Marcelo Neves: Dimension Symbolique du Droit

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Marcelo Neves : La Dimension Symbolique du Droit

Notes basées sur un débat ou une analyse de Marcelo Neves.

Le Droit du point de vue instrumental

Du point de vue instrumental, le droit est identifié comme un moyen vers une fin (pour maintenir l'ordre, résoudre les conflits), un moyen pour parvenir à un ordre social normatif. Le droit est déterminé du point de vue normatif avec une fonction instrumentale. Le droit comme un standard et, en règle générale, la recherche d'un moyen pour une fin. C'est la dimension visible (perçue).

Le Droit comme réalité symbolique

Le droit comme une réalité rencontre une autre dimension : la dimension symbolique, politique ou idéologique. Elle existe mais n'est pas perçue. C'est la dimension invisible.

L'étude du droit, notamment en faculté, se limite souvent à la dimension factuelle (la première).

Dimension Factuelle vs Dimension Symbolique

  • Dimension factuelle : distinction, inégalité importante.
  • Dimension symbolique : égalité.

Matériellement, il y a une reproduction des différences et des inégalités.

Conséquences de l'étude limitée du Droit

Dans le cadre de l'étude du droit, la dimension symbolique n'est pas prise en compte ; ne figurant pas, cette dimension du droit n'est pas étudiée. Ainsi, les contradictions du droit n'apparaissent pas ; le droit ne semble pas résulter d'un conflit, mais être un résolveur de conflits.

Nous partons du principe que le droit sert à organiser la vie en société ; il n'est pas perçu comme source de conflit. Si le droit existe en tant que moyen pour une fin (la résolution des conflits), il ne peut pas être considéré comme le résultat de conflits.

En étudiant le droit uniquement par sa dimension factuelle, on ne comprend pas la base politique et idéologique du droit, compromettant ainsi l'étude du droit dans son ensemble.

Le Pouvoir Judiciaire et les Conflits Sociaux

Le pouvoir judiciaire, lorsqu'il intervient dans un conflit, tend à isoler les parties du contexte social global, les considérant uniquement comme des 'parties' au litige. La partie comme une partie par rapport à l'ensemble.

Cela démontre une crise ou un changement du pouvoir judiciaire, qui commence à se rapporter aux parties en reconnaissant qu'elles sont individualisées, qu'elles font partie d'un ensemble social, et en montrant ainsi les contradictions et les conflits sociaux. Ainsi, le droit n'apparaît pas toujours comme capable de résoudre les conflits.

Par exemple, si chaque fois qu'il y avait une expulsion (en tenant compte du fait que la justice applique la loi) le conflit était résolu, il n'y aurait pas de multiplication des expulsions.

D'un point de vue structurel, le monde ne change pas lorsque la justice décide ; les structures socio-économiques ne sont pas modifiées. Nous devons aborder le droit réel pour comprendre la réalité. Si nous nous détournons de la dimension symbolique, nous sommes loin de comprendre le réel. C'est une vue limitée.

La dimension symbolique (selon Bourdieu) n'est pas expliquée, c'est un sujet tabou (en portugais).

Le Rôle Symbolique du Droit selon Marcelo Neves

Tous les droits n'ont pas une fin instrumentale, tous les droits ne sont pas des moyens pour une fin. Tous les droits n'ont pas uniquement un rôle normatif.

La société pense que tout droit a un rôle instrumental, estime que le droit a vocation à être un moyen pour une fin. Ce point de vue est confirmé par Marcelo Neves (et la perspective de DaMatta) : ce qui nourrit le droit lui-même est la croyance de la société que le droit est un moyen pour une fin.

Le droit, du point de vue symbolique, a un rôle d'apaisement social, ou une façon d'amortir la société, qui, politiquement, est désarmée. C'est un rôle de confort.

Une société qui croit au droit ne fait pas qu'attendre plus de droits.

Pour Marcelo Neves, le droit, du point de vue symbolique, ne doit pas être considéré uniquement comme un moyen pour une fin, c'est-à-dire comme le droit qui oriente la société et les individus vers la résolution de leurs problèmes.

Exemple : Le Contingentement (Quotas)

Par exemple, le contingentement (quotas) dans le droit : du point de vue factuel, le problème de l'éducation au Brésil ne se limite pas à la distinction ethnique.

PROBLÈME : même si n'importe qui peut demander des droits liés à son patrimoine (noir, etc.) et revendiquer les droits des Indiens, la société tout entière est affectée. Même si la loi garantit l'accès à l'enseignement supérieur, les préjugés ne peuvent être évités (par implication).

La modification de la loi ne garantit pas nécessairement le changement social.

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