Politique Budgétaire et Stabilisation Économique

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Le multiplicateur keynésien

L'idée de compenser les changements de la demande privée avec des changements dans les dépenses publiques repose sur le multiplicateur keynésien. Selon ce principe, une augmentation des dépenses publiques permet d'accroître la production intérieure, mais également les revenus disponibles des agents économiques. En retour, ces revenus sont utilisés pour financer la demande des consommateurs et l'investissement, ce qui se traduit par une augmentation de la production, générant à nouveau des revenus, et ainsi de suite.

Théorème de Haavelmo

Une augmentation des dépenses publiques conduit à une croissance plus élevée de la demande globale qu'une réduction d'impôt de même montant. La raison de cette différence est que, tandis que les dépenses publiques font totalement partie de la demande globale, la réduction d'impôt n'est pas intégralement injectée dans la demande, car une partie des revenus disponibles des agents ne sera pas consommée. Le montant de cette fuite sera d'autant plus important que la propension à consommer est faible et que la propension à épargner des ménages est élevée. L'augmentation de la production est exactement égale à la dépense publique. C'est le théorème de Haavelmo.

Effet d'entraînement et budget équilibré

Une augmentation des dépenses publiques a un effet d'entraînement sur l'activité économique, mais si elle est entièrement financée par des hausses d'impôts, c'est-à-dire dans le cadre d'un budget équilibré. Selon le point de vue keynésien, le déficit causé par l'augmentation des dépenses publiques sera temporaire tant que la reprise économique conduira à de nouvelles recettes fiscales qui permettront d'absorber les dépenses excessives.

Les stabilisateurs automatiques

Nous appelons stabilisateurs budgétaires les éléments qui ont un effet cyclique automatique sur l'activité économique, indépendamment de la politique budgétaire discrétionnaire. Les impôts et les transferts sont les principaux éléments budgétaires ayant un pouvoir stabilisateur. En période de récession, lors du déclin de l'activité, les revenus sont réduits et, dans le même temps, les dépenses de transferts augmentent (par exemple, allocations de chômage, subventions, etc.). Ces transferts permettent de limiter la baisse du revenu disponible des ménages et des entreprises et d'amortir ainsi le recul de la demande de biens de consommation et de formation brute de capital. Dans la phase d'expansion, le budget a tendance à l'excédent. Le revenu disponible augmente moins vite que le revenu national, ce qui permet de contenir les pressions de la demande et le risque d'inflation. Mais le jeu des stabilisateurs automatiques pour amortir le cycle ne suffit pas. L'intensité ou la rapidité de la réponse des stabilisateurs ne sont pas toujours suffisantes pour assurer une croissance économique stable.

Déficits: cyclique et structurel

Il faut garder à l'esprit que la politique de stabilisation vise l'équilibre interne (croissance non inflationniste de la production et de l'emploi), et non l'équilibre budgétaire en soi. Le budget est un outil pour atteindre cet objectif, ce qui signifie qu'il peut parfois être déficitaire, parfois excédentaire. L'équilibre budgétaire n'est pas toujours l'objectif principal.

Le déficit cyclique est un déficit estimé en comparant le sentier de croissance de l'activité économique réelle avec celui qui correspondrait à l'évolution de la production en situation d'équilibre interne.

Le déficit discrétionnaire ou structurel est dû aux revenus et dépenses discrétionnaires qui correspondraient à une situation d'équilibre interne.

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