été comprises par le public et la critique. Un représentant est Fernando Arrabal. Ce qui est important dans ce renouvellement, ce sont les œuvres des groupes de théâtre indépendant comme Els Joglars. Caractéristiques : travail de création collective, moindre importance du texte, utilisation du langage corporel.
Concepts linguistiques : Les adverbes
Leur fonction est de compléter le verbe comme un complément, mais ils peuvent aussi compléter d'autres adjectifs ou adverbes.
Adverbes de lieu et de temps
Ils ont une signification déictique dans l'espace et le temps.
- De lieu : ici, là, près, loin, autour, sur, sous, haut, bas, devant, derrière...
- De temps : hier, aujourd'hui, demain, avant, après, toujours, jamais, maintenant, la nuit dernière...
Adverbes modaux
- D'affirmation : oui, en fait, vraiment, effectivement...
- De négation : non, jamais...
- De doute : peut-être, probablement...
- D'attitude : (où le locuteur exprime son attitude émotionnelle) heureusement, malheureusement, incroyablement...
Adverbes notionnels
Ils qualifient ou quantifient et sont subdivisés en :
- De manière : bien, mal, vite, lentement, et ceux terminant par "-ment" (rapidement, régulièrement...).
- De quantité : peu, beaucoup, plus, moins, aussi, autant, très, trop, assez, environ, presque, complètement, totalement, seulement...
Locutions adverbiales
Ce sont des ensembles de deux ou plusieurs mots qui fonctionnent comme un adverbe (et ont les mêmes catégories que les adverbes). Exemples : peut-être, en secret, tout à coup, à genoux, en vérité, en fait, en un clin d'œil, avec fréquence, de temps en temps...