Le Narratif Espagnol d'Amérique : Analyse Littéraire et Spatiale
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Le Narratif Espagnol d'Amérique
Mouvements Littéraires et Thématiques
Les caractéristiques thématiques, narratives et stylistiques de La Maison des Esprits peuvent être incluses dans le mouvement littéraire appelé le post-boom (la génération de 1980), qui succède à la génération du « réalisme magique » (années 1960).
Contexte Littéraire
- Réalisme magique : Combine des éléments fantastiques issus de la magie, des croyances populaires et des événements surnaturels ou extraordinaires, ancrés dans une réalité possible. Exemples : Pedro Páramo (1955) de Juan Rulfo et Cent ans de solitude (1967) de Gabriel García Márquez. Ces œuvres créent des atmosphères fantomatiques, comme Macondo et Comala, où s'accumulent des faits qui transcendent le perceptible.
- Roman politique et social : Recueille les plaintes face aux problèmes sociaux et politiques, aux dictatures et à l'emprisonnement. Exemple : Monsieur le Président (1946) de Miguel Ángel Asturias, qui dénonce le dictateur guatémaltèque.
- Roman historique : Cherche à percer les énigmes historiques des Amériques, à enquêter sur leurs origines et leur identité. Exemple : Bomarzo (1962) de Manuel Mujica Lainez, qui recrée la Renaissance italienne.
- Roman psychologique et existentiel : Approfondit l'intimité de l'homme moderne, sujet aux conflits quotidiens corrosifs et à l'aliénation de la société. Ce sont souvent des romans urbains, dont les protagonistes s'interrogent sur le sens de la vie. Les thèmes récurrents sont l'isolement, le désespoir et le désir de s'isoler. Exemple : Le Tunnel (1940) d'Ernesto Sabato.
Espace et Symbolisme dans La Maison des Esprits
L'Espace dans l'Œuvre
L'étude de l'espace nous permet de distinguer entre l'espace fictionnel (la maison) et l'espace réel (le Chili ou l'étranger).
La Maison
La maison est l'espace central. L'histoire se déroule dans deux demeures : « la grande maison dans le coin » et « la succession des Trois-Marie ». La première, la maison des esprits mentionnée dans le titre du roman, est utilisée comme un symbole de la nation où cohabitent deux camps opposés. La construction, la déconstruction et la reconstruction des espaces sont des éléments de fiction qui contribuent à renforcer la structure circulaire du roman. Les hommes et les femmes laissent leur marque sur la maison. Esteban, figure patriarcale, la conçoit comme un symbole de pouvoir, de richesse et de son goût (la bibliothèque, le jardin à l'anglaise, etc.). Clara, quant à elle, ajoute et démantèle des pièces selon ses besoins. Les chambres que Clara annexe à la maison, ainsi que les adaptations et les usages de ces espaces par Blanca et Alba, leur permettent d'acquérir une plus grande liberté et de réaliser leurs idéaux.
Espaces Extérieurs
Bien qu'il n'y ait pas d'allusion directe au nom du pays, le contexte spatio-temporel est clairement défini. L'espace extérieur prend une importance particulière dans la deuxième partie du roman, où les bouleversements sociaux et politiques occupent une place centrale dans la narration. L'espace extérieur devient un symbole de liberté, mais aussi de désordre barbare. À la campagne, les gens expriment librement leurs passions. La maison de ville, en revanche, symbolise un espace clos, marqué par les normes sociales, l'ordre et les conventions.