Le Mariage et la Dot dans le Droit Romain Post-Classique

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Exigences du Mariage à l'Ère Post-Classique

À l'ère post-classique, la notion du mariage change, car il est désormais considéré comme un lien permanent.

Le consentement apparaît comme l'acte initial qui crée le mariage. De cette façon, le concept se présente comme un contrat résultant d'un accord.

À cette époque, le connubium disparaît suite à la Constitution de l'empereur Caracalla (212 après J.-C.) qui a accordé la citoyenneté romaine à tous les hommes libres.

L'exigence du consensus (accord) naturel, physique et mental demeure, ainsi que la nécessité pour le pater familias de l'accorder si l'époux est alieni iuris.

Les Empêchements au Mariage

  1. Parenté par le sang (ligne directe et ligne collatérale jusqu'au 3e degré). Abrogation par l'empereur Constance de l'abrogation faite par l'empereur Claude.
  2. Parenté par affinité. L'interdiction s'étend jusqu'à la ligne collatérale du 2e degré. Cela implique que le conjoint ne peut épouser les frères ou sœurs de l'autre conjoint.
  3. Relation d'adoption.
  4. Existence d'un mariage antérieur (jusqu'à sa dissolution, afin d'éviter la bigamie).
  5. La tutelle.
  6. Le deuil de la veuve (Tempus luctus). Les veuves ne pouvaient se remarier avant 10 mois après la mort de leur mari. Ce délai fut ensuite porté à 1 an et appliqué également en cas de divorce. Le but de cette interdiction était d'éviter les doutes sur la paternité de l'enfant à naître issu du premier mariage si la femme était enceinte.
  7. Raisons politiques. Les magistrats provinciaux ne pouvaient épouser des femmes autochtones du territoire sous leur administration.
  8. Service militaire.
  9. Adultère. La femme adultère ne pouvait épouser son complice.
  10. Enlèvement. Le ravisseur ne pouvait épouser la personne enlevée.
  11. Statut social. Le fermier ne pouvait épouser une femme libre, ni l'homme les colons étrangers.
  12. Raisons religieuses. Interdiction de mariage entre Juifs et Chrétiens.
  13. Relation spirituelle. Interdiction d'épouser le parrain et la filleule (*aijada*).
  14. Raisons sociales. Restrictions concernant les sénateurs et les affranchis.
  15. Ordres sacrés et vœu de chasteté.

La Dot (Dos) : Mode de Constitution et Régimes

La dot est l'ensemble des biens livrés au mari pour soutenir les charges du mariage. La dot n'était pas seulement une institution juridique, mais marquait une institution sociale d'importance. À Rome, ne pas constituer de dot n'était ni décent ni fréquent. C'était un point d'honneur d'utiliser toutes sortes de biens (marchandises, biens immobiliers ou crédits) qui pouvaient faire l'objet d'une transmission effective ou d'une obligation de transmettre.

Les Régimes de Biens Matrimoniaux

1. Régime d'Absorption des Biens (Mariage Cum Manu)

Ce schéma est propre au mariage cum manu, qui survient dans manum Conventio (la femme était introduite dans la famille du mari quand elle était sui iuris). Dans ce cas, tous les biens de la femme devenaient une partie de la succession de son mari. Le mari devenait propriétaire de ce bien; il y avait une succession universelle entre vifs.

2. Régime de Séparation de Biens (Mariage Sine Manu)

Ce schéma est propre au mariage sine manu. Dans ce cas, si la femme était sui iuris, elle conservait la propriété de ses biens et des biens acquis durant le mariage. Ces biens étaient appelés :

  • Biens extra-dotaux : La femme pouvait gérer ces actifs ou en confier l'administration à son mari.
  • Paraphernaux (*Attirail*) : Après la dissolution du mariage, le mari devait restituer ces biens à sa femme.

3. La Constitution de la Dot (Cas Alieni Iuris)

Dans le cas où la femme était alieni iuris (sous l'autorité parentale de son pater familias) et n'avait pas de biens personnels, la livraison d'argent ou de biens par voie de dot était fixée pour marquer le mariage. Cette dot relevait du régime sine manu, afin de contribuer aux charges du mariage.

