Psychologie Sociale : Concepts Clés et Dynamiques Humaines
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La psychologie sociale est aujourd'hui un domaine d'étude qui propose, comme d'autres matières, des concepts, des théories et des méthodes. C'est-à-dire un cadre scientifique pour analyser divers domaines, phénomènes et aspects relationnels de la vie sociale.
En psychologie sociale (PS), on passe de l'intrasubjectif à l'intersubjectif. C'est-à-dire l'étude des phénomènes psychiques qui se jouent entre les individus et le social, ce qui lie les individus et permet aux membres d'un groupe de se repérer et de se conformer les uns aux autres. C'est tout ce qu'on appelle contrat, règle, code. Le social est en fait un lieu de projection inconsciente des individus. Les acteurs sociaux, ne cessant d'être des personnes, projettent leurs scénarios.
La PS affirme que l'homme est par nature un être social. Elle développe une conception spécifique de l'homme dans la société. Elle considère la situation de l'homme à travers deux aspects qui structurent sa vie et ses activités : l'individu et le collectif. Finalement, la tâche et le but de la PS est de prendre en compte, dans l'étude des phénomènes sociaux, ceux qui résultent des relations à travers deux aspects complémentaires : la malléabilité de l'individu pris dans le tissu social et sous la pression des normes d'un côté, et le poids des déterminations ainsi que des contrôles sociaux (institutions), dont l'individu n'a pas toujours conscience.
Le statut de la PS s'est constitué à travers l'apport de concepts relevant d'autres domaines. Par exemple, le courant psychologique qui a mis l'accent sur le comportement comme élément explicatif de la vie sociale, et le courant sociologique qui considère l'influence exercée par la société sur les comportements individuels.
L'homme s'inspire des sciences anatomiques à partir du XVIIIe siècle. Il y a une vision anatomique, avec une description physique de l'homme selon les différentes parties. Certains iront même jusqu'à dire qu'il y a une correspondance physique : trait, caractère.
À partir du XIXe siècle, on cherchera à comprendre l'homme dans sa fonction psychique avec diverses expériences pour le stimuler. L'accent est mis sur les stimulations extérieures. Avant les XIXe et XVIIIe siècles, l'homme était perçu de manière cartésienne : l'homme est raisonné, la RAISON. L'homme ne fonctionne qu'avec sa raison. Expérience de réflexe (genou, réaction vive, réaction suite à un stimulus environnemental).
I. L'Émergence de la Psychologie Sociale
Les Grandes Idéologies du XIXe Siècle
- Le libéralisme : Durkheim, Comte
L'individu serait autonome et libéré des entraves et des institutions. On a une certaine émancipation de l'esprit par rapport notamment à la religion et aux institutions. Pour Comte, son but est de fonder une connaissance de l'homme sur sa manière d'être en société. - Le radicalisme : Karl Marx
L'homme et ses institutions. - Le rationalisme : essayer de tout le temps tout découper, les machines, diviser les tâches. Cela se rapproche de la raison.
- Le conservatisme : Tocqueville
Héritiers de la Révolution industrielle et française, ils défendent la tradition sociale et insistent sur certaines valeurs telles que : communauté, parenté, hiérarchie, religion.
On peut également citer Le Bon ou Freud (selon qui, dans la vie de chacun, intervient forcément un autre). En effet, selon lui, dans la vie de tous les jours, il y aura toujours du monde pour interagir, voire contrarier.
II. Définition et Caractéristiques de la PS
Allport : « La PS a pour objet l'étude des relations réelles ou imaginées de personne à personne dans un contexte social donné, en tant qu'elles affectent les personnes impliquées dans cette situation. »
Plusieurs éléments peuvent être dégagés de cette définition :
- Relation interpersonnelle.
- Fonction du contexte dans lequel un échange se produit.
- La PS est présentée comme une étude des relations basée sur la représentation sociale.
« La PS est un domaine de la psychologie qui étudie les relations et les processus de la vie sociale inscrits dans les formes organisées de la société (groupe, institution), d'une part, et pensés et vécus par les individus, d'autre part. L'approche du social comme ensemble de processus relationnels met en lumière la nature dynamique des conduites et phénomènes sociaux, qui se traduit par l'importance des influences sociales et la valeur des représentations en œuvre dans un contexte déterminé. »
« ...de techniques, de règles et de valeurs qui s'appliquent aux interactions humaines. »
Gergen & Gergen : « Une discipline où l'on étudie de façon systématique les interactions humaines et leur fondement psychologique. »
Les Principales Orientations Théoriques
Le but de la théorie béhavioriste est de dégager des lois propres qui peuvent servir à comprendre des phénomènes identiques. Stimulus, réponse, comportement sont étudiés.
Les théories cognitives : les théories de l'interaction symbolique, le traitement de l'information, l'imagerie mentale.
