Le processus législatif et l'application de la loi
Classé dans Droit et jurisprudence
Écrit le en français avec une taille de 14,68 KB
Le projet de loi dans les comités paritaires
Les commissions paritaires sont créées par des accords qui ne se produisent pas entre les chambres. Quand il y a accord sur la commission paritaire, le projet de loi est de nouveau examiné par les deux chambres, qui exigent une majorité des membres présents pour approbation. Il y a plusieurs situations qui provoquent ces comités, à savoir :
- Quand un projet de loi est adopté à la chambre d'origine et rejeté lors de l'examen de la chambre de révision.
- Quand un projet modifié par la chambre de révision est rejeté par la chambre d'origine, et que celle-ci insiste sur son projet précédent.
Procédures en cas de désaccord entre les chambres
Cas 1 : Projet adopté par la chambre d'origine et rejeté par la chambre de révision
S'il y a accord de la commission mixte, le projet est renvoyé pour examen par les deux chambres, nécessitant une majorité des membres présents pour approbation. S'il n'y a pas d'accord de la commission mixte, ou si sa proposition est rejetée par la chambre d'origine, celle-ci peut exiger, à la demande du Président de la République, la reprise de son projet précédent. Cet accord exige une majorité des deux tiers des membres présents. Si la première chambre accepte l'insistance, le projet de loi passe une seconde fois à l'examen de la chambre de révision, qui ne peut le rejeter que par un vote des deux tiers des membres présents. En cas d'incapacité d'atteindre le quorum, le projet est réputé adopté et continue son traitement.
Cas 2 : Projet modifié par la chambre de révision et rejeté par la chambre d'origine
Si la commission mixte parvient à un accord, le projet est de nouveau examiné dans les deux chambres, et une majorité des membres présents dans chacune suffit pour approbation. Dans ce cas, le projet est transmis au Président de la République. Si aucun accord n'est trouvé au sein du comité, ou si l'autre chambre rejette sa proposition, le Président peut demander à la chambre d'origine de réexaminer le projet approuvé par la chambre de révision. Si la première chambre modifie sa décision et approuve le projet, celui-ci continue son traitement. Si la première chambre le rejette à nouveau, elle a besoin cette fois des deux tiers des membres présents pour rejeter les ajouts ou modifications apportés par la chambre de révision. S'il n'y a pas de loi dans les parties rejetées, mais que ce rejet n'atteint pas les deux tiers, le projet revient à l'examen de la chambre de révision, qui doit l'approuver à la majorité des deux tiers des membres présents.
Décrets ayant force de loi
- Ce sont des règles que la loi dicte au Parlement, déléguées par le Président de la République.
- Elles sont organisées sur des questions du domaine juridique (art. 60 CP).
- L'autorisation ne peut excéder un an.
- Elles excluent les sujets du LOC et les lois qualifiées.
- Les décrets ayant force de loi ne peuvent être abrogés par une loi ordinaire.
Décrets-lois
Donnés par le pouvoir exécutif sans autorisation législative.
Texte et publication de la loi
Un projet de loi approuvé par le Président de la République doit faire l'objet d'un décret, appelé décret de promulgation, dans les 10 jours. Ce décret déclare l'existence de la loi, qui cesse ainsi d'être un simple projet pour devenir une commande exécutée.
Dans les cinq jours ouvrables suivant la promulgation complète du décret, le texte de la loi doit être publié au Journal Officiel. À partir de ce moment, elle est obligatoire et présumée connue de tous (Article 8 du Code Civil).
Contenu de la loi
La loi peut contenir un mandat, c'est-à-dire être obligatoire, prohibitive ou permissive. Elle peut également porter sur des actes normatifs, comme le rappel de sujets ayant fait l'objet de lois antérieures, des modifications qui varient le sens d'une loi antérieure, ou simplement déclarer le sens d'autres lois.
Effets de la loi dans le temps
La loi s'applique à compter du jour où elle commence à produire ses effets, jusqu'à la situation où elle cesse d'avoir cours.
La loi est en vigueur depuis sa promulgation et sa publication (Art. 6).
La promulgation est effectuée par la publication et l'adoption du décret par le Président de la République, ainsi que son enregistrement auprès du contrôleur. La publication se fait par l'insertion de la loi au Journal Officiel.
La primauté de la loi est maintenue jusqu'à son abrogation. L'abrogation est la suppression de la force contraignante d'une loi, et peut être expresse ou implicite, en tout ou en partie.
