L'Origine et la Légitimité du Pouvoir Politique

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Point 11

Point 12 : Origine et légitimité du pouvoir politique

Concepts d'origine et de légitimité

La nature du pouvoir et de l'État

Le pouvoir n'a pas de sujet, il est une relation et est considéré comme une énigme : l'énigme de la puissance qui se caractérise par sa nature complexe. L'État est un ensemble d'institutions visant à garantir la cohésion des citoyens dans un État donné. Il est l'interprétation juridico-politique du pouvoir.

L'État est une relation de domination de l'homme sur l'homme, fondée sur la violence légitime. L'État en fait un usage légitime.

Stratégie et conflit

La stratégie est une attitude qui implique la confrontation ou le conflit. La confrontation peut être un jeu simple, mais parfois elle se termine par des coups de poing. La confrontation peut être aussi un combat, comme celui qui se déroule dans une forêt parmi les animaux.

« Homo homini lupus est » (« L'homme est un loup pour l'homme »). Cela signifie que l'homme lui-même est celui qui cherche sa propre disgrâce. Nous parlons également de stratégie de légitimation. Nous devons mettre un ordre dans ce désordre.

Relations politiques et domination

Les relations politiques sont une relation de domination entre gouvernants et gouvernés, où les uns commandent et les autres obéissent. Selon Weber, la force, la domination, voire la violence sont inhérentes à la politique, dans sa gestion et sa gestation.

Foucault dit que la politique est la continuation de la guerre par d'autres moyens. Le pouvoir n'est pas la même chose que la force ou la violence, et ne peut y être réduit. Ni la force ni la violence ne peuvent construire une communauté, ni une société d'êtres libres et raisonnables.

Légalité et légitimité

La légalité et la légitimité ne sont pas la même chose :

  • Quelque chose est légal si elle est conforme et respecte un cadre juridique établi.
  • La légitimité est la valeur suprême et la condition de possibilité de renvoyer à un organisme de droit particulier.

Une règle est juste si la majorité de la population adhère à cette norme. Il existe différents types de légitimité :

Les types de légitimité (selon Weber)
Légitimité rationnelle-légale
Domination fondée sur l'acceptation de la validité des lois créées. Elle repose sur des lois rationnelles et acceptées. Par exemple, la démocratie.
Légitimité traditionnelle
Domination qui utilise la reconnaissance et l'orientation habituelle ancienne vers la conformité. Cette domination est exercée par le patriarche et le prince d'antan.
Légitimité charismatique
Elle suit le leader qui inspire confiance aux autres, fascinés par les attitudes et les qualités qui lui sont attribuées. Par exemple, un héros. Quelqu'un se distingue par ses actions plus que d'autres et il est suivi.

La division du pouvoir politique

L'exercice du pouvoir politique risque la centralisation et l'unification en une seule personne. La démocratisation du pouvoir politique passe par sa division. Le pouvoir politique est divisé en :

  • Pouvoir législatif : Il appartient aux parlements, qui doivent être représentés par les différents groupes sociaux.
  • Pouvoir exécutif : Il doit être entre les mains d'un roi ou d'un président.
  • Pouvoir judiciaire : La capacité de juger. Il devrait être indépendant.

Les règles de l'ordre social

Les sociétés ont besoin d'élaborer des règles et des institutions pour maintenir la cohésion sociale.

Les types de règles

  • Les pratiques sociales ou coutumes : Elles doivent leur force à la tradition. Celui qui contourne ces pratiques sociales est puni par le blâme d'autrui.
  • Les normes morales individuelles : Elles sont approuvées. Celui qui ne respecte pas les normes morales est auto-puni par la culpabilité.
  • Les règles juridiques : Ce sont les règles créées par l'État, tous y sont soumis. La non-conformité est sanctionnée par l'État. L'ensemble des lois est légal.

Les critères de validité des règles

Validité morale (Justice)
Lorsque nous nous demandons si une règle est bonne ou mauvaise, nous abordons un problème moral. Dans quelle mesure répond-elle aux critères de justice que nous considérons comme acceptables ? C'est le problème de la légitimité morale. Cet aspect est au centre de l'attention de l'éthique. Par exemple, interdire l'entrée des étrangers pauvres dans les pays riches est moralement inacceptable, car cela favorise ceux qui ont de l'argent et non ceux qui tentent d'échapper à la faim.
Validité juridique (Légalité)
Si nous nous demandons si une règle est légale ou illégale, c'est la question de la validité d'une règle juridique. Si elle fait partie du système judiciaire d'un pays, elle est dite légale ; si elle va à l'opposé, elle est illégale. La règle juridique qui empêche le passage des étrangers pauvres est une loi en vigueur dans la plupart des pays riches. On peut discuter si une telle loi est juridiquement valable. Tant que les tribunaux ne se prononcent pas contre cette loi, elle est considérée comme contraignante.
Validité sociale (Efficacité)
Lorsque nous nous demandons si une règle est socialement valable, nous faisons référence à l'efficacité sociale qui l'accompagne. Une règle peut avoir peu d'acceptation sociale, mais être moralement correcte, tandis qu'une autre peut jouir d'une large reconnaissance dans la vie sociale pratique. La sociologie s'intéresse à cela. Reprenons l'exemple : il est probable que cette norme juridique bénéficie actuellement d'une grande acceptation sociale, même si de nombreux groupes la jugent injuste car contraire aux droits de l'homme. À l'avenir, il se peut que la loi tombe en désuétude, on parle alors d'une perte de vigueur sociale.

