Philosophie Politique : Du Contrat Social à Aristote

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Les théories modernes ou contractuelles

Toutes ces théories ont en commun que l'origine de la société et le fondement du pouvoir politique reposent sur un contrat social, ou un accord de cohabitation, bien qu'avec certaines nuances.

La théorie absolutiste de Thomas Hobbes

Pour Hobbes, l'homme est un « loup pour l'homme », mauvais par nature. L'égoïsme de chacun et la poursuite de ses intérêts personnels peuvent mener à un conflit social, une guerre de tous contre tous où le plus fort l'emporte. Par conséquent, l'homme abandonne une partie de sa liberté à une instance supérieure capable d'assurer l'ordre et l'harmonie sociale. Ce pouvoir doit être fort et absolu pour éviter les fissures et les conflits.

La théorie libérale de John Locke

Selon Locke, dans l'état de nature, l'être humain dispose de droits fondamentaux :

  • La liberté
  • La vie
  • La propriété

Cependant, certains individus enfreignent cet état en ne respectant pas l'équité et la justice. Ainsi, les individus cèdent une partie de leurs droits au souverain afin de garantir la protection des droits individuels. Cette cession n'est ni perpétuelle ni irrévocable. Le droit de rébellion est reconnu si le souverain manque à ses devoirs.

Le modèle de la démocratie libérale découle de la pensée de Locke. Il s'agit d'un système où les individus choisissent régulièrement leurs dirigeants. Ces derniers sont tenus d'assurer l'ordre social, le respect des droits individuels et d'exercer un pouvoir limité et divisé en trois branches : législative, exécutive et fédérative (qui inclut le droit de déclarer la guerre).

La théorie de la souveraineté de Jean-Jacques Rousseau

Rousseau postule que l'homme est bon par nature. La souveraineté est transférée à la population ; c'est le peuple qui autorise l'action du gouvernement. L'origine du pouvoir n'est plus divine, mais réside dans le peuple.

L'état de nature se caractérise par la liberté, l'égalité et la bonté. C'est la société qui corrompt l'homme. La notion de propriété privée conduit à l'égoïsme et au mal, plongeant l'homme dans une concurrence brutale.

Le pacte social vise à éliminer l'égoïsme individuel en soumettant chaque citoyen à la volonté générale. Le modèle politique qui en découle est la démocratie directe.

La théorie politique d'Aristote

L'être humain, un animal politique par nature

Contrairement à une simple alliance, la société est pour Aristote une conséquence naturelle du fait que les êtres humains sont essentiellement sociaux. Il définit l'homme comme un « animal politique ». L'État est une organisation politique qui résulte de l'association naturelle des individus, des familles et des villages. Son but est de répondre aux besoins essentiels et de permettre aux citoyens de bien vivre.

Aristote souligne la primauté de la polis (la cité-État) sur les autres formes de relations sociales. Pour lui, le citoyen est celui qui participe à l'administration de la justice et au gouvernement de la cité. Cette participation vise à atteindre le bien commun.

Les régimes politiques selon Aristote

Le meilleur système politique est celui qui contribue le plus au bien commun. Les régimes qui ne visent que l'intérêt des gouvernants sont considérés comme despotiques et corrompus, des déviations des régimes justes.

Régimes justes (visant le bien commun)

  • La monarchie : le gouvernement d'un seul dans l'intérêt de tous.
  • L'aristocratie : le gouvernement d'une élite (les meilleurs) dans l'intérêt de tous.
  • La république (politeia) : le gouvernement de la majorité dans l'intérêt de tous.

Régimes corrompus (visant l'intérêt des gouvernants)

  • La tyrannie : déviation de la monarchie, où le monarque gouverne pour son propre intérêt.
  • L'oligarchie : déviation de l'aristocratie, où les riches gouvernent pour leurs propres intérêts.
  • La démocratie (démagogie) : déviation de la république, où les pauvres gouvernent pour leurs propres intérêts.

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