III. La Psychologie Sociale s'intéresse aux Relations
Tout individu est relié de quelconque manière à une personne. Il est donc inséré dans un tissu social complexe qui oriente ses actions et définit sa sociabilité. On peut distinguer deux types de relations sociales :
- Conventionnelles (de manière générale, plus ou moins prescrites par des normes sociales et hiérarchiques, ex: relations professionnelles).
- Non conventionnelles, qui font intervenir une dimension plus personnelle.
Le contexte dans lequel s'inscrivent les relations ne se réduit pas à un lieu physique, mais désigne plutôt l'idée de champ social, c'est-à-dire l'ensemble des systèmes symboliques qui jouent dans les relations.
L'Affiliation
C'est une forme de sociabilité de l'être humain qui s'exprime par un besoin fondamental de pouvoir compter sur les autres en s'appuyant sur eux. À l'intérieur d'une relation, la dimension affective à l'égard des autres se caractérise par l'expression d'attitudes positives et peut se traduire par le désir de se rapprocher de cette personne ou de ce groupe, à travers la valorisation et l'importance qu'ils ont l'un pour l'autre.
Les Théories de l'Attachement
Elles se divisent en deux grands fondements : l'une qui la considère comme une relation sociale instinctuelle, et l'autre qui la définit comme une relation acquise. L'attachement se constitue comme une relation qui s'établit à partir de la combinaison de deux éléments prépondérants : les soins physiques et la sécurité affective.
La Socialisation
La socialisation peut être décrite comme un processus d'apprentissage des aptitudes, des normes et des valeurs propres à un groupe, à travers lequel s'opère l'intégration sociale. Georg Simmel la définissait comme une « entrée dans la relation sociale ».
La socialisation construit l'enfant à travers la relation qu'il établit avec les hommes, son entourage, et en même temps qu'il se découvre progressivement lui-même. Ainsi, l'enfant affirme son moi, la symbolique et donc la représentation. En sociologie, le lien social établit des règles entre individus ou groupes sociaux.
La Sociabilité
La sociabilité dépend de trois besoins fondamentaux :
- Besoin d'inclusion : communication, contact.
- Besoin de contrôle : interaction entre le besoin de sécurité et celui d'avoir une prise sur autrui, dépendance/indépendance.
- Besoin d'affection.
IV. Le Groupe : Lieu de Transfert et de Construction
Le groupe est un lieu de transfert, d'identification, de construction de soi et d'individuation. On y observe l'illusion groupale, la cohésion et le conflit.
L'illusion groupale : pour ne pas avoir à affirmer son individualité, le sujet a recours à l'identification. Il insiste sur la ressemblance avec les autres membres du groupe, ce qui entraîne une forte dépendance à l'animateur ou au leader reconnu. Pour maintenir son individualité, le conflit n'est pas un problème, mais une solution. La cohésion permet d'assurer l'unité et la stabilité du groupe tout en reconnaissant l'indépendance des membres.
Durkheim, un Ancêtre des Représentations Sociales
La notion de représentation sociale apparaît pour la première fois dans l'ouvrage de Serge Moscovici, La Psychanalyse dans la société française. En réalité, ce n'est pas une notion nouvelle que Moscovici nous apporte, mais elle est empruntée à Émile Durkheim. Il a en fait adapté ce concept à la réalité des sociétés modernes, la notion de représentations collectives. Durkheim faisait la distinction entre représentation collective et représentation individuelle. Pour lui, les représentations collectives sont des entités telles que religion, mythe, langage. Ces représentations collectives sont partagées par l'ensemble d'une société et restent stables à travers le temps. À l'opposé, les représentations individuelles peuvent varier selon les individus et les époques. Selon Durkheim, les représentations collectives étaient dévolues aux sociologues, et les représentations individuelles aux psychologues. Durkheim défend une vision déterministe (reproduction sociale, père maçon, fils maçon) des sociétés humaines. Les individus sont déterminés par leur place dans la société et très peu de liberté leur est laissée pour modifier cela.
Moscovici nous apporte une différenciation par rapport à Durkheim, notamment sur la notion de représentation collective. Selon Moscovici, le temps de ces représentations est révolu. Les représentations sociales occupent une place intermédiaire entre représentations collectives et individuelles. Elles sont partagées par des ensembles sociaux, mais pas forcément par tous les membres d'une société. Plus stables que les représentations individuelles, elles se transforment au fil du temps. Elles sont donc dynamiques. Les Représentations Sociales déterminent les pensées et les comportements des individus, mais elles peuvent être également modifiées par l'individu.
V. Les Connaissances de Sens Commun ou Naïves
La réalité représentée. Nous avons tous besoin de nous référer à une représentation de la réalité qui nous entoure et des éléments qui la constituent. C'est en fonction de ces représentations, plutôt que des situations où l'on se trouve, que nous nous adaptons au monde qui nous entoure. Une expérience menée par Jean-Claude Abric démontre l'écart qui peut exister entre les réalités concrètes et les représentations, et surtout comment cela peut affecter notre adaptation à une situation particulière.
