La Régénération Politique en Espagne (Début XXe)

Les projets de régénération politique

Au début du XXe siècle, le système de la Restauration était encore en vigueur grâce au pacte entre les deux grands partis : les Conservateurs et les Libéraux.

Le système de la Restauration et les nouveaux leaders

Le mouvement régénérationniste dénonçait ce système politique et proposait des mesures pour la modernisation politique, sociale et le développement économique de l'Espagne. Dans cette situation, les deux partis traditionnels se sont renforcés par l'élection de nouveaux dirigeants : Antonio Maura (Conservateur) et José Canalejas (Libéral).

Les tentatives de réforme de Maura (1907-1909)

Le gouvernement de Maura, parfois appelé le « gouvernement long », a lancé des réformes politiques. Afin d'assurer des élections propres et de mettre fin au despotisme, il fit approuver la « Loi électorale ». Cependant, cette loi a paradoxalement exacerbé les pratiques du caciquisme.

Son plus grand projet fut la réforme de la Loi sur l'Administration Locale, visant à la création d'associations locales et provinciales. Un autre de ses projets fut la « Loi sur la répression du terrorisme », destinée à mettre fin aux attentats anarchistes, mais qui échoua en raison de l'opposition des Républicains, des Socialistes et des Libéraux. À ce panorama de tensions s'est ajoutée la Guerre du Maroc, qui mit fin à cette première tentative de réforme.

La Guerre du Maroc et la Semaine Tragique

L'expansion coloniale de l'Espagne au Maroc fut limitée par les grandes puissances européennes. Après des négociations, la France et l'Espagne, avec le soutien du Royaume-Uni, ont défini leurs zones d'influence au Maroc. L'Espagne s'est vue attribuer le Nord, où eurent lieu d'importants affrontements entre les populations locales et les troupes espagnoles.

Tout cela conduisit à une grève générale qui provoqua un soulèvement connu sous le nom de la « Semaine tragique de Barcelone » (1909), qui déclara l'état de guerre. Compte tenu de ces révoltes, les Libéraux exigèrent la révocation de Maura, soutenus par Alphonse XIII.

Le gouvernement de José Canalejas (1910-1912)

Le roi appela José Canalejas à former un gouvernement qui tenta un nouveau système de régénération. La modernisation de l'État impliquait la séparation de l'Église et de l'État, ce qui suscita une très forte opposition dans le secteur catholique et faillit provoquer une rupture entre l'Espagne et le Saint-Siège.

L'émergence d'autres forces politiques

Outre les partis Conservateur et Libéral, d'autres partis ont connu une croissance considérable, tels que :

• Les Républicains, qui étaient divisés en deux tendances : le républicanisme modéré (ou réformiste) et le républicanisme radical. De là se formèrent le Parti radical et le Parti réformiste.
• Les nationalismes et régionalismes, notamment le nationalisme catalan, le nationalisme basque, ainsi que les mouvements galicien et valencien.
• Le mouvement syndical, divisé en deux courants : anarchiste et socialiste.