La dot est l'ensemble des biens ou des éléments tangibles qu'elle ou quelqu'un d'autre remet à son mari pour couvrir les frais du mariage. En principe, la dot n'était pas correctement configurée juridiquement : il n'y avait aucun moyen légal d'obliger le mari à utiliser la dot à cette destination, ni de le forcer à la restituer en cas de dissolution du mariage. Cependant, son pater familias ou son tuteur pouvait la réclamer.

Au début, la manière de livrer la dot ou ce qu'il fallait en faire si le mariage était rompu n'était pas définie juridiquement. On savait seulement que la dot avait un but et qu'elle était nécessaire au mariage. La dot pouvait être réclamée même si le mariage n'avait pas été célébré.

Types de Dot

  • Dote nécessaire : Celle constituée par le père ou l'ascendant paternel de la femme.
  • Dote volontaire : Toutes les autres.
  • Dote profectice (*Dote Profecticia*) : Celle constituée par le parent ou l'ascendant, et non par la femme elle-même.
  • Dote adventice : Composée de toutes les autres dots.
  • Dote estimée : Celle dont la valeur est évaluée. L'estimation est faite pour déterminer, en cas de rupture du mariage, ce que le mari doit restituer ou sa responsabilité concernant la dot. La dot pouvait être constituée de divers éléments : une ferme, un droit de propriété, un crédit, une rémunération ou la renonciation à un héritage.
  • Dans l'Antiquité, la dot devient une obligation légale.
  • Sous Justinien, la constitution de la dot devient obligatoire pour le mariage.

Constitution de la Dot

  • Dotis dictio : Cérémonie officielle qui crée l'obligation de livrer la dot. C'est la promesse faite par la personne, le parent ou le débiteur, qui constitue la dot. La promesse de dot était effectuée pendant les fiançailles et la livraison effective au moment du mariage.
  • Promissio dotis : Promesse de dot par stipulatio, qui exige la transmission des actifs. Elle pouvait être faite avant ou après le mariage. C'était une cérémonie religieuse, mais moins formelle que la précédente.
  • Dotis Dati : Lorsque la dot est donnée directement, par le transfert des biens effectué dans l'acte, même si le mariage n'a pas encore été célébré. Si le mariage n'a pas lieu, le bien doit être restitué.
  • Pollicicatio dotis : À l'époque de Justinien. C'était un pacte pour livrer la dot, sans les formalités des actes précédents. Une simple alliance ne créait pas d'action, de sorte qu'on ne pouvait pas réclamer la reddition de la dot. Justinien a permis que l'actio dote puisse revendiquer cette alliance.

Tous ces dons étaient faits par des actes exprès, mais il existait une autre façon de reconnaître l'exploit dans une tasse (forme implicite). Cette forme est reconnue sous Justinien, dans le cas où un couple divorce et se remarie. Dans ce second mariage, on considérait que la dot était constituée comme lors du premier.

Gestion et Restitution de la Dot

La dot est un ensemble de biens qui ont un statut spécial. Il est reconnu qu'ils appartiennent à la femme, mais ils sont gérés par le mari.

  • Dans la première période, si le mariage est rompu, la dot revient à la femme. Si les deux conjoints décèdent, la dot revient aux enfants, distinctement de l'héritage.
  • Initialement, la dot est donnée au mari, mais son but est d'aider à couvrir les charges du mariage.
  • À la fin de l'ère républicaine, il est interdit au mari de vendre les biens dotaux situés dans la péninsule italienne. Par la suite, il est interdit de vendre tous les actifs constituant la dot.
  • Sous Justinien, il est interdit au mari de vendre la dot, même avec le consentement de la femme. Pour que la femme vende une ferme, elle doit obtenir l'autorisation du tuteur.
  • Le mari est responsable des actions de gestion de la dot en cas de négligence. En cas de rupture du mariage, la femme pouvait agir contre son mari par un acte judiciaire.

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