La Fonction Adaptative
Les représentations que nous avons dans la vie de tous les jours ne sont pas toujours réelles et sont souvent fausses ou erronées (savoirs naïfs et intellectuels).
La Construction Sociale de la Réalité
Lorsque l'on parle de Représentations Sociales (RS), on fait donc référence à notre manière d'interpréter et de penser notre réalité quotidienne. Cela concerne la manière dont les sujets sociaux appréhendent les événements de la vie ; il s'agit d'un phénomène universel.
Selon cette théorie, il n'est pas possible de comprendre ce phénomène si l'on ne tient pas compte de l'aspect social. En effet, si chaque individu devait se forger l'ensemble des représentations qui lui sont nécessaires pour s'adapter au monde, l'organisation de la vie sociale serait sans doute très différente de celle que nous observons. D'autre part, il faudrait que chaque individu consacre une part importante de son temps et de son énergie à cette construction. De plus, il est peu probable qu'à partir d'un ensemble de stimuli, chaque individu parvienne à reproduire les mêmes situations. Ce sens commun de connaissance se constitue à partir de nos expériences, mais aussi à partir de nos informations, de savoirs, de schèmes de pensées, que nous recevons et transmettons par la tradition, l'éducation, la communication sociale.
VI. L'Étude des Représentations Sociales par Moscovici
La première étude des représentations sociales effectuée par Serge Moscovici n'est pas un choix anodin. Son but est de comprendre comment une théorie se diffuse dans une culture donnée, comment elle est appropriée par cette même culture, comment elle se transforme et comment elle va changer la vision du monde des gens. Moscovici rappelle que Freud aurait déclaré : « Ils ne se doutent pas que nous leur apportons la peste. »
Freud avait conscience du caractère de ses idées avant de les partager et de les diffuser en société. Il savait en outre que ses propos allaient modifier une partie ou la totalité de la vision du monde, notamment sur le fonctionnement psychique. Dès qu'une théorie est communiquée au grand public, elle est issue de la réalité de son auteur qui devient elle-même une composante du sens commun. Une fois la théorie diffusée, elle devient une représentation sociale. Elle acquiert donc une part d'autonomie et peut ne plus avoir de lien avec celle de départ. Cette représentation devient alors un objet d'étude.
Théorie → Représentation Sociale → Sens Commun.
Ce que Moscovici voulait étudier, c'est la manière dont le savoir populaire, c'est-à-dire le sens commun, se développe à partir d'une théorie scientifique. La psychanalyse était d'autant plus intéressante à étudier : elle était nouvelle, elle concernait le comportement humain, et elle avait été largement intégrée.
Ancrage et Groupes Sociaux
Chaque groupe social développe des valeurs et des normes qui contribuent à différencier les groupes. Le système représentationnel préexistant, c'est ce qui permet de faire la différence entre les groupes. Il n'est donc pas surprenant que l'intégration d'un élément nouveau donne lieu à des élaborations différentes selon les groupes sociaux auxquels appartiennent les individus. La psychanalyse s'est diffusée dans la société française et a rencontré divers courants de pensée. Suite aux processus d'ancrage, ces différents groupes vont donner un sens différent, de manière à ce qu'elle vienne prendre place dans leur système de pensée. Ainsi, les catholiques vont associer la psychanalyse à la confession. Les communistes vont s'y opposer en reprochant son caractère bourgeois à la psychanalyse. De la même manière, on associe la psychanalyse aux femmes, aux intellectuels et aux riches. Typiquement, les groupes hostiles à la psychanalyse vont l'associer au groupe par rapport auquel ils veulent se démarquer. En bref, les représentations sociales expriment une relation entre les groupes sociaux. Les groupes sociaux expriment leurs identités et leurs contours, et parfois les représentations sociales ont une fonction justificative. Souvent, dans les rapports de discrimination, la représentation faite à l'autre (ou stéréotypes) sert à justifier l'action qu'on entreprend à son égard.
VII. Stéréotypes, Préjugés et Discrimination
En psychologie sociale (PS), les croyances sont appelées stéréotypes. Ceci nous offre des manières de voir et de penser, et plus particulièrement notre environnement social.
Définition des Préjugés
Les préjugés sont définis comme une attitude négative ou une prédisposition à adopter un comportement négatif envers un groupe ou ses membres, reposant sur une généralisation erronée et surtout rigide. C'est ce que Billig, en 1984, nomme les préjugés, ou des préjugeants. Ils sont acquis par les personnes à travers leurs expériences. Les individus peuvent être la cible de préjugés à cause de leur appartenance à une catégorie sociale, sexuelle, ethnique, de leur tare de caractère, de monstruosité de corps (cf. Becker, « l'étiquetage »), ou de caractéristique tribale. Les préjugés imposent une généralisation défavorable à l'égard de chacun des membres d'un groupe particulier.
