Politiques environnementales européennes et développement durable

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Acte unique européen

Signé en 1986 et entré en vigueur le 1er juillet 1987, cet acte a intégré l'environnement aux traités fondateurs, en rassemblant les principes et objectifs des conditions de l'action communautaire dans ce domaine, ainsi que la compétence pour conclure des accords internationaux à ce sujet. Les innovations majeures apportées par l'Acte unique européen ont été la référence à la prise de décision dans ce domaine. Auparavant, le développement intégral de l'action communautaire exigeait l'unanimité. L'Acte a introduit le vote à la majorité qualifiée au Conseil de l'Europe et a permis au Parlement européen d'intervenir. Ainsi, l'introduction de la règle majoritaire pour l'adoption de ces accords a permis un plus grand potentiel pour des mesures plus strictes de protection de l'environnement, conférant également une plus grande participation au Parlement européen dans la prise de décision.

Objectifs de la politique environnementale

La politique environnementale, telle qu'établie par l'Acte, se caractérise par les points suivants :

  1. La conservation, la protection et l'amélioration de la qualité de l'environnement.
  2. La protection de la santé humaine.
  3. L'utilisation prudente et rationnelle des ressources naturelles.
  4. Les mesures visant à promouvoir, au niveau international, la gestion de l'environnement régional ou mondial.
  5. L'intégration des principes sous-jacents de la politique environnementale, tels que le pollueur-payeur, le contrôle à la source et l'intégration des considérations environnementales dans toutes les politiques.

Croissance durable

Le système économique actuel est unidimensionnel et ne fonctionne que s'il est en croissance continue. C'est contre-productif car cela épuise rapidement les ressources matérielles. L'humanité doit être en mesure de progresser sans croissance. Cela peut être fait en rendant le processus plus durable. Il faut empêcher le développement et la technologie de provoquer une consommation excessive des ressources. L'objectif est de protéger les projets viables et de concilier les impacts économiques, sociaux et environnementaux des activités humaines.

Justification de la croissance durable

Les ressources naturelles sont limitées. L'augmentation de l'activité économique pose de graves problèmes environnementaux qui peuvent être irréversibles.

Conditions de base pour la durabilité

  • Les ressources renouvelables ne doivent pas être utilisées à un rythme plus rapide que leur régénération (ex: pêche).
  • Les contaminants doivent être traités à un rythme plus rapide que celui auquel ils peuvent être recyclés, neutralisés ou absorbés par l'environnement.

Réduire les emballages excessifs contribuera à diminuer les tonnes de déchets générés, ce qui réduira la détérioration de l'environnement.

Impact sur la couche d'ozone

L'activité humaine a un impact négatif sur la couche d'ozone par l'utilisation accrue des CFC. On croyait que la couche d'ozone était réduite de manière uniforme sur la planète, mais les enquêtes ultérieures ont révélé l'existence d'un grand trou au-dessus de l'Antarctique. L'amincissement de la couche d'ozone expose la vie sur Terre aux rayonnements ultraviolets excessifs, ce qui peut causer des cancers de la peau et des cataractes, réduire la réponse du système immunitaire, interférer dans le processus de la photosynthèse chez les plantes et affecter la croissance du phytoplancton océanique. Les ressources non renouvelables devraient être exploitées à un rythme qui permette de les remplacer par des alternatives renouvelables utilisées de manière durable.

Caractéristiques des produits durables

En conséquence, les produits devraient être :

  1. Cycliques : les matériaux sont biologiques et biodégradables, s'intégrant dans un nouveau cycle de production.
  2. Efficaces : le processus de fabrication nécessite moins d'énergie, de matériaux et d'eau.
  3. Solaires : l'énergie nécessaire à leur fabrication et à leur exploitation est renouvelable.
  4. Sociaux : ils sont respectueux des droits fondamentaux de l'homme et de la nature.
  5. Sûrs : leurs émissions sont contrôlées.


Traité de Lisbonne

Signé le 13 décembre 2007, il est entré en vigueur le 1er décembre 2009. Il ne fusionne pas les autres traités existants, mais les modifie.

