Lumières et Rousseau : Raison, Humanisme, Morale
Classé dans Philosophie et éthique
Écrit le en français avec une taille de 4,19 KB
La Raison des Lumières et la Philosophie de Rousseau
La raison des Lumières est une raison finie, limitée par l'expérience. Elle ne peut pas dépasser les limites expérimentales, mais à travers l'expérience, la raison peut tout connaître. Dans l'expérience, elle est autonome et auto-suffisante en soi, n'étant limitée que par elle-même. Elle est régie par elle-même et non par les tendances, les coutumes, les traditions...
C'est une raison critique et doit tout soumettre à la critique et au jugement. Kant dit que la raison n'est pas infinie ; si elle n'est pas expérimentale, soit elle n'existe pas, soit on ne peut pas la prouver. Elle est également critique et autonome.
L'Homme et le Nouvel Humanisme
L'homme se dirige vers un nouvel humanisme, surtout libre de toute pression et coercition religieuse, morale... La raison doit être libre, tout comme la liberté réside dans l'usage de la raison. Un homme ne peut pas être libre s'il n'a pas la connaissance nécessaire pour choisir librement.
Il y a deux forces qui limitent la liberté : la religion et l'éducation. Les hommes veulent tendre vers des formes qui ne limitent pas et qui sont fondées sur la raison. Cet idéal d'un homme libre s'exprime à travers le philosophe, le sage régi par la raison, l'esprit libre.
Rousseau est contraire aux religions fondées sur les révélations, c'est-à-dire qui ne sont pas régies par la raison ou la métaphysique. Il préconise :
- Une morale naturelle
- Une loi naturelle
- Une religion naturelle
- La liberté naturelle
Rousseau et la Critique de la Religion Révélée
Rousseau critique la religion révélée, considérée comme un ennemi du progrès intellectuel. (La religion révélée a des mystères surnaturels que la raison ne peut comprendre ; elle est sans raison.) La foi est le contraire de la raison. (La foi est un don gratuit, cela signifie faire confiance à la parole de Dieu.) La religion est inaccessible à la connaissance rationnelle de la volonté divine, même pour l'homme.
Tout devrait être soumis au naturel, à une religion naturelle, c'est-à-dire sans mystères, qui ne peut pas aller au-delà de la raison. Un exemple de religion naturelle est le déisme : supprimer ce qui lie l'homme. Il ne nie pas l'existence de Dieu, considéré comme l'Être suprême, mais on arrive à lui par la raison humaine et non par la foi.
L'athéisme nie la religion révélée (Il ne peut y avoir d'athées théoriques). L'antithéisme est contre ceux qui soutiennent le théisme. L'agnosticisme estime qu'on ne peut pas savoir s'il y a un dieu.
Rousseau et la Morale Naturelle
La morale naturelle est contraire à la morale chrétienne, parce qu'elle est coercitive. Elle s'identifie à la nature, c'est une psychologie morale ; elle n'est ni rationnelle ni intellectuelle, mais fondée sur le sentiment.
En suivant la nature, nous tendons à comprendre la bonté humaine ; si la nature est bonne, il faut y prêter attention. La morale consiste à souligner le travail de la nature, elle devrait favoriser l'instinct qui nous pousse à être heureux.
La morale de Rousseau est basée sur deux émotions :
- L'amour-propre, qui est l'estime de soi (sentiment naturel et non tel que compris aujourd'hui, lié à l'amour de sa propre conservation)
- Le sentiment de compassion ou de pitié, qui tempère l'amour-propre.
La morale est l'explicitation et le développement de ces deux sentiments originaires, et elle doit guider l'homme à atteindre le bonheur. Nous avons tous un devoir (une obligation) d'être heureux et ainsi de contribuer au bonheur des autres.
Tout ce qui génère cela est bon. Tout ce qui génère un sentiment de douleur est mauvais.
Se conformer à la loi civile permet à l'homme d'avoir son propre plaisir. Sans elle, l'homme ne peut pas avoir de relations harmonieuses avec les autres. (La tolérance est la capacité des individus à comprendre le point de vue de l'autre).