La Musique Contemporaine: Précurseurs, Esthétique Sérielle et Figures Majeures

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I. Précurseurs d’innovation

A. Risset et la synthèse sonore

L’un des pionniers de l’informatique musicale, Jean-Claude Risset a mené des travaux sur la synthèse des sons par ordinateur et leurs applications musicales. Little Boy (1968) est une œuvre où tous les sons ont été synthétisés à l'aide du programme MUSIC.

B. Xenakis: UPIC et polytopes

L'UPIC (Unité polyagogique informatique du CEMAMu) est un outil de composition musicale assistée par ordinateur, développé au CEMAMu et inventé par Iannis Xenakis en 1977. Visuellement, il s'agit d'une tablette graphique reliée à un ordinateur.

Parmi les œuvres de Xenakis utilisant l'UPIC, on peut citer S.709 (1994), réalisée au studio CEMAMu, et Polytope de Cluny (1972).

C. IRCAM: de la 4X à Antescofo

Le système 4X est un système de traitement en temps réel de signaux sonores. Développé par Giuseppe Di Giugno et son équipe à l'IRCAM entre 1975 et 1981, sa première application notable fut pour l'œuvre Répons (1981) de Pierre Boulez.

Antescofo est un système de suivi de partition en temps réel, également développé à l'IRCAM. Il a été utilisé pour la première fois dans Anthères 2 (1997) de Pierre Boulez.

II. Esthétique du sérialisme intégral

A. Génération de Darmstadt (Allemagne de l'Ouest)

1. Festival d’été

Dès 1946, des cours d’été internationaux pour la nouvelle musique sont organisés à Darmstadt, fondés par Wolfgang Steinecke. Trois générations de compositeurs s'y succèdent : Boulez, Stockhausen, Berio, Maderna, Pauser, puis Brown, Kagel, Barraqué, puis Cage, Lachenmann…

Dans un premier temps, toute une génération de jeunes compositeurs découvre les compositeurs de la Seconde École de Vienne.

2. Sérialisme intégral

Les jeunes compositeurs suivent l’initiative de Messiaen avec son œuvre Mode de valeurs et d’intensités (1949), composée à Darmstadt et faisant partie des Quatre études de rythme (n°2). Cette œuvre est à l'origine du sérialisme appliqué à tous les paramètres musicaux (et plus seulement aux hauteurs) : 36 hauteurs, 24 durées, 12 attaques, 7 nuances d’intensité. L'impact sur la jeune génération est considérable.

Ce sérialisme ne durera qu’une quinzaine d’années en raison de sa rigidité. Des formules moins rigides apparaissent dès 1957.

3. Pierre Boulez (1925-2016)

Compositeur, chef d’orchestre et pédagogue, Pierre Boulez se tourne vers la musique en 1942. Il s’installe à Paris où il est admis deux ans plus tard dans la classe d’harmonie d'Olivier Messiaen au Conservatoire de Paris.

Il découvre le sérialisme chez Webern et Berg.

Parmi ses ouvrages théoriques, on peut citer Schoenberg et son école (1947), Introduction à la musique de 12 sons (1949) et L’évolution de la musique de Bach à Schoenberg (1951).

Il participe aux cours d’été de Darmstadt entre 1954 et 1965, ce qui aboutit à la publication de Penser la musique aujourd’hui (1963), une monographie importante.

En 1951, il fait une incursion au GRM (Groupe de Recherches Musicales), mais se brouille avec Pierre Schaeffer.

Il est directeur de l'IRCAM de 1977 à 1992.

Dans Structures pour deux pianos (1952), quatre séries définissent la structure de l’œuvre : hauteurs, durées, intensités, timbres.

4. Karlheinz Stockhausen (1928-2007)

« Le seul compositeur en 70 ans à avoir labouré, expérimenté et exploré tous les champs de la recherche musicale depuis les années 50 ». (Jean-Noël von der Weid).

« Dans tous les domaines, il a ouvert des voies nouvelles avec impétuosité et audace » (J.-N. von der Weid).

Durant l'été 1951, il commence à suivre les cours de Darmstadt. Mode de valeurs et d’intensités (1949) de Messiaen, une étude pour piano de 4 minutes, est une révélation pour lui.

Kreuzspiel (1951) reflète l'influence du sérialisme intégral.

En 1952, il suit les cours de Messiaen et fait une incursion au studio du GRM. Il travaille au studio de musique concrète de Schaeffer, mais s'en détache rapidement.

Entre 1953 et 1954, il compose ses premières œuvres de musique électronique, Studie I et Studie II (NWDR, Cologne). Il y utilise les principes de la musique sérielle généralisée et les sons sinusoïdaux.

Voici quelques idées musicales de Stockhausen:

  • Groupe : (l’œuvre dans sa totalité) le tout est supérieur à la somme des parties. On retient la manière dont les sons sont assemblés et dont ils apparaissent dans le groupe. Klavierstücke I (1952/53) illustre ce processus de composition par groupes et le sérialisme.
  • Momentform (forme momentanée) : pas de forme déterminée. Chaque moment est une entité en soi, mais elle est aussi liée à son contexte et à l’œuvre entière. Cette approche vise à retenir l’attention des auditeurs. Moment (1969) en est un exemple : 3 groupes principaux s’articulent librement et sont mobiles dans 3 grands volets.
  • Musique universelle, cosmique : Licht (1977-2003), un cycle de 7 opéras d'une durée totale de 29 heures, représentant les 7 jours de la semaine, est une recherche vers la lumière, une recherche sans fin. Pour Stockhausen, la vie sur terre n’est qu’un voyage cosmique qui se poursuit dans l’univers.

5. Luciano Berio (1925-2003)

Issu d'une famille de musiciens, Luciano Berio épouse la chanteuse Cathy Berberian en 1950, ce qui le conduit à explorer toutes les possibilités de la voix.

Après une formation traditionnelle au Conservatoire de Milan, il assiste aux cours de Darmstadt où il rencontre Boulez, Pousseur, Kagel… Il s'imprègne de la musique sérielle et réagit de façon personnelle avec Nones (1954). Il retourne à Darmstadt entre 1956 et 1959.

Il est directeur du département d’acoustique de l'IRCAM (1974-1980) et fonde le centre Tempo Reale en 1987.

Voici quelques éléments du langage musical de Berio:

  1. Un attachement profond au langage.
  2. Une fascination pour la voix.
  3. Une passion pour la virtuosité instrumentale.

Il relie ces éléments, créant une réciprocité entre le son verbal et le son instrumental.

Parmi ses œuvres, on peut citer Omaggio à Joyce (1958), un travail sur les onomatopées réalisé pour la RAI, et le cycle des Sequenze I à XV (1958-2003). Chaque Sequenza est un portrait/sculpture de l’instrument, explorant le rapport entre l’interprète et son instrument et recherchant des sonorités inouïes en poussant à leur limite les modes de jeu de l’instrument (virtuosité).

Laborintus II (1965), pour 17 instruments, 3 chanteurs, 8 acteurs et une bande magnétique, utilise des textes de la Divine Comédie, des textes bibliques… (principe du commentaire et du collage). Proche du théâtre musical, l'œuvre est un catalogue de références.

alogue de références.

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