Par exemple, le racisme est le préjugé envers une autre « race » ou ethnie, malgré le fait qu'il persiste alors que scientifiquement il a été prouvé que la notion de « race » ne pouvait pas s'appliquer aux groupes humains. En effet, cette notion a son origine en biologie : la race est une espèce biologiquement distincte d'une autre. D'ailleurs, les généticiens ont apporté la preuve qu'il y a plus de différences au sein des Européens qu'entre Européens et Africains. Cependant, les individus et les groupes racistes continuent à véhiculer cet ancien système de classification qui est justifié par la pigmentation, la forme du nez, des lèvres, des cheveux... et ce ne seraient que des sous-groupes humains. Puisque les préjugés sont des attitudes, ils impliquent des systèmes cognitifs et de croyances.
Endogène-Exogène
Finalement, les stéréotypes peuvent être considérés comme la composante cognitive des préjugés. Cognition : chemin mental menant à une attitude négative envers quelqu'un. Croyance : c'est l'éducation et l'expérience. Leyens définit les stéréotypes comme une « théorie implicite de la personnalité que partage l'ensemble des membres d'un groupe à propos de l'ensemble des membres d'un autre groupe et du sien propre ». Finalement, les stéréotypes sont des raccourcis cognitifs qui permettent de percevoir un ensemble d'individus faisant partie de la même catégorie et d'en inférer par la suite que toutes ces personnes ont des caractéristiques communes. Le contenu des stéréotypes est composé de croyances concernant les caractéristiques d'un membre d'un groupe. Ces croyances sont généralisées à tous les membres d'un groupe. À la différence des préjugés, les stéréotypes ne sont pas forcément négatifs ; ils peuvent contenir à la fois des croyances au sujet des caractéristiques de divers groupes sociaux.
Le concept de discrimination désigne un comportement négatif vis-à-vis d'un groupe exogène, et vis-à-vis duquel nous entretenons des préjugés. Il convient cependant de nuancer cette définition en soulignant que la relation entre préjugés et discrimination n'est pas automatique : les préjugés sont des attitudes, et nous savons que les comportements et les attitudes ne sont pas forcément liés entre eux. Notre comportement est à la fois tributaire de nos convictions personnelles et des circonstances externes qui peuvent échapper à notre contrôle.
La Désirabilité Sociale
La désirabilité sociale : adapter son comportement par rapport à la personne ou à la situation, ce qui peut fausser les données. Par contre, un individu qui n'a pas de préjugés particuliers (par exemple contre les femmes) peut être obligé de faire de la discrimination envers ces femmes à cause de lois ou de règlements sexistes existant dans l'organisation où il travaille, ou le pays où il vit. Une personne peut exprimer ses préjugés par la discrimination, mais en invoquant d'autres raisons.
Première Réflexion autour du Stéréotype
D'un point de vue historique, ce terme est utilisé depuis 1798 dans l'imprimerie. Ce n'est qu'en 1922 que Walter Lippmann donne sa conception socio-psychologique. Ainsi, les stéréotypes impriment « un schéma prédéterminé aux données de nos sens avant même que nous n'ayons pu les traiter. » Lippmann écrit : « Le besoin d'économiser l'attention est tellement inévitable que l'abandon des stéréotypes en faveur d'une approche totalement innocente de l'expérience serait l'appauvrissement de la vie humaine. » Allport, dans la même lignée que les travaux de Lippmann, considère également que la stéréotypisation est le résultat malheureux mais nécessaire d'une opération de simplification d'un environnement complexe qui nous entoure, et surtout complexe pour nos sens. Allport, lui, est plus tourné vers les aspects cognitifs.
Stéréotype et Catégorisation
La réalité sociale étant complexe, les êtres humains ont besoin de simplifier leur traitement cognitif pour pouvoir comprendre l'environnement dans lequel ils vivent. On perçoit les différences entre membres de catégories différentes comme étant plus importantes qu'elles ne le sont réellement. Le deuxième concept est l'homogénéité : on atténue les différences entre membres à l'intérieur de la même catégorie. Il y a donc des effets d'homogénéisation à l'intérieur de la catégorie, c'est-à-dire de par leur appartenance à une même catégorie, plusieurs individus partageront les mêmes caractéristiques. Par contraste, ces mêmes individus se distingueront d'autres catégories ou de leur propre catégorie, sur les mêmes dimensions de comparaison. Les stéréotypes trouvent leur origine dans le processus de catégorisation. Quand le processus de catégorisation s'applique aux humains, on parle alors de catégorisation sociale. Une des conséquences de la catégorisation sociale, c'est qu'on accentue les différences entre les personnes appartenant à des groupes distincts et qu'on minimise les différences appartenant au même groupe.