L'éthique, le droit et la sociologie sont indépendants dans leur approche et leurs propres méthodes, mais il existe des connexions entre eux. Le droit ne peut ignorer l'éthique ; l'une des fonctions des lois est de réaliser une société juste, et l'éthique est claire sur la justice sociale.

Arguments justifiant l'existence du pouvoir politique

Avons-nous besoin du pouvoir politique pour diriger une société ? Est-il juste qu'il y ait une hiérarchie sociale entre gouvernants et gouvernés ? L'État est-il une institution moralement légitime ou, au contraire, est-ce une mauvaise chose qui devrait disparaître ?

On peut résumer les réponses en trois types d'arguments :

  • Arguments théologiques : Le pouvoir politique existe parce que la divinité l'a voulu. Les dieux, ou Dieu, ont établi une hiérarchie entre les hommes et ont désigné certains pour gouverner, tandis que le reste doit obéir. Ce type d'argument était courant au Moyen Âge.
  • Arguments naturalistes : Le pouvoir politique est un besoin naturel de l'espèce humaine. Ces communautés sont nécessairement régies par une autorité à laquelle il faut obéir. Cet argument a été utilisé principalement par Aristote et ses disciples.
  • Arguments fonctionnalistes : Le pouvoir politique existe dans la plupart des sociétés (probablement dans toutes). Il est utile et bénéfique pour leurs membres qu'il y ait une autorité politique pour maintenir la coexistence et l'ordre pacifique.

La légitimation du pouvoir politique à travers l'histoire

La classification des régimes selon Aristote

Aristote a proposé une classification des régimes politiques en fonction de deux critères : le nombre de gouvernants et si le gouvernement bénéficie à tous, ou plutôt à une partie de la société. Ce dernier point est la clé de la légitimité, selon Aristote.

Aristote affirme que le choix de l'un ou l'autre des trois régimes légitimes dépend des circonstances sociales et historiques :

Nombre de dirigeantsRégime légitimeRégime corrompu
Seul unMonarchieTyrannie
Un petit groupeAristocratieOligarchie
Une majorité socialeDémocratie constitutionnelleDémagogie

Les théories du contrat social

Elles constituent le groupe des courants de pensée qui utilisent le contrat comme un modèle hypothétique pour expliquer l'origine et la légitimité du pouvoir politique et de l'État. Ce contrat social est établi à partir d'un état de nature supposé. Les personnes parviennent à un accord pour organiser une société. La fonction est de justifier un type particulier d'organisation politique. Ces théories surgissent avec l'éclatement du pouvoir de l'Église et du pouvoir politique. Les auteurs qui les composent sont :

Thomas Hobbes
Selon Hobbes, l'homme dans l'état de nature est en pleine guerre de tous contre tous ; l'homme est égoïste. Le pacte vise la sécurité des êtres humains et l'atteinte d'un contrôle. Le contrat implique donc la remise de la liberté à l'État. La forme de gouvernement la plus acceptée est la monarchie absolue.
John Locke
Pour Locke, dans l'état de nature, l'homme est libre et maître absolu de sa vie et de ses biens. Le contrat garantit le droit naturel que l'homme possède, notamment la protection de la propriété privée. Il garantit le respect de la loi naturelle. Les termes du contrat sont que les gens respectent la loi naturelle. Il crée une démocratie libérale qui garantit un partage des pouvoirs.
Jean-Jacques Rousseau
Rousseau croit que l'homme dans l'état de nature mène une vie simple, paisible et coexiste avec d'autres individus en harmonie. Il pense que l'homme, par nature, est moralement conscient. L'homme dans cet état est libre, capable de faire ce qu'il veut. Dans l'état naturel, l'homme est bon et sociable. L'homme passe un accord lorsqu'il découvre qu'il y a la propriété privée. Avec le contrat, l'homme ne fait plus ce qu'il veut. Selon Rousseau, le pacte a été signé alors qu'il n'y avait pas de corps sociaux. La forme de gouvernement la plus acceptée a été la social-démocratie.

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