Principaux développements du Traité

  1. Il abolit l'ancienne structure de l'Union européenne sur trois piliers (les Communautés européennes, la politique étrangère et de sécurité commune) et attribue la personnalité juridique à l'Union européenne (anciennement Communauté européenne).
  2. La répartition des compétences entre les États membres et l'Union européenne.
  3. L'adaptation des politiques et des actions, en particulier dans le domaine de l'énergie.
  4. La procédure législative de codécision est généralisée.
  5. Il renforce le principe de subsidiarité.
  6. La reconnaissance de l'« initiative citoyenne européenne » (un million de personnes peuvent solliciter des propositions de loi).
  7. L'incorporation d'une clause de retrait volontaire de l'Union européenne.
  8. Les réformes des institutions européennes.
  9. L'octroi d'un statut juridique à la Charte des droits fondamentaux, qui a la même force juridique que les traités.

Impact sur l'environnement

Sur l'environnement : Il introduit les principes du développement durable, intégrant les exigences de protection de l'environnement dans les politiques et actions de l'Union, ainsi que le bien-être animal. Il conserve les autres objectifs de la politique environnementale de l'Union déjà établis dans les textes antérieurs.

Principe pollueur-payeur

Le principe pollueur-payeur est l'une des règles applicables en matière de droit de l'environnement international général. Il est mis en place depuis le premier programme d'action environnementale de la Communauté. L'Acte unique européen a intégré ce principe au traité de la CE, et depuis lors, il est l'un des principes directeurs de l'action communautaire pour la protection de l'environnement. Les coûts de la pollution doivent être imputés au « pollueur », c'est-à-dire à la personne ou à l'entité, privée ou publique, qui porte atteinte directement ou indirectement à l'environnement ou crée les conditions d'une telle atteinte. Le pollueur doit supporter le coût des mesures nécessaires pour éliminer la pollution ou la réduire à un niveau qui est acceptable, évitant ainsi que la politique de protection de l'environnement ne soit financée par des fonds publics et ne retombe sur tous les contribuables.

Application et techniques

L'application du principe « pollueur-payeur » exige aussi l'établissement d'un régime de responsabilité pour les dommages causés à l'environnement. Différentes techniques d'application incluent :

  • L'utilisation d'instruments économiques et fiscaux.
  • La limitation de la quantité de pollution autorisée.

Son application dans la pratique communautaire a toujours été souple, car les aides et subventions destinées à protéger l'environnement sont très largement soutenues, et de nombreuses réglementations européennes prévoient expressément le financement public (national ou communautaire) des coûts environnementaux.

Prévention environnementale et précaution

Action préventive

L'action préventive signifie que la Communauté adopte des mesures pour protéger l'environnement avant même qu'un dommage ne survienne, dès lors qu'un constat scientifique révèle un danger réel de dégradation de l'environnement.

Principe de précaution

Le principe de précaution, également appelé principe de prudence, concerne la gestion des risques en matière de protection de l'environnement. Il fournit une base d'action lorsque la science est incapable de donner une réponse claire. Ainsi, des mesures de protection peuvent être prises même si le problème environnemental n'est pas encore pleinement démontré scientifiquement, à condition qu'il y ait une suspicion sérieuse de risque. Dans ces cas, le principe de précaution fournit un cadre structuré et motivé pour l'action, car « la détermination du niveau de risque acceptable pour la société est une responsabilité éminemment politique ».

Ainsi, le principe de précaution et l'action préventive reconnaissent aux États membres un pouvoir discrétionnaire d'appréciation dans l'intérêt de la politique environnementale.

Application en droit espagnol

En vertu du droit espagnol : La loi sur la protection du patrimoine naturel et de la biodiversité inclut des mesures de précaution qui peuvent affecter les espaces naturels et/ou la faune. La Loi sur les forêts intègre le principe de précaution, selon lequel « l'absence de certitude scientifique absolue ne doit pas servir de prétexte pour différer les mesures visant à éviter ou à minimiser une menace de réduction sensible ou de perte de la biodiversité ».

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