Modèles de Formation des Stéréotypes
1. Le Modèle de l'Avare Cognitif
Selon ce modèle, les gens essaient de comprendre leur environnement de la manière la plus simple, la plus économique et la plus efficace aussi. Ils sont donc plus qu'efficaces, ils sont efficients. Les stéréotypes constituent des raccourcis qui permettent de gérer le flux incessant d'informations qui menacent de surcharger notre système cognitif. En ce sens, les avares cognitifs sont considérés comme des paresseux cognitifs. Par exemple, un traitement de l'information en catégories simples (par exemple, homme/femme, beau/laid) est plus commode intellectuellement parlant qu'une approche basée sur les caractéristiques de la personne.
2. Le Modèle du Tacticien Motivé
Les stéréotypes dépendent du type d'objectif poursuivi. Par exemple, au restaurant, vos attentes vis-à-vis du sommelier suffiront en général qu'il vous donne la carte des vins. Dans cet exemple-là, il n'est pas utile de connaître la personne. Les stéréotypes ne seront pas déterminés uniquement par les caractéristiques. En d'autres termes, ils sont tributaires de la motivation de la personne, suivant nos préoccupations. En fait, le tacticien motivé est à la recherche de ce qui lui permettra de combler ses attentes. Il n'est donc pas dans le schéma d'une contemplation obsessionnelle de la réalité.
3. Le Théoricien Naïf
Les stéréotypes ne nous offrent pas seulement une représentation, une description de la réalité ; ils ont également une fonction explicative. Lorsque les personnes sont caractérisées au sein d'un même groupe (ethnique, socio-professionnel...), une théorie implicite permet d'expliquer la nature du lien entre ces individus. Les mentalités particulières attribuées à chacun de ces groupes expliquent l'existence de différences entre groupes nationaux, par exemple. Le stéréotype permet aussi d'expliquer le comportement et la position sociale des divers groupes.
VIII. Stéréotypes et Relations Intergroupes
Dans les recherches et théories examinées jusqu'à présent, nous avons vu comment l'individu organise sa perception du monde en fonction de sa capacité cognitive (modèle de l'avare cognitif). D'ailleurs, si les stéréotypes étaient le produit simple de processus individuels, ils devraient varier d'un individu à un autre ; et pourtant, certaines recherches montrent que nous partageons un certain nombre de croyances à propos des groupes. Dans le cas des relations intergroupes, ce sont bien des croyances partagées entre des individus en fonction de leur environnement endogroupe ou exogroupe. Le contenu de la formation des stéréotypes dépend de l'appartenance sociale des individus, mais aussi de la position respective des groupes au sein de la structure sociale. La fonction principale des stéréotypes est de maintenir et renforcer une identité sociale. L'identité sociale, c'est « la partie du soi qui provient de la conscience qu'a l'individu d'appartenir à un groupe (ou à des groupes sociaux), ainsi que la valeur et la signification émotionnelle qui l'attache à cette appartenance. » Le stéréotype sera alors sélectionné dans le but d'offrir une image positive. Tajfel accorde une autre fonction aux stéréotypes : c'est la fonction d'explication, qui consiste en une recherche des causes pour tel ou tel événement qui sera attribué à un exogroupe.
La Justification par le Système
Nous avons vu que la théorie de l'identité sociale a permis de reconnaître que les stéréotypes remplissaient un certain nombre de fonctions à finalité groupale (maintien, renforcement). L'idée maîtresse est que les individus cherchent à différencier positivement leur endogroupe au détriment de l'exogroupe. En ce sens, on peut parler dans ce cas-là d'une théorie conflictuelle, puisqu'il est supposé que les groupes sont en compétition permanente et à la recherche de bénéfices symboliques. Comment, si tel était le cas, expliquer la présence de stéréotypes à l'intérieur d'un même groupe ? Pourquoi certains groupes dominés se définissent-ils à partir des mêmes stéréotypes négatifs que ceux qui leur sont attribués par des groupes dominants ? Ainsi, plusieurs recherches ont pu montrer que les hommes et les femmes partagent les mêmes traits stéréotypiques à propos des genres masculin et féminin. Par exemple, Goldberg avait demandé de juger la qualité d'un article.
Conclusion Générale sur les Stéréotypes
À travers les approches groupales, les études sur le stéréotype présentent plus d'un point de convergence avec d'autres traditions de pensée, telles que le marxisme et son idée de « fausse conscience ». Autre rapprochement : la légitimation de Weber ou de Bourdieu, ou bien encore la théorie des représentations sociales. Une approche cognitiviste favorisera une action à un niveau individuel de perception. Si, par contre, on approche les stéréotypes à travers l'approche groupale, une intervention plus globale et conflictuelle est susceptible de modifier durablement les stéréotypes des groupes. Les stéréotypes sont les produits émergents de rapports sociaux inégaux (Marx). C'est donc l'ordre social qui devrait être renversé. C'est également une transformation des rapports de pouvoir entre les groupes qui soutiendra l'expression de nouveaux stéréotypes.
