Normes d'Installation Électrique pour Salles d'Opération

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Objet et champ d'application

L'objet de cette instruction est de déterminer les exigences particulières pour les installations électriques dans les salles d'opération et les salles d'intervention, ainsi que les conditions d'installation des récepteurs qui y sont destinés. Les récepteurs utilisés dans ces installations doivent satisfaire aux exigences des directives européennes applicables, conformément aux dispositions de l'article 6 du règlement basse tension.

Outre les exigences générales relatives aux locaux à usage médical identifiées dans l'ITC-BT-28, il faudra respecter les exigences détaillées incluses dans la présente instruction.

Installation et sécurité générale

  • Les salles d'anesthésie et autres locaux où des anesthésiques ou d'autres produits inflammables peuvent être utilisés doivent être considérés comme des zones à risque d'incendie ou d'explosion de classe I, zone 1, sauf indication contraire. En tant que telles, les installations doivent respecter les directives établies pour elles dans l'ITC-BT-29.
  • Les bases de prises de courant pour des tensions différentes doivent avoir des alvéoles ou des ergots de formes différentes pour les fiches correspondantes.
  • Lorsque l'installation d'éclairage général est située à une hauteur inférieure à 2,5 mètres du sol, ses parties métalliques accessibles doivent être protégées contre les contacts indirects par un disjoncteur différentiel, conformément aux dispositions de l'ITC-BT-24.
  • Les caractéristiques d'isolement des conducteurs doivent être conformes à ce qui est prévu dans l'ITC-BT-19 et, le cas échéant, dans l'ITC-BT-29.

Mesures de protection

Mise à la terre de protection

L'installation électrique des locaux à usage médical, et en particulier des salles d'opération ou d'intervention, doit disposer d'une alimentation triphasée avec conducteur neutre et conducteur de protection. Le conducteur de protection et le conducteur neutre doivent être en cuivre, de type isolé, sur toute la longueur de l'installation. L'impédance totale entre le nœud de terre de chaque salle d'opération ou d'intervention et les connexions à la terre, ou les contacts de terre des prises de courant, ne doit pas dépasser 0,2 Ohm.

Liaison équipotentielle

  • Toutes les pièces métalliques doivent être reliées à la barre de liaison équipotentielle (EE dans la figure 1) par des conducteurs en cuivre isolés et indépendants. L'impédance entre ces pièces et la barre (EE) ne doit pas dépasser 0,1 Ohm.
  • L'identification bicolore jaune-vert doit être utilisée pour les conducteurs de liaison équipotentielle et de protection.
  • La barre de liaison équipotentielle (EE) sera connectée à la prise de terre (PT dans la figure 1) par un conducteur isolé avec l'identification jaune-vert, et d'une section d'au moins 16 mm² de cuivre.
  • La différence de potentiel entre les parties métalliques accessibles et la barre de liaison équipotentielle (EE) ne doit pas dépasser 10 mV efficaces en conditions normales.

Alimentation par transformateur d'isolement

Il est nécessaire d'utiliser des transformateurs d'isolement ou des circuits d'isolement, à raison d'au moins un par salle d'opération ou d'intervention. Ceci a pour but d'augmenter la fiabilité de l'alimentation des dispositifs pour lesquels une coupure pourrait compromettre, directement ou indirectement, la sécurité du patient ou du personnel, et pour limiter les courants de fuite pouvant survenir (voir Figure 1).

  • Une protection adéquate contre les surintensités doit être prévue pour le transformateur lui-même et pour les circuits qu'il alimente. Une attention particulière doit être portée à la coordination de cette protection sur tous les circuits afin d'éviter qu'une défaillance sur un circuit ne mette hors service l'ensemble des systèmes alimentés par ce transformateur.
  • Le transformateur d'isolement et le dispositif de surveillance du niveau d'isolement doivent être conformes à la norme UNE 20.615.
  • Un panneau de commande et de protection doit être installé pour chaque salle, situé à l'extérieur mais dans un endroit facilement accessible. Ce panneau doit inclure la protection contre les surintensités, le transformateur d'isolement et le dispositif de surveillance du niveau d'isolement.
  • Le boîtier d'alarme du dispositif de surveillance du niveau d'isolement doit être situé à l'intérieur de la salle d'opération, être facilement visible, accessible, et ses composants doivent être aisément remplaçables.

Protection différentielle et contre les surintensités

  • Des dispositifs de protection différentielle à haute sensibilité (≤ 30 mA) de classe A doivent être utilisés pour la protection des personnes sur les équipements qui ne sont pas alimentés par un transformateur d'isolement. Leur utilisation ne dispense pas de la nécessité de la mise à la terre et de la liaison équipotentielle.
  • Des protections contre les surintensités doivent être prévues. Les dispositifs alimentés par un transformateur d'isolement ne doivent être protégés par aucun dispositif différentiel, ni au primaire ni au secondaire du transformateur.

Utilisation de la très basse tension de sécurité (TBTS)

Les installations en très basse tension de sécurité (TBTS) utilisent une tension nominale ne dépassant pas 24 V en courant alternatif et 50 V en courant continu, et doivent être conformes à l'ITC-BT-36.

Alimentations complémentaires

En plus de l'alimentation de secours obligatoire prévue par l'ITC-BT-28, il est obligatoire de disposer d'une alimentation spéciale complémentaire (par exemple, des batteries). Celle-ci doit subvenir aux besoins de l'éclairage de la salle d'opération et des équipements de maintien des fonctions vitales. Elle doit entrer en service automatiquement en moins de 0,5 seconde (commutation courte) et disposer d'une autonomie d'au moins 2 heures. L'éclairage de la salle d'opération sera toujours alimenté par un transformateur d'isolement (voir Figure 1). Tout système de protection doit fonctionner avec la même fiabilité, que l'alimentation soit fournie par la source normale ou par la source complémentaire.

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