Platon: Théorie de la Connaissance, Vertu et Bonheur

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Platon: Les Deux Types de Connaissance

Selon Platon, l'être et la connaissance des choses sont corrélés : le degré de connaissance correspond aux degrés de l'être. Ainsi, une connaissance parfaite correspond à un idéal de vérité, tandis qu'une connaissance imparfaite est moins rigoureuse et moins fiable. La valeur de la connaissance est fondée sur la permanence de l'être des choses. Nous observons la manière dont les choses changent, mais ce qui change n'est pas la vraie nature des choses. Ce qui est véritable et digne de foi n'est pas perceptible par les sens ; cela ne change pas, ne meurt pas et ne disparaît pas.

Platon distingue trois types de connaissances :

La Connaissance Sensible

Celle-ci a trait au monde matériel et est celle que les êtres humains appréhendent par les sens. C'est ce que Platon nommait les ombres ou les figures qui se forment dans l'eau et sur les surfaces des corps.

La Connaissance Rationnelle-Discursive

Elle est une médiation entre le sensible et l'intuitif. À ce stade, la connaissance transcende l'immédiateté du sensible, mais sans renoncer totalement aux images des objets terrestres et sensibles. Le sujet acquiert une certaine clarté et des preuves sur les objets. Platon pensait aux mathématiques, en particulier à la géométrie, qui fut le modèle platonicien de la science.

La Connaissance Rationnelle Intuitive

C'est le domaine des idées pures, qui contient en soi un dépassement dialectique des périodes antérieures. C'est le monde des idées pures, où les concepts sont soumis à l'idéalité. Il n'y a pas de place pour le moindre soupçon d'importance sensible, seulement pour les idées pures, qui sont leur propre commencement, leur propre produit et leur propre fin. C'est le moment de la dialectique, l'excellence scientifique par excellence. Apparaît ici le prédicat d'une réalité qui est le prédicat ontologique de vérité et de connaissance, une proposition ou une déclaration qui est la vérité logique. Dans le premier cas, il est utilisé pour distinguer une réalité vraie par opposition à une réalité apparente, irréelle, voire inexistante, ce qui arrive lorsque nous confondons une réalité avec une autre.

Ces deux formes de vérité ne sont pas toujours clairement distinguées dans l'usage courant d'un mot. Toutefois, la possibilité de la connaissance de la vérité ainsi comprise est contestée par les sceptiques, qui pensent que la connaissance humaine de la réalité n'est pas possible. Les chrétiens et les scolastiques ont trouvé la solution en plaçant la vérité dans la connaissance divine elle-même, car la connaissance de Dieu est un acte créateur, et la connaissance de Dieu et la réalité coïncident donc. Prise dans un sens rationaliste et idéaliste, la vérité logique doit nécessairement correspondre à la vérité ontologique. La vérité logique, en tant que connaissance de la vérité objective, trouve son plus grand représentant dans la vérité scientifique.

Platon: Vertu et Bonheur

Le vrai bien de l'homme, le bonheur, doit être atteint à travers la pratique de la vertu. Platon accepte l'identification socratique de la vertu, du bonheur et de la connaissance. L'absence de vertu n'est pas une perversion de la nature humaine. L'homme cherche le bien et le bonheur pour lui-même, mais s'il ne sait pas ce qui est vraiment bon, il peut agir de façon inappropriée. Le manque de vertu est donc identique à l'ignorance. Seuls ceux qui connaissent l'idée de Bien peuvent agir de façon appropriée, tant en public qu'en privé. Selon Platon, les hommes font de mauvaises actions en estimant qu'elles sont correctes, car il affirme que personne ne fait le mal volontairement. En ce sens, la vertu cardinale de la prudence serait la capacité de reconnaître ce qui est vraiment bon et heureux pour l'homme, ainsi que les moyens disponibles pour y parvenir.

Platon identifie quatre vertus principales :

  • La sagesse (pour l'âme rationnelle)
  • Le courage (pour l'âme irascible)
  • La tempérance (pour l'âme concupiscible)
  • La justice (harmonie des trois parties de l'âme)

Il établit une correspondance entre chacune de ces vertus, les différentes parties de l'âme et les classes sociales de la cité idéale. Platon conçoit la vertu comme une harmonie des trois parties de l'âme, et le bonheur comme le résultat de cette harmonie. Quand l'âme agit comme il convient, le bonheur est atteint, et l'homme est vertueux, harmonieux, juste et heureux. L'âme rationnelle doit être prudente et guider l'âme irascible et courageuse. Ces deux parties doivent maîtriser l'âme concupiscible. Le fait que Platon ait une conception absolue du Bien confère à l'âme rationnelle une fonction fondamentale dans la vie pratique de l'homme. Une fois que l'homme possède toutes ces qualités et les connaissances nécessaires sur la vertu, il atteint le bonheur complet.

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