IX. L'Influence Sociale
La Conformité ou le Conformisme
La conformité est l'idée selon laquelle une personne modifie sa position ou ses idées dans la direction de celles du groupe. Un des aspects centraux de l'influence sociale est que nous ne nous basons pas uniquement sur notre expérience pour définir ce qu'est la réalité. Nous nous reposons également beaucoup sur les idées des autres. De manière générale, nous sommes sensibles par rapport aux autres et nous nous retrouvons dans une situation complexe quand on n'a pas le même point de vue. Bien souvent, quand on n'est pas d'accord avec une personne, la solution de facilité consisterait à s'en remettre à l'avis des autres ou de la personne en question. Ce conformisme ne se fait pas seul, cela se fait par tâtonnement qui comprend énormément d'arguments sociaux.
Facteurs influençant le Conformisme
1. Caractéristiques Socio-Démographiques
Les caractéristiques socio-démographiques dites individuelles ou propres au sujet (sexe, âge, nationalité, culture...). Ces caractéristiques propres peuvent influencer la façon d'agir ou de réagir. Expérience qui propose une comparaison culturelle de l'influence dans les sociétés primitives : les Temne de Sierra Leone sont des cultivateurs dont l'économie est basée sur une accumulation de nourriture. Les Inuits sont des pêcheurs qui n'accumulent pas la nourriture, mais la cherchent uniquement en cas de besoin. À ces deux sociétés primitives sont testées les perceptions visuelles. Résultat : les Temne se conforment plus que les Inuits. Les Temne sont plus dépendants les uns des autres, ce qui est vérifié par les interactions entre eux, alors que les Inuits sont habitués à être indépendants et ont une conscience individuelle. Conclusion : les différences dépendent de l'appartenance culturelle.
2. Caractéristiques du Groupe
Deux grandes caractéristiques :
- La taille du groupe : pour qu'il y ait conformisme, il faut un minimum de compères dans le groupe. Selon Asch, le conformisme augmente dans les groupes jusqu'à ce qu'on atteigne un nombre de trois compères. Au-delà, on atteint un palier.
- L'unanimité du groupe : cela correspond au nombre de compères qui répondent correctement, donc agissent de manière complice. Ce qu'on observe dans les groupes, c'est que la présence d'un seul compère qui donne une réponse dite correcte réduit de façon très importante la conformité précédemment observée.
3. La Relation entre l'Individu et le Groupe
C'est le niveau d'interdépendance d'un individu et du groupe par rapport, par exemple, à une récompense. Le conformisme est plus grand quand les membres du groupe travaillent en vue d'une récompense commune que lorsque l'on prévoit des récompenses individuelles. L'attrait du groupe : la conformité est plus grande quand le sujet considère que le groupe est attrayant. Le sujet doit être sûr d'être accepté par le groupe et il pense que cette acceptation sera plus grande s'il se conforme au groupe. À l'intérieur du groupe, différents statuts existent. Les sujets qui ont un statut dit intermédiaire vont se rapprocher ou se corréler à celui qui a un statut de leader. Attention : il y a des leaders.
Motivations du Conformisme
Pourquoi se conforme-t-on aux idées d'autrui ? Dans les situations de conformisme, l'individu cherche toujours à donner la meilleure réponse possible. C'est un double objectif : d'abord le désir d'objectivité du sujet face à l'environnement, c'est-à-dire se fier à ses sens et ses perceptions ; et à la fois, le désir de ne pas se mettre en marge du groupe. Certains iront même jusqu'à taire leurs points de vue. Deutsch & Gerard nous expliquent que les personnes sont en proie à deux types d'influences :
1. L'Influence Informationnelle
Cela s'exerce surtout chez les personnes qui ont peu de confiance en elles et en leurs idées, et ce sont bien souvent des personnes qui perçoivent les autres comme plus compétentes.
2. L'Influence Normative
On se conforme parce qu'on cherche l'approbation sociale (désirabilité sociale). En conclusion, les membres d'un groupe n'aiment généralement pas, et dès lors que les sujets proposent un argument différent du leur, ils ont tendance à les rejeter. Il s'agit d'une influence qui se réalise quand le sujet doit répondre en public plutôt qu'en privé, quand le sujet se sent surveillé par autrui, ou quand les sujets aspirent à des interactions futures avec des membres du groupe.
X. L'Obéissance
L'idée qu'un individu modifie son comportement afin de se soumettre à un ordre direct. Les travaux de Milgram : expérience sur l'effet de la punition sur l'apprentissage avec des électrochocs. Créer une situation inédite dans laquelle un sujet se trouverait piégé entre ses convictions intimes et la pression d'une autorité. Il est estimé qu'une personne sur 1000 pourrait aller au bout de l'expérience. Les résultats principaux : lorsque le niveau moyen des chocs est atteint, 62,5% des personnes sont allées au bout de l'expérience. Milgram a filmé ces expériences et les sujets présentaient des niveaux d'anxiété.
