Le Réalisme Aristotélicien : Concepts Clés et Hiérarchie de l'Être

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Le Réalisme Aristotélicien

Le réalisme aristotélicien est fondé sur la résolution des problèmes de l'être et du savoir. Aristote a apporté une triple réponse aux défis posés par le monisme statique de Parménide, le mobilisme d'Héraclite et l'idéalisme de Platon.

Les Réponses d'Aristote aux Problèmes Philosophiques

Contre le Monisme de Parménide

L'unité statique, immobile et indifférenciée de Parménide est brisée par l'introduction des notions d'être en soi et d'être par accident, ainsi que celles d'acte et de puissance. Aristote affirme le pluralisme de l'être : il n'y a pas un être unique, mais de nombreux êtres singuliers. L'univers est composé d'individus. Rien n'empêche l'existence de multiples êtres. Avec l'application de la théorie de l'acte et de la puissance, le mouvement des êtres est sauvegardé.

Tous les êtres sont mobiles, à l'exception de Dieu, mais de différentes manières :

  • Les substances célestes, dont les mouvements sont circulaires.
  • Les mouvements du monde terrestre, qui se déplacent par locomotion locale, génération et corruption.

Contre le Mobilisme d'Héraclite

Aristote soutient le mouvement, mais affirme en même temps la permanence de l'essence. Les êtres se meuvent, mais leurs essences sont intemporelles et se conservent à travers toutes les mutations.

Contre le Pluralisme Idéaliste de Platon

Il n'existe pas deux mondes ontologiquement distincts, mais un seul. Les substances platoniciennes n'ont pas de réalité ontologique propre, mais une réalité logique. La vraie réalité ontologique réside d'abord dans les substances, qui se déclinent en trois variétés : terrestres, célestes et divines.

Les Quatre Perspectives de l'Être Aristotélicien

Aristote aborde l'être sous plusieurs angles fondamentaux :

  1. Du point de vue de l'acte et de la puissance : Les êtres commencent, en physique, de la matière pure en puissance pour s'élever dans une chaîne d'êtres de plus en plus parfaits, jusqu'à l'Acte Pur, sans puissance, qui est le sommet de l'être.
  2. Du point de vue de la matière et de la forme : Au début, nous avons un champ sans forme. Par une série d'êtres dont les formes sont de plus en plus parfaites, on atteint une Forme Pure sans matière, qui est Dieu.
  3. Du point de vue du mouvement : L'univers est composé d'un certain nombre d'êtres mobiles et concaténés les uns aux autres, jusqu'à un Premier Moteur Immobile, qui n'est mû par rien d'autre, mais qui meut et est la cause de tous les mouvements : Dieu.
  4. Du point de vue de la fin (cause finale) : Tout tend vers sa propre perfection, sa fin particulière. Les lois et l'univers tendent vers Dieu, cause finale de tous les êtres et de tout mouvement.

La Hiérarchie de l'Être selon Aristote

L'être apparaît hiérarchiquement en trois niveaux :

  • Le Monde Physique Terrestre :
    • Il est composé de matière première et des quatre éléments.
    • Il est mobile, constitué de matière et de forme, de puissance et d'acte.
    • Les êtres y sont soumis au mouvement, à la mutation, à la génération et à la corruption.
    • Les éléments matériels sont éternels, mais les individus sont contingents et périssables.
    • Ils sont composés de principes (matière et forme), d'éléments (terre, eau, air et feu) et de composés indéterminés (nombre).
  • Le Monde Physique Céleste :
    • À ce niveau appartiennent les sphères et les étoiles, substances éternelles, ingénérables, incorruptibles et dotées de formes de vie intelligentes et très parfaites.
    • Elles sont classées en 84 sphères qui gravitent autour de la Terre dans un mouvement circulaire parfait.
    • À leur extrémité se trouve la dernière sphère, mue par le Premier Moteur Immobile.
  • La Substance Divine (Supra-Céleste) :
    • C'est une substance éternelle, la plus simple, immuable, incorruptible.
    • Elle est Forme Pure, sans mélange de matière, et Acte Pur, sans mélange de puissance.
    • Cette substance est Dieu.
    • Dieu n'a pas créé le monde, qui est éternel ; il a plutôt participé à son organisation.
    • Sa seule intervention dans le monde est de provoquer un mouvement d'attraction et d'amour.

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