Le Régime de Franco : Fondements Idéologiques et Lois Clés
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Fondements Idéologiques et Institutionnels
Le régime de Franco a créé un nouvel État basé sur une dictature personnelle, où son pouvoir était incontestable. Idéologiquement, il était fondé sur un catholicisme conservateur et un État unitaire, bannissant le libéralisme, la démocratie, l'indépendance et le communisme.
Dans ce régime totalitaire, tous les pouvoirs étaient concentrés dans la figure du chef de l'État, Franco, qui était également Premier ministre et chef des forces armées. À l'imitation des États fascistes, il a organisé un modèle politique fondé sur un parti unique, le FET y de las JONS, dont Franco était le chef. Ce système était en réalité un mélange de fascisme, de dictature militaire et d'une monarchie absolue sans roi.
Ce régime personnaliste a démantelé les institutions de l'époque républicaine : il a supprimé la Constitution de 1931, interdit les statuts d'autonomie, tous les partis politiques et les syndicats. La dictature a tenté de se donner une image de légalité avec l'adoption d'une série de lois fondamentales. Celles-ci sont apparues tout au long de la dictature, mais ne doivent pas être confondues avec une constitution, car elles n'avaient pas de légitimité démocratique.
Les Lois Fondamentales du Franquisme
Fuero del Trabajo (1938)
Il s'agissait d'une déclaration des droits et obligations des travailleurs et de l'État concernant la structure de production. Il privilégiait un nouveau syndicalisme, vertical et unique. Les employeurs et les employés étaient intégrés dans un seul syndicat par branche d'activité, et l'adhésion était obligatoire.
Loi Constitutive des Cortes (1942)
Lorsque les puissances fascistes ont perdu la Seconde Guerre mondiale, le régime a décidé de changer l'apparence de son système politique. Les Cortes de Franco, conçues comme un organe de participation et de législation, permettaient, pour le chef, un recours devant les tribunaux de révision. Ces Cortes n'avaient rien à voir avec la représentation démocratique, car leurs représentants étaient nommés par le pouvoir et comprenaient des ministres, des maires des capitales provinciales, etc. Ce système était appelé « démocratie organique ».
Fuero de los Españoles (1945)
Après la Seconde Guerre mondiale, le régime tenta de se réadapter à la situation européenne en adoptant le Fuero de los Españoles comme une hypothétique déclaration des droits. Le texte mentionnait des droits, mais soulignait leurs limites et la possibilité de les suspendre par décret gouvernemental, sans intervention du Parlement.
Loi sur le Référendum National (1945)
Elle visait à donner une apparence de représentation et de participation des citoyens à l'assemblée législative. Elle permettait aux citoyens de plus de 21 ans de voter lorsque l'importance des lois ou l'intérêt public l'exigeait.
Loi de Succession à la Chefferie de l'État (1947)
Elle prévoyait une monarchie comme successeur de Franco. L'Espagne était déclarée comme un « État social et représentatif » et constituait un « Royaume ». Elle permettait un Conseil du Royaume, au sein duquel le chef de l'État prenait les décisions, et un Conseil de Régence, qui assumait les fonctions de chef de l'État en cas de vacance. Le chef avait le pouvoir de nommer son successeur comme chef de l'État. Le successeur devait avoir plus de 30 ans et jurer fidélité aux lois fondamentales de la nation et aux principes généraux du Mouvement.