Mobilité et reproduction sociale

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Dans nos sociétés démocratiques, quelle que soit l’origine sociale des individus, les postes devraient être également accessibles à tous en fonction du mérite de chacun. Malgré cette « méritocratie » que prône l’école républicaine, pourtant on observe une certaine reproduction sociale. L’emploi étant une dimension structurante du statut social, on peut caractériser le statut d’une personne par sa profession actuelle, appelée position sociale, et par celle de ses (ou son) parent(s), appelée origine sociale.

Lorsque la position et l’origine sociale sont identiques, on parle de reproduction sociale ; sinon, l’individu est en mobilité sociale. Il existe plusieurs sortes de mobilités :

  • La mobilité intra-générationnelle : changement de PCS au cours de la vie de l’individu : c’est la mobilité professionnelle.
  • La mobilité inter-générationnelle : changement de catégorie sociale entre enfants et parents. C’est celle qui nous intéresse. Ce peut être :
    Mobilité ascendante en cas de progression dans l’espace social (par exemple, un fils d’employé devient cadre). C’est une amélioration du statut social.
    Mobilité descendante quand on observe une régression sociale d’une génération à la suivante (par exemple, un fils de cadre est employé) ; On parle alors de « démotion » sociale ou de déclassement.
    ➡ La mobilité horizontale : changement de secteur professionnel sans changement de place dans la hiérarchie sociale. (Ex : un fils de paysan devient ouvrier)

Lecture colonne :

  • Sur 100 fils d’agriculteurs, 22 sont eux-mêmes agriculteurs et 37 sont ouvriers. C’est de la mobilité horizontale car, s’il y a changement de PCS, la place dans la hiérarchie sociale reste la même.
  • Sur 100 fils de cadres, 52 sont cadres supérieurs. Il s’agit de reproduction sociale ; de même pour les ouvriers car 46 % des fils d’ouvriers sont eux-mêmes ouvriers
  • Sur 100 fils d’employés, 28 sont de profession intermédiaire. Il y a mobilité ascendante. De même pour les 23 % de fils d’ouvriers qui sont de profession intermédiaire.
  • Sur 100 fils de cadres supérieurs 9 sont employés. C’est une mobilité descendante. On dit aussi une démotion.

La reproduction sociale est forte chez les ouvriers et les cadres supérieurs, elle est plus faible dans les positions centrales de la hiérarchie sociale.
La mobilité sociale ascendante ou descendante se fait dans les catégories proches de celle du père. La très forte mobilité est rare.

Lecture ligne :

  • Sur 100 agriculteurs, 88 avaient un père agriculteur, et 7 un père ouvrier en 2003
  • Sur 100 cadres, 24 avaient un père cadre
  • Sur 100 ouvriers, 58 avaient un père ouvrier

REPRODUCTION SOCIALE

  • Agriculteur (le fils reprend l’exploitation du père)
  • Ouvrier = manque de mobilité car sur 100 ouvriers, seulement 2 avaient un père cadre supérieur !

MOBILITÉ SOCIALE ASCENDANTE

  • Sur 100 fils de profession intermédiaire, 41 avaient un père ouvrier.

DIFFÉRENTES MOBILITÉS, FLUIDITÉ SOCIALE et DÉCLASSEMENT

a) Les différentes mobilités

  • Mobilité brute ou mobilité observée = celle qui est obtenue à partir des tables de mobilité
  • Mobilité structurelle = part de la mobilité qui résulte de la transformation de la population active. Par exemple : le nombre d’agriculteurs diminue. Il passe de 16 % de la population active du temps de père à 4 % à l’époque du fils car la mécanisation de l’agriculture permet une moindre utilisation de main d’œuvre. Une partie importante des fils d’agriculteurs sont donc obligés de faire un autre métier. À contrario, l’offre d’emplois pour les cadres et d’employés a fortement augmenté donc des enfants de toutes les catégories vont se diriger vers ces professions. Le nombre d’ouvriers est aussi en déclin, certains fils d’ouvriers feront un autre métier.
    Donc une partie de la mobilité est contrainte. Elle est dictée par les transformations des structures économiques.
  • Mobilité nette = mobilité brute - mobilité structurelle. Elle relève des seuls parcours individuels

b) La fluidité sociale

Une société fluide est une société où la position sociale des individus n’est pas déterminée par leur origine sociale. Il s’agit d’une société ouverte où les chances de devenir cadre sont les mêmes pour tous en fonction de leurs mérites (et non de leur origine sociale).
La progression de la fluidité est mesurée par les « odds ratios ». C'est un rapport des chances relatives d'accès aux différentes positions sociales.
Il s’agit de calculer les avantages d’une catégorie élevée (les cadres) par rapport à une catégorie qui l’est moins (ouvriers) d’accéder aux meilleures positions sociales plutôt qu’aux moins bonnes.

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