Philosophie Politique : De l'Autonomie aux Droits Humains
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Comment devenons-nous humains ?
Par la parole et le regard. Grâce à un coup d'œil, nous confirmons l'existence des autres êtres. Nous accédons à l'humanité à travers les autres. Nous ne pouvons pas vivre sans l'autre.
Signification de l'expression de Sartre : L'enfer, c'est les autres
L'expression de Jean-Paul Sartre, « L'enfer, c'est les autres », signifie que les autres personnes seraient la cause de la misère et de la solitude. Être seul serait le mieux, ce serait le paradis.
Le désaccord de Sabater avec Margaret Thatcher
La vision de Thatcher sur la société
Selon Thatcher, les sociétés sont des produits de notre liberté et de notre autonomie. Nous décidons de créer notre société.
La position de Sabater
Selon Sabater, c'est la société qui rend les individus autonomes et libres. S'il y a des individus autonomes, c'est grâce à la société. Je n'existerais pas si je n'avais pas été éduqué dans une société. J'ai été élevé pour être autonome.
Définitions clés
- Liberté de décision : La liberté de décider.
- Autonomie (Auto-nomos) : Se donner soi-même les règles destinées à régir son propre comportement.
Les limites de l'autonomie et la formule de Sabater
Nous nous plaignons des limites que la société impose à l'autonomie et à la liberté, sans pour autant les éliminer absolument. Sabater propose une formule pour éviter de se plaindre :
- La compréhension et la bonne communication.
- La compréhension des autres.
- Mieux comprendre les implications politiques et sociales de notre autonomie personnelle.
L'importance de la reconnaissance selon William James et Sabater
Le concept de William James
Reconnaître la confirmation que nous existons, c'est-à-dire que les autres vous acceptent comme une personne. Nous sommes faits pour les autres.
L'interprétation de Sabater
La phrase prononcée par William James signifie que chaque être humain confirme son existence grâce aux autres qui l'acceptent et le reconnaissent comme une personne. Selon Sabater, il n'y a pas de peine plus sévère que d'être jeté dans la marginalité sociale. Personne ne serait humain s'il n'était pas reconnu.
Utopie et Dystopie : Caractéristiques et Critiques
Définition de l'Utopie
L'Utopie est quelque chose de beau et désirable, mais absurde ou impossible. C'est la tentative de concevoir rationnellement une société où les injustices disparaîtraient, un monde parfait.
Caractéristiques de l'Utopie
- Domaine politique fermé et sans échappatoire.
- Autoritarisme rationnel (absence d'autres partis, suppression des libertés politiques).
- Réglementation de la vie quotidienne.
- Prévalence du bien commun (absence de propriété privée).
- Égalité économique.
- Abolition de la concurrence.
- Tolérance.
Aspects positifs de l'Utopie
- Renonciation à la cupidité.
- Renonciation au travail motivé par l'intérêt économique.
- Proposition d'une alternative complète aux sociétés existantes.
Aspects négatifs de l'Utopie
- L'autoritarisme.
- Absence de liberté.
- L'uniformisation par la pensée rationnelle.
- Disparition de la spontanéité et de l'innovation.
- Disparition de la propriété privée.
Définition de la Dystopie
Une dystopie est le contraire d'une utopie. C'est un modèle à ne pas suivre, non désiré par quiconque.
Sabater et la création de l'Homme Nouveau
Sabater pense que l'homme a toujours une expérience symbolique, et qu'il ne peut donc pas y avoir d'Homme Nouveau. Nous sommes toujours imprégnés de culture, et toute tentative de créer cet homme nouveau détruit l'être humain.
Deux approches de la philosophie politique
Première approche : L'accent sur le Contrat Social (Interventionniste)
Un contrat implique des partenaires signataires. La puissance provient du contrat social. Les caractéristiques sont :
- Décision de lois communes (pour le bénéfice de la communauté).
- Priorité au bien commun sur les intérêts individuels.
- L'État intervient pour organiser et assurer les besoins du public (approche souvent associée à la gauche).
- Cette approche est interventionniste.
Deuxième approche : L'accent sur la Main Invisible (Libérale)
Cette approche se caractérise par une méfiance envers la capacité de planification des affaires publiques par le pouvoir politique (l'État).
- Intervention minimale de l'État dans la société (l'État minimal).
- Liberté individuelle maximale (chacun fait ce qu'il veut pour son propre bénéfice).
- Le grand intérêt public (le bien public) dérive du bien privé. Exemple : Le boulanger veut égoïstement devenir riche en vendant du pain (intérêt privé), mais cela crée un bien public en nourrissant la population.
- La main invisible est considérée comme meilleure que la planification.
- Dans cette approche, l'individu est la règle.
Rationnel et Raisonnable
Le Rationnel
Quelque chose est rationnel lorsque l'on suit le modèle de la logique. Si nos arguments sont contraires à la logique, ils sont déraisonnables.
Le Raisonnable
Être raisonnable, c'est quand nous sommes en mesure d'accepter les raisons des autres, c'est-à-dire les arguments des autres, si elles sont plus raisonnables que les nôtres.
La Colère Ovine (Le conformisme social)
Les individus sont en colère parce qu'ils sont sociables. Si l'on ne suit pas le troupeau, on devient un « mouton noir » et l'on risque d'être marginalisé. Leur besoin de sociabilité les amène à rejeter l'autre (le marginal) pour maintenir leur propre identité au sein du groupe.
La Communauté de Sens
C'est une société où il existe des coutumes et des lois qui imprègnent tous les individus, leur donnent un sens à leur vie et dictent la manière de vivre.
La Philosophie Politique : Suppression ou Persistance du Conflit ?
Approche 1 : La suppression de la politique
Selon cette approche, la politique est toujours basée sur le conflit (une « guerre pacifique »). Le succès de la philosophie politique serait la suppression de ce conflit, et donc la suppression de la politique elle-même.
Approche 2 : La persistance de la politique
Selon cette deuxième approche, la politique est un moyen d'arriver à convaincre.
Relation entre Démocratie et Philosophie
Les deux nécessitent la liberté de pensée, car elles impliquent l'expression de vues différentes et de nombreuses divergences.
Origine et signification des Droits Humains
Le concept des droits humains est lié à la dignité humaine et s'est incorporé dans la démocratie au cours des deux derniers siècles. Les droits humains fondamentaux qui se rapportent à la dignité humaine sont :
- L'inviolabilité de chaque personne : Les individus ne peuvent pas être sacrifiés ou utilisés par d'autres pour atteindre leurs fins.
- La reconnaissance de l'autonomie : Chaque individu a le droit de choisir sa vie, ayant les mêmes droits que les autres en vertu de cette même autonomie.
- Le traitement équitable : Traiter chacun selon sa conduite (avantages ou inconvénients), et non selon son sexe, sa religion, sa race, etc.
La société des droits humains devrait être la société dans laquelle personne n'est abandonné.