La Paix : Le Seul Combat qui Vaille d'être Mené
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La guerre, inspiration et dénonciation artistique
La guerre est l’un des thèmes les plus volontiers traités par les écrivains, les artistes, les poètes et les cinéastes. Elle a inspiré à Louis-Ferdinand Céline son Voyage au bout de la nuit, à Picasso sa célèbre toile Guernica et à Francis Ford Coppola son chef-d'œuvre Apocalypse Now. Tous l'ont dénoncée et ont démontré son horreur et ses atrocités. C'est dans ce contexte qu'Albert Camus écrit à la fin de son article sur la bombe d'Hiroshima :
« La paix est le seul combat qui vaille d’être mené. »
Alors, que faut-il en penser ?
La justification de la guerre : un discours belliciste
Les bellicistes, les militaristes et les nationalistes s'efforcent de justifier leur position et de défendre la guerre. Ils font valoir les théories de guerre juste, de guerre sainte, de patriotisme, le droit de se défendre et de combattre. Ils tiennent des discours enflammés, appellent à la haine et promettent à leur peuple des victoires éclatantes, la gloire et la prospérité. De surcroît, ils soutiennent que la guerre est un mal nécessaire et qu’elle est le seul moyen pour établir la paix et rendre aux peuples opprimés leurs droits spoliés, leur dignité et leur liberté perdus. Leur devise est ce vieil adage latin : « Si vis pacem, para bellum » (Si tu veux la paix, prépare la guerre).
Voilà ce que pensent les partisans de la guerre. Personnellement, je trouve aberrant que l'on continue à croire aujourd'hui à de telles inepties et je suis tout à fait d'accord avec Camus.
Les bienfaits de la paix : sécurité et prospérité
La paix, source de sécurité et de bonheur
Contrairement à la guerre, la paix procure à l'homme un sentiment de sécurité et de bien-être. Elle lui offre la possibilité de mener une vie heureuse et de vaquer tranquillement à ses occupations quotidiennes. En temps de paix, la vie se caractérise par l'ordre, l'équilibre et l'existence de repères fixes et sûrs pour chaque individu. Dans Pilote de guerre, Saint-Exupéry souligne la quiétude qui caractérise la vie des habitants en temps de paix et le bonheur qui en résulte. Il écrit :
« Dans la paix, tout est bien enfermé en soi-même. Au village, le soir, où rentrent les villageois. Aux heures de paix, on sait où trouver chaque objet, on sait où joindre chaque ami. On sait aussi où l’on ira dormir le soir. »
La paix, moteur de création et de développement
La paix donne aussi aux hommes l'opportunité de créer et de développer toute sorte d'activités utiles, rentables, bénéfiques et bienfaisantes pour eux et pour toute la communauté humaine. Elle favorise le développement de la science et de la recherche scientifique. Elle apporte la prospérité et la richesse. À titre d'exemple, c'est pendant la Pax Romana d'Auguste que la Rome antique a connu son plus grand essor économique.
Les ravages de la guerre : chaos et déshumanisation
Perte de repères et insécurité
En temps de guerre, par contre, l'homme perd ses repères ; la peur et l'insécurité s'installent. Ainsi, l'ordre s'effondre, la tension se développe et fait oublier aux habitants d'un même pays leurs valeurs les plus sûres, telles que la générosité, l'altruisme et la solidarité. « Le canevas se délabre », écrit Saint-Exupéry, qui ajoute plus loin : « Les plus généreux se font agressifs. »
Atrocités et drames humains
De plus, la guerre fait commettre aux belligérants les pires atrocités :
- Massacres de populations civiles
- Ravages
- Pillages
Quand on se rappelle le texte de Boris Vian, Le Déserteur, le poète énumère les différents drames familiaux que la guerre engendre. Il écrit :
« Depuis que je suis né, j'ai vu mourir mon père, j'ai vu partir mes frères et pleurer mes enfants. »
Régression économique et sociale
En temps de guerre, les activités humaines, principalement l'économie et le commerce, régressent ou sont suspendues. Des pénuries, mais aussi la famine et les épidémies, apparaissent. Les activités illicites se développent, telles que la contrebande et le marché noir.
L'inutilité de la guerre : une leçon jamais apprise
Il existe une autre raison de plaider en faveur de la paix et de condamner la guerre : celle-ci est inutile et ne peut en aucune façon résoudre les conflits entre les pays. En effet, la Première Guerre mondiale n'a pas empêché le déclenchement de la Seconde. Les deux guerres du Golfe en Irak n'ont pas résolu le problème irakien ; bien au contraire, elles n'ont fait que l'aggraver et le rendre plus insoluble. L'intervention américaine a plongé ce pays dans le chaos et une misère sordide.
Conclusion : l'éternel recommencement ?
L'histoire nous a appris que la guerre est incompatible avec l'intérêt général et le bonheur des peuples. Les deux grandes guerres qu'a connues le siècle précédent ne sont-elles pas suffisantes pour nous mettre en garde contre les dangers et les conséquences désastreuses de toute option militaire ? Hélas, il semble que nous ayons encore besoin de quelques leçons !