De Mythe à Logos : Les Origines de la Philosophie Grecque
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L'origine de la philosophie : du mythe au logos
L'émergence de la philosophie est souvent décrite comme une transition du mythe au logos. Pour bien comprendre cet événement, il est essentiel de définir et de comparer ces deux concepts, ainsi que d'examiner les circonstances de leur évolution.
Le Mythe
Le terme mythe désignait initialement un mot ou un discours explicatif. Par la suite, il fut compris comme une histoire fantasmée ou mythique, souvent liée à des aspects religieux et moraux. Ces récits constituaient un ensemble de croyances et d'opinions collectives, transmises oralement. Ils offraient des points de vue traditionnels sur les forces cachées et sacrées qui régissent l'homme, souvent personnalisées sous forme de dieux, de démons ou de héros fabuleux.
Le mythe légitimait les normes et les valeurs régissant la destinée humaine et le sens de son existence au sein de la communauté. Les explications mythiques étaient généralement acceptées sans critique.
Le Logos
Le terme Logos signifiait, en principe, un mot ou la parole. Il fut ensuite compris comme un rapport, une relation logique entre les événements, les activités ou les réalités. Le Logos représente une approche rationnelle et explicative du monde.
Le passage du Mythe au Logos
C'est dans les colonies grecques (Milet, Éphèse, Abdère, Élée, Crotone, entre autres), dès le VIIe siècle av. J.-C., que débute ce que l'on appelle la philosophie. Il s'agit d'une activité cognitive humaine visant à comprendre et à expliquer le monde et l'homme dans ses différentes dimensions. Cette étape est connue sous le nom de passage du Mythe au Logos.
Il est important de noter que cette transition n'est pas une rupture totale avec le mythe. En Grèce, au VIe siècle av. J.-C., des hommes entreprenants, les premiers philosophes, commencèrent à remettre en question les réponses proposées par les mythes et les comportements qu'ils inspiraient. Attirés par la curiosité, ils remarquèrent des incohérences dans les récits mythiques de leur environnement, qui variaient d'une ville à l'autre.
Ces hommes, animés par une curiosité multiple et une attitude critique, sont à l'origine de ce que l'on nomme le miracle grec : le passage du mythe au logos.
Pour ces philosophes, cette étape impliquait une méfiance envers les récits imaginatifs et populaires. Ils adoptèrent une nouvelle approche : observer et analyser la nature pour y découvrir les causes des événements. C'est pourquoi, au lieu d'invoquer des dieux, ils commencèrent à élaborer des concepts. Dans les mythes, le monde était perçu comme chaotique et arbitraire, rien n'étant soumis à des lois naturelles fixes. Avec la vision rationnelle du monde, celui-ci devient ordonné et régi par des lois fixes et stables qui peuvent être découvertes.
Le concept de la Physis chez les Présocratiques
La Physis (Nature) représente pour les Présocratiques un principe unificateur de l'expérience sensorielle, à partir duquel tout émerge. Elle est l'élément commun ou le substrat dont toutes les choses sont faites, la cause qui les produit et ce qui les rend ce qu'elles sont, c'est-à-dire l'essence des choses.
En substance, le terme grec eidos (idée) signifiait à l'origine l'impression visuelle d'une chose. Il en est venu ensuite à désigner ce qui demeure inchangé dans une chose et lui confère une unité au sein de la pluralité. C'est le début de la démarche de définition.
L'Archè est le fondement des choses, la Physis commune qui fédère tout et d'où tout procède. Découvrir la Physis était la tâche principale de la réflexion rationnelle de ces premiers philosophes. Leur but était de comprendre et d'expliquer les processus naturels comme un tout ordonné, un cosmos, et ainsi, dans une certaine mesure, de les maîtriser ou de mieux s'y adapter. Cela devint une question clé.