La rétroactivité de la loi
Normalement, la loi est en vigueur depuis son adoption et ne concerne que les situations ou événements qui se produiront ou seront réalisés après sa publication. Exceptionnellement, elle peut affecter des situations antérieures, ce qui soulève la question de la rétroactivité.
L'Article 9 stipule : « La loi peut prévoir l'avenir et ne sera jamais avoir d'effet rétroactif ». Cette exigence s'applique à toutes les législations.
Cependant, cette règle étant dans le Code Civil et non dans la Constitution, elle n'oblige pas le législateur, qui peut faire des lois rétroactives, mais avec des restrictions.
Matière pénale
Conformément à l'art. 19 n° 3 du Code Pénal, personne ne peut être jugé par un tribunal préalablement établi, et aucune infraction n'est passible de sanctions autres que celles prescrites par une loi promulguée antérieurement à sa commission, à moins que la nouvelle loi ne soit plus favorable à la personne concernée. Il convient de noter que, conformément à l'art. 18 du Code Pénal, les dispositions plus favorables s'appliquent non seulement à l'accusé mais aussi au délinquant.
Matière civile
Les limites sont données par le respect des droits constitutionnels, en particulier les droits de propriété (19 N° 24).
Effet rétroactif de la loi
La loi rétroactive (art. 1er) vise à trancher les litiges résultant de la mise en œuvre de lois adoptées à des moments différents. Elle s'appuie sur la théorie des droits acquis et des attentes simples.
Par droit acquis, on entend le droit qui, par un acte ou des actes de l'homme ou par application de la loi, a été incorporé au patrimoine, ou le pouvoir légalement exercé.
Une simple attente ne constitue pas un droit acquis ni le droit de ne pas exercer légalement.
L'article 7 sur la rétroactivité stipule : « Les attentes simples ne sont pas un droit ».
Questions soumises à la loi
a) L'état matrimonial
L'état matrimonial est permanent et dépend essentiellement des relations familiales. L'état matrimonial acquis en vertu du droit existant au moment de sa constitution reste valable même après que ce droit ait perdu sa force. Les lois relatives à l'acquisition de l'état matrimonial créent des conditions différentes de celles qui existaient auparavant et s'appliquent à partir du début de leur entrée en vigueur. Les droits et obligations liés à l'état civil sont subordonnés à la rétroactivité, sans préjudice de l'effet plein des mesures mises en œuvre en vertu de la règle précédente de la loi.
b) La capacité
La capacité juridique d'une personne concerne l'acquisition des droits civils (capacité de jouissance) ou l'exercice de ceux-ci (capacité d'exercice). La capacité de jouissance est généralement considérée comme une simple attente et est soumise à la nouvelle loi, tandis que la capacité d'exercice en cours n'est pas perdue même si la nouvelle loi exige de nouvelles conditions. La période ultérieure est régie par une loi postérieure.
c) Les droits réels
Le droit réel acquis en vertu d'une règle de droit demeure sous une loi postérieure, mais ses jouissances et les charges qui y sont liées sont régies par la nouvelle loi.
d) Le droit de propriété
Il est totalement soumis à la nouvelle loi, car il n'est pas un droit acquis.
e) Les droits sous condition
La date limite pour qu'une condition soit considérée comme remplie est celle de l'ancienne loi, sauf si la nouvelle loi la prolonge, auquel cas elle s'appliquera.
f) L'héritage
Les exigences externes ou formalités des testaments sont régies par la loi en vigueur au moment de leur octroi. Les dispositions testamentaires, l'incapacité ou l'indignité des héritiers, les legs, les améliorations, le mariage et la partie déshéritée sont régis par la nouvelle loi.
g) Les contrats
Les clauses de tout contrat sont régies par la législation en vigueur au moment de sa conclusion, c'est-à-dire que l'ancienne loi régit les exigences internes et externes ainsi que les effets futurs de ces actes.
h) La procédure judiciaire
Les règles de procédure régissent l'acte. Les délais qui ont commencé à courir et les procédures entamées doivent être régis par l'ancienne loi.
i) La prescription
L'article 25 de la loi donne la possibilité de choisir entre une loi ancienne ou nouvelle pour la prescription. Si la nouvelle loi est choisie, le temps ne compte qu'à partir de son entrée en vigueur. L'article 26 prévoit que si une loi postérieure rend imprescriptible quelque chose, cela ne peut être acquis par prescription, peu importe le temps de possession.
