Maîtriser les désirs : perspectives philosophiques

Questions fondamentales

Faut-il maîtriser ses désirs ?

Les anciens, et plus précisément Platon, affirment que le désir décentre l'homme et l'empêche d'être maître de lui-même. La philosophie, quête de sagesse et de bonheur, permet de maîtriser nos besoins pour éviter la démesure. La sagesse et la raison nous rendent maîtres de nous-mêmes. Cette maîtrise est une nécessité pour ne pas sombrer dans l'hybris. L'homme doit être autosuffisant, sinon il devient esclave de ses désirs. Cette idée est développée par Platon dans Le Banquet.

Les hommes se trompent souvent sur l'objet du désir. Le désir amoureux, par exemple, est attiré par la beauté, qui porte l'idée de beauté. Les personnes belles ne sont que des copies dégradées de l'idée de beauté. Nous saisissons des apparences. Le véritable objet du désir est l'idée de beauté. La raison et la philosophie réorientent le désir vers son véritable objet, une déréalisation du réel pour atteindre une vérité intelligible. La philosophie assure le repos de l'âme en évitant une quête insensée.

Platon a une conception négative du désir, vu comme l'expression d'un manque qui éloigne de la vérité et de la vertu, décentre l'homme et nuit à son autonomie. Platon discrédite le corps, source de tromperie. Il faut maintenir les désirs à distance et les réprimer.

Gorgias affirme que le bonheur ne consiste pas à maîtriser ses désirs, mais à les satisfaire continuellement.

Calliclès s'oppose à l'idéalisme de Platon et prône la satisfaction illimitée des désirs, la licence, sans tenir compte des conséquences.