Philosophie des Lumières, Contrat Social et Économie Politique
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L'Homme des Lumières et la Raison
L'homme des Lumières devient non seulement la réalité fondamentale de l'univers, mais aussi de la société, conçue comme un agrégat d'individus distincts unis par un contrat. Ceci est la base de la nouvelle théorie politique et de l'autonomie de l'État. La Raison, suffisante en soi, doit inspirer confiance et la décision de l'utiliser de façon indépendante, sans aucune limite autre que celles données par la nature.
Critique de la Raison Éclairée
La raison éclairée est auto-critique de la façon suivante :
- Contre les préjugés aveugles et paralysants.
- Contre les traditions simplement soutenues par le passé.
- Contre la superstition et l'idolâtrie.
- Contre toute autorité non reconnue ou reconnaissable comme telle par la raison elle-même.
Caractère Laïque de la Raison et Idée de Progrès
La libération de l'humanité ne dépendra plus d'un Dieu de prévoyance et Rédempteur, mais sera le résultat du travail et des efforts de l'humanité dans l'histoire.
L'Idée de Progrès
L'idée de progrès, caractéristique des Lumières, est la croyance selon laquelle les conditions de vie humaine s'amélioreront avec le temps. Chaque génération est meilleure que la précédente et contribue, par son travail, à une vie encore meilleure pour les générations futures. À long terme, l'humanité entière participera à ce développement. On estime que le progrès se poursuivra indéfiniment jusqu'à ce que le bonheur soit largement répandu.
Le Contrat Social selon Thomas Hobbes
La Nature Humaine et l'État de Nature
La vision de Thomas Hobbes est celle d'une nature humaine négative, pessimiste et instinctive (caractérisée par la compétition, la méfiance et le désir de gloire). L'état de nature est donc caractérisé par l'insécurité et la violence, le droit naturel étant insuffisant pour créer l'ordre et la sécurité.
Le Contrat et la Soumission à l'État
Par conséquent, il est nécessaire de signer un contrat en vertu duquel la société émerge, donnant à son tour naissance à l'État. Chaque individu cède son pouvoir individuel à l'État. On choisit un pouvoir central qui réunit toutes les volontés et les représente toutes. En reconnaissant ce pouvoir absolu, il peut agir par la force et la puissance afin d'assurer « la paix et la sécurité commune ». C'est une alliance de chaque homme avec chaque homme, mais le souverain est libre de ce contrat et se situe au-dessus. Il n'y a pas de citoyens, mais des sujets (pouvoir relatif dans un État absolu).
Le Contrat Social Libéral selon John Locke
L'État de Nature et les Droits Naturels
Selon Locke, l'homme est social par nature. Les êtres humains, dans leur état naturel, sont libres et égaux. Bien que dans cet état de nature, on puisse violer les droits et libertés d'autrui, il existe une loi naturelle qui limite la conscience et le comportement. Les hommes ont un droit naturel à la propriété privée, fondé sur le travail.
La Société Politique et le Consentement
Locke admet que la « société politique » n'est pas naturelle ; elle est plutôt utile et appropriée pour protéger la jouissance paisible des droits naturels. Il considère que l'origine de la société réside dans un accord, le consentement de tous les individus. Grâce à cet accord, les individus cèdent une partie de leur liberté pour en jouir de manière plus sûre, et ils consentent à la volonté de la majorité des citoyens.
Le Contrat Social selon Jean-Jacques Rousseau
L'État de Nature et la Bonté Originelle
Au début, les êtres primitifs vivaient dans un état de nature, libres et égaux, régis par leurs sentiments et en parfaite harmonie les uns avec les autres et leur habitat. Ils étaient mus par l'amour de soi et la compassion. L'homme est bon par nature.
L'Émergence de la Société et la Corruption
Avec l'émergence de la société (réflexive et rationnelle), la propriété privée, les arts, les institutions juridiques et autres ont fait disparaître la bonté naturelle des humains, qui sont devenus mauvais : la société corrompt les hommes. Dans le souci de notre conservation, il faut être le moins nocif possible pour autrui, adapté à la paix. L'homme n'est ni bon ni mauvais par nature ; l'éthique est un phénomène social.
Le Contrat Social et la Volonté Générale
Les citoyens sont à la fois souverains et sujets. La politique est conçue pour protéger la vie et la liberté des individus. L'obligation du gouvernement légitime est la conséquence de la volonté de la majorité, qui tend toujours au bien commun.
Adam Smith et les Fondements de l'Économie Libérale
La Théorie des Sentiments Moraux
Adam Smith a publié en 1759 la Théorie des sentiments moraux, une œuvre profondément influencée par l'utilitarisme de Bentham et Mill. Il y décrit la formation des jugements moraux dans le cadre d'un « ordre naturel » social, dont les principes soutiendraient le libéralisme économique. Smith percevait le comportement humain comme une dualité entre la raison et l'impulsion de la passion. La nature humaine, à la fois individualiste et rationnelle, pousse l'homme à la confrontation et à la création d'institutions pour atteindre le bien commun.
La Richesse des Nations et la Main Invisible
Dans La Richesse des Nations, Smith affirme que la production et l'échange de biens augmentent, et par conséquent le niveau de vie de la population s'élève, si l'entrepreneur privé, industriel et commercial, peut agir librement avec une réglementation et un contrôle gouvernemental minimaux (non-intervention de l'État). Smith a établi le principe de la « main invisible » : en recherchant leurs propres intérêts, tous les individus sont motivés par cette « main invisible » qui permet d'atteindre l'objectif social optimal. La Richesse des Nations est également un guide pour la conception de la politique économique d'un gouvernement, déclenchant l'économie libérale de sorte que le gouvernement adopte un modèle macroéconomique de libre marché.
Croissance Économique et Développement : Distinctions Clés
Il est crucial de distinguer la croissance économique du développement, car ils impliquent des facteurs différents.
Le Développement Économique
Le développement économique englobe des aspects intangibles tels que la liberté de pensée, de religion, la liberté intellectuelle et culturelle, l'accès à l'information et l'opinion publique.
La Croissance Économique
La croissance économique, quant à elle, se réfère au progrès économique d'une nation, par exemple, aux changements technologiques visant à produire davantage. Il est facile de confondre développement et croissance. L'explication est la suivante : il doit être clair que le développement est un concept plus large qui intègre la croissance économique elle-même. Bien que les mêmes mécanismes soient souvent utilisés pour mesurer l'un et l'autre, le développement inclut des facteurs tels que la croissance du bien-être.