La Montée du Front Populaire et le Coup d'État de Juillet 1936
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Les Élections de Février 1936 et la Victoire du Front Populaire
En février 1936, des élections se sont tenues à nouveau en Espagne. Le résultat fut la victoire d'une coalition de gauche appelée le Front Populaire (FP). Ce mouvement, inspiré par l'Internationale socialiste (Komintern) basée à Moscou, cherchait à établir en Espagne un régime similaire à celui qui venait de prendre le pouvoir en France.
Toutefois, le socialiste espagnol, Largo Caballero, ne réclamait pas seulement une révolution démocratique, mais un régime proche du socialisme de type soviétique (Russie). Le parti Républicain de Gauche de Manuel Azaña fut convaincu par les socialistes d'accepter l'idée de contrôler le pouvoir et d'éviter les désastres de la Révolution d'Octobre de 1934.
Les Promesses Électorales du Front Populaire
Dans sa campagne électorale, le FP a promis :
- Une amnistie à tous les prisonniers et une indemnisation pour les blessés.
- Des écoles, des vêtements et de la nourriture pour les enfants (la réforme de l'éducation ayant échoué car les gens choisissaient l'enseignement religieux).
- Le retour à la réforme agraire, en précisant qu'ils ne nationaliseraient pas la terre, mais appliqueraient seulement le domaine éminent, dans le but de freiner les anarchistes.
Résultats et Composition Politique
La campagne électorale fut difficile et les résultats furent similaires à ceux de 1933. Le FP remporta une majorité simple.
Les groupes de droite obtinrent le même nombre de voix, avec notamment l'augmentation des sièges du parti appelé le Bloc National, dirigé par Calvo Sotelo. Les partis centristes (comme l'Union Républicaine Radicale) et les partis nationalistes catalans et basques obtinrent peu de voix, mais suffisamment pour soutenir la candidature de Manuel Azaña du FP.
Les Irrégularités du Gouvernement du Front Populaire
Dès le début, le gouvernement du FP a commencé à commettre des irrégularités :
- Répartition incorrecte des sièges parlementaires.
- Le licenciement sans motif valable du Président de la République, Alcalá Zamora, qui fut remplacé par Manuel Azaña.
- La nomination de Casares Quiroga comme Premier ministre, qui nomma plusieurs ministres socialistes, y compris à l'Intérieur et au Travail.
- Les anarchistes et les communistes ont agi contre la Constitution et les ordres du gouvernement, en commençant par les occupations de fermes, de maisons, d'usines et de mines. Le gouvernement fut incapable de contrôler la situation et autorisa certaines occupations en Andalousie, suscitant la crainte des hommes d'affaires espagnols qui commencèrent à retirer leurs capitaux d'Espagne.
- La création d'une force de police destinée à surveiller les ennemis de la République. Composée de membres du Parti communiste, elle fut appelée les Gardes d'Assaut.
La Conspiration Militaire Contre le Régime
Simultanément, un groupe de soldats dirigé par le général Sanjurjo organisa une conspiration contre le régime. Ce plan dépendait de la prise de contrôle du gouvernement par les extrémistes du FP.
Le gouvernement, ayant eu vent du complot, décida d'éloigner les généraux les plus importants, ne sachant pas exactement qui planifiait le coup d'État. Ainsi :
- Le Général Mola fut envoyé à Pampelune.
- Le Général Goded fut envoyé à Barcelone.
- Le Général Franco fut envoyé aux Canaries.
Ces généraux décidèrent de ne pas communiquer entre eux, à moins qu'un événement majeur ne survienne.
L'Assassinat de Calvo Sotelo : Le Déclencheur
L'événement majeur survint le 13 juillet 1936 : le député José Calvo Sotelo fut assassiné par les Gardes d'Assaut. Cet acte était une vengeance suite à la mort d'un lieutenant (ou député) communiste lors d'un affrontement entre étudiants et Gardes d'Assaut.
Calvo Sotelo avait dénoncé au Parlement les affrontements entre l'université et les Gardes d'Assaut, et le Parti communiste l'avait menacé de mort. Ce fait fut exploité par les militaires pour justifier le coup d'État, dont la date fut fixée au 18 juillet comme Jour de l'Insurrection Nationale.
Le Soulèvement du 17 et 18 Juillet 1936
Le 17 juillet, le général Franco prit la tête du soulèvement aux îles Canaries et proclama la hausse, voyageant incognito vers Ceuta et Melilla, où il obtint le soutien de la Légion espagnole. Le 18 juillet, les généraux Mola et Goded proclamèrent le soulèvement dans la péninsule et demandèrent le soutien de tous les capitaines généraux, dont beaucoup n'étaient pas informés.
La Division de l'Espagne
Les cinq jours suivants furent critiques, le temps que le reste des officiers et des militaires réagissent. L'Infanterie et la Cavalerie appuyèrent l'insurrection, qui triompha dans les régions suivantes :
- Andalousie (à l'exception de Malaga)
- Castille-la-Vieille
- Galice
- Navarre
- Aragon
- Majorque
Dans le reste de l'Espagne, les capitaines généraux furent neutralisés par la forte réaction du gouvernement. L'Aviation et la Marine restèrent majoritairement sous contrôle républicain.
Début de la Guerre Civile Espagnole
Par la suite, la Guerre Civile Espagnole commença. L'Espagne fut divisée en deux zones : la zone Nationale et la zone Républicaine (soutenue par le Front Populaire).