Facteurs de l'Obéissance
1. La Puissance de l'Autorité
Le premier facteur dépend de la puissance de l'autorité. Quand les consignes sont données par téléphone, l'obéissance du sujet diminue à 25%. Quand l'expérimentateur joue le rôle de l'élève, le sujet désobéit à chaque fois. Quand l'expérimentateur s'absente et qu'il est remplacé, le taux d'obéissance est de 20%. Deci et Ryan ont également mené des expériences.
2. La Proximité Physique de la Victime
Le deuxième facteur est la proximité physique de la « victime ». Il y a quatre conditions :
- L'éloignement : dans 65% des cas, le sujet est dans une pièce voisine, attaché.
- La rétroaction de la voix : dans 63% des cas, le sujet crie.
- La proximité : dans 40% des cas, le sujet est dans la même pièce.
- La proximité tactile : dans 30% des cas, il faut tenir la main de l'autre.
Les taux d'obéissance diminuent à mesure que la victime se rapproche du sujet.
L'Obéissance sur un Plan Théorique
Deux étapes psychologiques : l'état d'autonomie et l'état d'agent. Dans l'état d'autonomie, on se sent responsable de ses actes et on se sert de sa conscience pour guider son comportement. Dans un état d'agent, le sujet se considère comme faisant partie d'une structure hiérarchique et considère que les supérieurs hiérarchiques sont responsables des actes du sujet. En bref, il se sert des ordres de la hiérarchie comme guide d'action correcte. Le passage du statut d'autonomie au statut d'agent est favorisé par le fait d'avoir reçu des récompenses, de percevoir une situation comme positive, ou de considérer que certaines expériences sociales ou autres sont légitimes. De même qu'il existe des facteurs qui favorisent le maintien du sujet en état d'agent, il existe des facteurs favorisant : la crainte de froisser l'autorité, l'inquiétude face à la désobéissance et la croyance que l'autorité est toujours légitime.
XI. La Normalisation
Interaction d'individus et de groupes qui aboutit à un compromis et à un nivellement des positions respectives.
XII. L'Innovation ou l'Influence des Minorités
De façon générale, on est tenté de concevoir le processus d'influence sociale comme étant le résultat de divergences entre les individus. Avec diverses expériences, dont celles de Moscovici, on voit apparaître d'autres formes d'influences sociales, c'est-à-dire l'influence minoritaire. À partir de là, l'influence sociale admet une deuxième caractéristique qui est la possibilité de changement en laissant l'individu exprimer son point de vue. L'influence minoritaire est l'influence exercée par un individu ou un petit groupe sur l'ensemble du groupe auquel il appartient et avec lequel il manifeste un conflit. Si l'influence s'exerce, on parle de minorité active.
Selon Moscovici, la minorité, lorsqu'elle donne un point de vue divergent, force les membres de la majorité à se lancer dans un processus de validation, c'est-à-dire qu'ils vont essayer de comprendre pourquoi la minorité avance un point de vue divergent et examiner ce point de vue pour essayer de le valider. Moscovici défend l'idée qu'il y a un contraste entre influence minoritaire et influence majoritaire. Pour l'influence minoritaire, on aurait un traitement cognitif des informations scrupuleux avant que l'influence ne s'opère. Pour l'influence majoritaire, le traitement est plutôt superficiel ; il se focalise sur les aspects sociaux de la situation et ne traite pas les informations données par les autres sujets. Toujours selon Moscovici, la minorité agissante se définit par cinq styles de comportements, et c'est l'interprétation de ces styles de comportements de la minorité par la majorité qui permet à l'influence d'opérer.
Les Cinq Styles de Comportement de la Minorité
1. L'Investissement
C'est l'importance que le sujet ou la minorité accorde à son objectif ou à ses idées.
2. L'Autonomie
Indépendance du jugement et des attitudes, ce qui reflète la détermination selon ses propres principes.
3. La Consistance
Fait de maintenir toujours la même idée.
4. La Rigidité et la Souplesse
Moscovici explique qu'un comportement se situerait à mi-chemin entre la rigidité et la souplesse, et c'est ce qui permettrait d'influencer le mieux une personne.
5. L'Équité
Elle rencontre le souci de la minorité d'établir des relations réciproques avec la majorité.
Conclusion : L'influence minoritaire ne s'exerce que dans des conditions limitées, mais elle est tout de même réelle. On peut évoquer la notion de temps.