Effets de la loi sur le territoire
Extraterritorialité de la loi
Le territoire est délimité par les frontières de l'État, mais l'autorité de l'État s'étend à la mer territoriale et, dans un sens, à l'espace aérien au-dessus du territoire. L'État exerce également une souveraineté complète et exclusive sur l'espace aérien existant au-dessus de son territoire et des eaux sous sa juridiction (décret ayant force de loi n° 221).
Territorialité de la loi
L'article 14 stipule : « La loi est obligatoire pour tous les habitants de la République, y compris les étrangers ». La propriété au Chili est soumise au droit chilien, même si ses propriétaires sont étrangers et ne résident pas au Chili. La forme des actes émis dans le pays est régie par la loi chilienne.
L'Article 121 stipule : « Le mariage contracté en vertu des lois du pays pourrait être dissous ; il ne peut cependant être dissous au Chili que conformément à la législation chilienne ». L'Article 120 stipule : « Le mariage dissous dans un territoire étranger, conformément aux lois de ce pays, mais qui ne pourrait être dissous conformément à la loi chilienne, ne permet pas à l'un des époux de se remarier au Chili tant que l'autre conjoint est en vie ». Ces dispositions s'appliquent aux étrangers qui ne peuvent pas se remarier au Chili tant que leur conjoint est en vie.
L'extraterritorialité de la loi
a) Application du droit étranger au Chili
L'article 16 donne une valeur aux stipulations des contrats valablement conclus dans un pays étranger, régissant le « droit des contrats », c'est-à-dire les lois du pays et le moment de leur conclusion. Cependant, « Les effets des contrats conclus dans un pays étranger et devant être exécutés au Chili doivent être conformes aux lois du Chili ». L'article 955, alinéa 2, stipule que la succession est régie par la loi du domicile où elle s'ouvre (qui est le dernier domicile du défunt). Cela signifie que la succession d'une personne décédée à l'étranger est régie par la loi de ce pays, à l'exception des exceptions légales. Les biens situés au Chili et faisant partie de la succession seront soumis au droit chilien. L'article 998 prévoit que la succession d'un étranger décédé à l'intérieur ou à l'extérieur du territoire, sera soumise aux mêmes droits pour les Chiliens, par héritage, mariage ou aliments, que ceux qui s'appliqueraient en vertu de la loi chilienne à la succession ab intestat d'un Chilien.
b) Application de la loi chilienne à l'étranger
L'article 15 stipule : « Les lois patriotiques qui régissent les droits et obligations civils doivent rester sous le droit chilien, indépendamment de la résidence ou du domicile des Chiliens dans un pays étranger ». Ceci concerne le statut des personnes et leur capacité à accomplir certains actes qui doivent produire leurs effets au Chili, ainsi que les droits et obligations découlant des relations familiales, mais uniquement pour les conjoints et les parents au Chili. Cette règle s'applique uniquement aux Chiliens et aux étrangers, et seulement en ce qui concerne les questions déterminées.
Les exigences externes des actes sont régies par la loi du lieu ; les exigences internes en général sont régies par la loi du pays dans lequel ils ont été conclus, avec la seule limitation de l'état et de la capacité des personnes qui gèrent ces actes s'ils sont chiliens. Les droits et obligations découlant de la loi sont soumis au droit chilien, c'est-à-dire en cas d'opposition entre les lois primaires et la loi chilienne (Art. 16).
INTERPRÉTATION DU DROIT
L'interprétation de la loi consiste à établir sa véritable signification et sa portée, mais elle englobe toutes les activités nécessaires à son application. Le Code Civil chilien établit un système formel d'interprétation dans les articles 19 à 24.
Classes d'interprétation
Interprétation authentique
Elle émane du législateur ou du juge, et au Chili, également du contrôleur, de l'IBS, de l'adresse professionnelle, etc. L'interprétation par le législateur a une force obligatoire générale et se fait au moyen d'une loi d'interprétation de la loi.
Interprétation judiciaire
Elle est faite par le juge. Elle a une portée relative, car elle ne s'applique qu'aux cas pour lesquels elle a été rendue.
Éléments d'interprétation
- Grammaire : Implique l'analyse sémantique et syntaxique du précepte.
- Historique : Fait référence à l'historique de l'établissement de la loi.
- Logique : Consiste en l'accord qui doit exister entre les différentes parties de la loi, assurant une unité conceptuelle et un critère.
- Systématique : Il doit y avoir une cohérence non seulement au sein de la loi interprétée, mais aussi avec d'autres lois, surtout si elles traitent du même sujet.
- L'esprit général de la législation et l'équité naturelle : L'équité est la justice de l'affaire.