Nietzsche : Critique de la culture, du Surhomme et de la Volonté de puissance
Classé dans Philosophie et éthique
Écrit le en
français avec une taille de 4,06 KB
Friedrich Nietzsche : Critique radicale de l'Occident
Nietzsche mène la critique la plus radicale jamais entreprise contre la culture européenne. Dans ce sens, il se présente comme une « dynamite » qui s'attaque particulièrement à la philosophie, à la science et à la morale de l'Occident.
Critique de la philosophie
La critique de la philosophie est menée à partir de la conviction que la réalité, dans son être le plus profond (comme le pensait Héraclite), est en constante évolution et transformation. L'être profond de la réalité n'est pas éternel et immuable, contrairement à ce que croyaient les rationalistes.
Pour saisir la vraie réalité, le meilleur outil est celui des sens. La meilleure manière d'exprimer cette réalité est la métaphore, et non le concept. La métaphore suggère et ne nous fait pas renoncer à la pluralité et à la diversité de l'être.
Critique de la science
La critique nietzschéenne de la science est une critique de la mathématisation de la réalité. Les scientifiques cherchent à réduire les qualités de la réalité à la quantité, ignorant ainsi les nombreuses nuances des choses et des phénomènes qui se produisent dans la nature.
Critique de la morale : La morale d'esclave
Nietzsche reproche à la morale introduite par Socrate et Platon, et perpétuée par le christianisme, d'être une morale qui s'oppose à la vie naturelle. C'est une morale qui voit la mort comme l'authentique libération de l'homme.
Notre auteur affirme que c'est une morale pour les faibles, basée sur le ressentiment, une morale d'esclave. Face à cela, il propose une morale naturelle, qui favorise la vie : la morale du Maître et du fort.
La Transvaluation des valeurs et la « Mort de Dieu »
Il est temps de « tuer Dieu ». Cela implique une réévaluation (ou transvaluation) des valeurs, qui consiste à reconsidérer les notions de « bon » et de « mauvais ».
La nouvelle morale du Maître considère comme bon :
- Le sentiment d'accomplissement et l'auto-glorification ;
- Le bonheur, la richesse, la générosité ;
- Le respect des aînés et de la tradition.
Elle méprise les lâches, les timides, les exploités, ceux qui ont permis les abus et le menteur.
Elle considère comme mauvais la morale qui :
- Se méfie du bonheur et hait la puissance et le danger ;
- Protège les opprimés ;
- Favorise des attitudes de compassion, de patience, d'humilité et de bonté.
Le Surhomme et la Volonté de puissance
La revalorisation morale annoncée par Nietzsche mènera à l'avènement du Surhomme (Übermensch).
Le Nihilisme Actif
Nietzsche appelle d'abord à une période de nihilisme, non pas passif (qui mènerait à l'inertie), mais actif. Le nihilisme actif nie tout ce qui appartient au passé, permettant l'élimination des anciennes valeurs pour créer un monde nouveau.
Le Surhomme est l'homme dionysiaque, et non apollinien. Le Surhomme est la Volonté de puissance.
Définition de la Volonté de puissance
La Volonté de puissance est un désir constant d'amélioration et de dépassement qui se manifeste dans la nature et chez l'homme. C'est une impulsion essentielle qui pousse chaque être à s'imposer à son entourage. C'est une sorte de combat sans fin.
Dans cette idée, nous pouvons voir l'influence :
- D'Héraclite : la lutte et la tension sont la clé et l'essence de tout.
- De Darwin : l'évolution est le résultat du dépassement face à l'adversité.
La Volonté de puissance est la tendance de l'être à se surmonter. Nietzsche évoque une triple transformation que l'être humain doit subir pour devenir Surhomme.