XIII. La Relation Intergroupes
Ce qu'on a vu dans la différenciation des individus montre que les membres d'un groupe social donné se distinguent d'un autre groupe dans le sens où ils ont chacun leur manière de concevoir. La perception est véritablement un phénomène social qui permet à la fois à l'individu de se construire une identité sociale (place du sujet dans un groupe-société). D'ailleurs, pour se construire une identité sociale, les personnes peuvent utiliser, entre autres, des stéréotypes. « Un stéréotype social existe quand plusieurs membres d'un groupe accentuent les différences qui existent entre les membres de leurs groupes et ceux d'un autre, tout en accentuant les ressemblances entre les membres de cet autre groupe. » On va chercher à se distinguer des personnes ne faisant pas partie de notre groupe et on va même, pour prendre conscience de notre identité sociale, la renforcer, la valider. Une fois cette identité sociale est établie, elle va se manifester dans les relations que l'on a aux autres. C'est également la problématique des relations intergroupes. Quand on interagit avec des membres d'un autre groupe, quels sont les processus qui font que les relations entre les membres de deux groupes différents peuvent être conflictuelles ?
C'est une théorie issue de Tajfel et Turner : ils ont montré qu'il suffisait de créer un contraste catégoriel entre deux groupes pour conduire les membres de chacun des groupes à dévaloriser les membres de l'autre groupe. Également, pour les amener à ressentir, il semble qu'il suffit qu'on ait le sentiment d'appartenir à un groupe, et surtout que cette appartenance devienne saillante, pour qu'on adopte des attitudes et des conduites négatives. C'est ce qui est appelé le favoritisme intragroupe. Les individus ont deux choix de stratégies :
- Donner beaucoup à un membre de leur groupe tout en donnant aussi beaucoup, voire plus, à un membre d'un autre groupe.
- Donner moins en valeur absolue à un membre de leur groupe, mais en lui donnant plus, voire beaucoup plus, qu'à un membre de l'autre groupe.
On observe que très souvent la deuxième stratégie l'emporte : les sujets sont attirés par le gain en valeur. Finalement, ce qui leur importe, c'est que leur groupe ou leur équipe gagne, même si cela implique une diminution des gains. Ils se construisent alors une identité positive dans le sens où leur groupe l'emporte sur l'autre (ex: pour une place dans une équipe sportive).
Hypothèses sur le Conflit Intergroupe
- Première hypothèse : une situation de compétition intergroupes suffit à déclencher un conflit.
- Deuxième hypothèse : il ne suffit pas de faire coopérer les sujets des deux groupes pour que le conflit s'apaise ; il faut qu'il y ait un but commun.
Processus en Contexte Intergroupe
1. La Compétition Intergroupe
Expérience : dans une première expérience, un groupe d'enfants de 12 ans participe à des activités ludiques et sportives non compétitives, ce qui fait apparaître une cohésion intragroupe spontanée. On fait deux groupes pour les séparer sans qu'il y ait d'amitié. On leur fait faire des jeux et sports où la victoire d'un des deux groupes est obligatoire et donc associée à la défaite de l'autre groupe. On observe que les groupes entrent en conflit et que les amitiés tendent à disparaître. Les jeux compétitifs ne permettent pas systématiquement d'arrêter le conflit. On observe aussi une modification des attitudes avec passage du statut d'amis à celui d'ennemis avec les adversaires. On a une modification des structures de pouvoir avec des jeux de compétitions. On remarque une véritable différenciation intergroupe avec des sujets qui se donnent un nom, un emblème, un hymne.
2. La Coopération Intergroupe
Sherif cherche un processus qui pourrait faire cesser le conflit intergroupe. Il va donc imaginer une situation où les deux groupes doivent coopérer pour atteindre un objectif commun. Pour diminuer le conflit, l'expérimentateur va favoriser des activités à but supra-ordonné. Cela suppose un effort commun pour résoudre les problèmes dans lesquels chacun des groupes a un intérêt. L'hypothèse émise est que, confrontés à de tels objectifs, les groupes vont finalement se rapprocher. On observe un apaisement du conflit et une diminution de l'hostilité entre les deux groupes. Pour Sherif, la répétition des activités supra-ordonnées entraîne des modifications sur le plan affectif, mais cela ne veut pas dire que cela permettra de diminuer les différenciations intergroupes. Sherif explique par ailleurs que l'apaisement des conflits vient notamment de la répétition des activités communes (supra-ordonnées). À la fin de l'expérience, Sherif nous apprend que les affinités peuvent revenir. Quand la réalisation de ces projets est incompatible, on remarque que les tensions augmentent. On remarque également qu'il n'est pas nécessaire qu'une tension apparaisse, ni que le projet soit vital. Il suffit que, dans une situation donnée, ces projets occupent la totalité du champ psychologique. D'autre part, l'introduction d'un projet (à but commun) fera disparaître les hostilités à condition que les deux groupes s'engagent vraiment dans la collaboration.
Théorie de la Frustration-Agression
Cette théorie est inspirée par les travaux de Freud. Elle nous dit qu'il y a des groupes qui ressentent des frustrations. On peut associer à cette théorie celle du bouc émissaire. Par compensation de ces propres difficultés, on a tendance à repérer un bouc émissaire pour le rendre responsable de nos propres problèmes.