La Régence de Marie-Christine en Espagne (1833-1840)

La Régence de Marie-Christine (1833-1840)

Première caractéristique : La Première Guerre carliste

Étape 1 : 1833-1835

Cette étape est marquée par les succès militaires carlistes, jusqu'à la mort de leur plus éminent général, Zumalacárregui.

Étape 2 : 1835-1837

Cette étape est caractérisée par les expéditions de l'armée carliste au sud de l'Èbre. La plus importante fut celle appelée l'Expédition Royale, dirigée par Carlos María Isidro lui-même, qui faillit conquérir Madrid.

Étape 3 : 1837-1840

Elle est caractérisée par les succès militaires des libéraux, dirigés par le général Espartero. Au cours de cette étape, fut signée la Convention de Vergara (29 août 1839) entre le général Maroto et le général Espartero.

Cet accord, qui mit fin à la guerre, comportait deux clauses :

• Intégration des troupes carlistes à l'armée nationale.
• Respect des fueros (droits locaux) au Pays Basque et en Navarre.

Les causes de la défaite carliste sont :

• Peu de soutien carliste au sud de l'Èbre.
• Supériorité matérielle de l'armée libérale.
• Soutien apporté par la France et la Grande-Bretagne aux libéraux.

Deuxième caractéristique : L'approbation de la Charte royale (10 avril 1834)

Elle fut approuvée sous le gouvernement de Martínez de la Rosa.

La Charte royale suit le modèle des chartes octroyées, c'est-à-dire qu'elle n'est pas une constitution. Elle se compose de 50 articles qui réglementent des aspects tels que la création, la composition, le fonctionnement et les pouvoirs des Cortès. Elle établit pour la première fois en Espagne un modèle de Cortès bicaméral. Elles étaient composées de :

• L'Estamento de Próceres (Chambre des Pairs) : Les membres de cette chambre étaient soit héréditaires (et devaient justifier d'un revenu annuel de 200 000 réaux), soit nommés par le roi (auquel cas ils devaient avoir un revenu annuel supérieur à 60 000 réaux). Ils restaient en fonction à vie.
• L'Estamento de Procuradores (Chambre des Procureurs) : Il s'agissait d'une chambre élective. Les membres étaient élus au suffrage indirect, sur la base du recensement. Pour être procureur, il fallait être de sexe masculin, âgé de 30 ans et avoir un revenu annuel supérieur à 12 000 réaux.

La Charte royale accordait les pouvoirs suivants à la Couronne :

• Convocation, suspension et dissolution du Parlement.
• Promulgation des lois.
• Droit d'initiative législative.

Les deux chambres (Estamentos) avaient un "attribut", le droit de pétition, c'est-à-dire que si elles étaient d'accord, elles pouvaient demander au gouvernement de soumettre des lois à la discussion parlementaire, sous réserve de l'accord de la Couronne.

Troisième caractéristique : Le désamortissement de Mendizábal (19 février 1836)

Ce désamortissement visait à transformer les biens de l'Église en biens de l'État ou biens publics. Ces biens étaient ensuite vendus aux enchères et, par conséquent, devenaient propriété privée.

Ce désamortissement est également connu sous le nom de désamortissement ecclésiastique. Il avait trois objectifs :

• Objectif financier : Obtenir des ressources pour financer le coût de la guerre carliste et réduire la dette publique.
• Créer une classe de propriétaires associée au régime libéral, afin de soutenir le libéralisme.
• Former une classe de paysans propriétaires.

Ces objectifs ont échoué pour les raisons suivantes :

• La dette ne fut pas réduite de manière significative.
• Les grands bénéficiaires furent la noblesse et la bourgeoisie.
• Une partie des catholiques espagnols s'opposa au régime libéral, car les biens de l'Église avaient été aliénés.
• La plupart des agriculteurs ne bénéficièrent pas du désamortissement, mais furent affectés négativement.

À la suite du désamortissement, l'Église perdit une grande partie de sa puissance économique. Pour cette raison, l'État s'engagea à prendre en charge ses coûts. Par conséquent, en 1841, la loi sur le culte et le clergé fut adoptée.